SPIDER-MAN 2 (Sam Raimi)

Action/fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Sam Raimi
Scénarisé par Alvin Sargent, d’après une histoire de Al Gough, Miles Millar et Michael Chabon
Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Alfred Molina, Rosemary Harris, J.K. Simmons…
Année de production : 2004

La puissance du soleil dans la paume de ma main…

Le travail sur le scénario de Spider-Man 2 a débuté dès la fin de la production du premier volet. Le studio a engagé Alfred Gough et Miles Millar, les créateurs de la série Smallville, pour écrire les premières versions du script, ensuite remaniées par David Koepp, le scénariste de Spider-Man, et par l’écrivain Michael Chabon, remarqué grâce au succès de son roman sur l’âge d’Or des comics, Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay. Ces différents traitements faisaient intervenir plusieurs nouveaux personnages au fil des réécritures, comme le Docteur Octopus, la Chatte Noire, le Lézard, Harry Osborn en Bouffon Vert et même Gwen Stacy dans l’une des propositions de Koepp.

C’est Michael Chabon qui a proposé de revenir à un seul vilain, à savoir Doc Ock, même si dans son scénario le savant était plus jeune et attiré par Mary Jane. Mais les producteurs ne voulaient pas d’un autre triangle amoureux. Avec le scénariste Alvin Sargent et l’aide non-créditée de son frère Ivan Raimi, Sam Raimi a pioché les éléments qui l’intéressaient dans ce que lui ont proposé Koepp (lui aussi n’a pas eu droit à un crédit au générique), Chabon, Gough & Millar afin d’élaborer l’histoire de Spider-Man 2, l’épisode le plus réussi de sa trilogie.

Pour Sam Raimi, le deuxième chapitre des aventures cinématographiques de l’Homme Araignée devait explorer un conflit personnel, un équilibre particulièrement difficile à trouver entre ce que le jeune homme désire afin de vivre une vie heureuse et le sens des responsabilités apporté par ses pouvoirs. L’une des influences du réalisateur était le Superman II de Richard Donner et Richard Lester, dans lequel l’Homme d’Acier renonce à ses capacités pour devenir humain et épouser la femme qu’il aime. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne ménage pas ce pauvre Peter dans cet examen des points positifs et négatifs du parcours du héros…

Peter Parker a bien du mal à concilier les différents aspects de sa vie…il est toujours en retard, ses études en souffrent et il n’arrive jamais à garder ses petits boulots. À cause de cela, il doit constamment éviter son proprio (l’amusant Mr Ditkovich) qui lui réclame le loyer de son minable appartement. Côté vie privée, ça ne va pas mieux, entre sa frustration de ne pas pouvoir déclarer sa flemme à Mary Jane, les soucis d’argent de sa tante May et la tension grandissante avec Harry Osborn, qui ne supporte pas que son ami prenne des photos de Spider-Man, qu’il accuse d’être le meurtrier de son père.

Ce n’est pas vraiment la joie mais cela ne veut pas dire que l’ambiance est pesante car il y a aussi des instants de légèreté (comme la scène avec Bruce Campbell, ici en « ouvreur snob », et la discussion avec le banquier joué par un Joel McHale pré-Community). Mais au fur et à mesure, les tuiles s’enchaînent, avec quelques gags récurrents, et lorsque Peter apprend que MJ va épouser John Jameson, le fils de JJJ, la coupe déborde. Il perd alors complètement sa confiance en lui et ses pouvoirs, dans une variation de l’épisode historique Spider-Man No More dans Amazing Spider-Man #50.

L’une des nombreuses bonnes idées du scénario est d’avoir fait d’Otto Octavius une figure sympathique et tragique, qui aurait pu être un mentor pour Peter dans d’autres circonstances. Le repas entre Peter, Octavius et son épouse et assistante Rosie est un joli moment…mais le drame se produit lors d’une expérience sur une nouvelle source d’énergie qui tourne mal. Rosie meurt et Octopus se retrouve lié à ses quatre bras mécaniques, dont l’intelligence artificielle agit sur ses pensées, le poussant à terminer son travail à n’importe quel prix…

Alfred Molina est impeccable dans le rôle de Doc Ock, vilain malgré lui qui pratique un sens de l’humour sardonique. Un temps fragilisé par ses problèmes de dos (il y a même une blague sur le sujet dans le film), Tobey Maguire a pu conserver la tête d’affiche (cela aurait été un peu étrange de le voir remplacer par Jake Gyllenhaal, comme il en avait été question à l’époque). L’évolution de ses relations avec MJ (Kirsten Dunst) et Harry (James Franco), ce dernier s’enfonçant de plus en plus dans le « côté obscur », est bien construite et prépare efficacement le terrain pour le dernier opus. Tante May (Rosemary Harris) participe carrément à l’action et J.K. Simmons est encore une fois irrésistible en JJJ.

18 ans après sa sortie, Spider-Man 2 reste l’un des meilleurs « comic-book movies ». Le drame et la comédie sont bien dosés et les morceaux de bravoure ne manquent pas, de l’éveil très Evil Dead d’Octavius, qui marque vraiment sa transformation en Octopus, à l’hôpital au combat final en passant par les deux premiers combats entre Spidey et Ock, dont l’ébouriffante scène du train, énergique, jubilatoire…et assez touchante aussi dans l’expression de la communion entre les New-Yorkais et leur sauveur…

3 « J'aime »

Comment ne pas être plus d’accord avec cet avis. Molina est excellent dans son rôle.

Oui.

Le 2 est un bijou d equilibre. Lorsque je le vois, c est clairement mon préféré et lorsque je vois le 3, c est le 3 qui est clairement mon préféré.

Et lorsque j y pense, je crois bien que c est le trois qui emporte la mise, parce qu il est plus varié, qu il y a plus de rebondissement, et que peter ne cesse d enchainer connerie sur connerie et de ne rien comprendre à ce qui se passe autour de lui.

Le caméo de Stan Lee :

Le réalisateur John Landis (Les Blues Brothers, Le Loup-Garou de Londres…) a également fait une toute petite apparition dans le film :

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Petit aperçu de l’adaptation du film en comic-book :

Similaire à son caméo de Darkman (là-aussi dans un hôpital et masqué).

Et Sam Raimi est apparu dans Drôles d’Espions et Innocent Blood de Landis…

Il morfle pas mal dans The Intruder sinon (d’après certains extraits).

Un film réalisé par son pote Scott Spiegel, le « Pizza Guy » de Spider-Man 2 :

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Le dispensable Spider-Man 2.1 l’est moins (la version plus courte de la scène de l’ascenseur fonctionne mieux dans la version sortie en salles).

Bien d accord.

Un des ajouts de ce Spider-Man 2.1 (évoquant notamment l’impact néfaste qu’a eu le père d’MJ sur son estime de soi et ses rapports avec les hommes en général) :

Il y avait aussi ce genre de gag très dispensable dans le montage 2.1. :

Quand Willem Dafoe s’amuse sur le plateau de Spider-Man 2 :

Raindrops keep fallin’ on my head
But that doesn’t mean my eyes
Will soon be turnin’ red
Crying’s not for me
'Cause I’m never gonna stop the rain
By complainin’
Because I’m free
Nothing’s worryin’ me

1 « J'aime »

Un moment d’insouciance entre Otto & Rosalie Octavius avant le drame à venir :

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