Je l’ai pas encore fini et je sais pas trop si je suis proche de la fin ou pas mais en l’état je suis aux anges. Je met de coté le coté ludique du jeu. il y a rien de neuf mais tout est très bien géré et à ce niveau je trouve ça enterre la trilogie Batman. Je prend un gros plaisir à contrôler le personnage et la jouabilité est telle qu’on a vraiment l’impression d’être Spider-Man et de voltiger entre les immeubles.
En terme d’écriture et de scénario ça poutre assez .
La bonne idée déjà c’est de placer le récit des années après que Peter se soit fait piquer. On joue donc un jeune homme qui débute dans la vie active. Ça permet donc d’avoir un Spider-Man en pleine possession de ses capacités tout en l’ayant suffisamment « immature » (sur un plan sociale) pour garantir ce qu’il faut en interaction et dilemme.
Ça donne par ailleurs un truc chouette. Utiliser au mieux un des problèmes des jeux « bac à sable » dans le récit même. Je m’explique. Un des souci avec ce type de jeu c’est que la diversité des missions annexes et autre défi peut venir perturber le fil de l’histoire en ce qui concerne l’évolution des personnages et la gestion du temps. Ici le truc malin c’est que le fait de s’attarder sur les diverses quêtes secondaires concourent à renforcer l’aspect « toujours en retard » de Peter Parker. Forcément le mec est en retard à son rendez-vous avec Tante May parce qu’il empêchait un cambriolage ou sauver une personne (dans des quêtes annexes donc).
Le fait de placer l’histoire six ans après la naissance de Spider-Man permet de donner un gros passif et donc d’avoir un univers foisonnant. Ainsi tous les grands ennemis de Spider-Man sont déjà présent(1). Ce que je trouve vraiment chouette c’est le travail d’adaptation et de modernisation. On garde les fondamentaux avec par exemple la relation Peter et May très bien retranscrite, à coté de cela on fait de Jonah non plus le patron de Buggle (il l’a été hein) mais l’animateur d’une émission de radio podcasté. Ainsi pendant qu’on parcours la ville, on entends régulièrement l’émission de Jameson et ses invectives envers Spider-Man. C’est très bien pensé.
Autre bonne idée, Spider-Man s’est créée un compte twitter et on a donc accès à son fil et on voit les gens qui commentent, supportent ou critiquent les faits et gestes du Tisseur. Ca renforce le coté friendly neighborhood du personnage (il donne un numéro de tel spécial pour que les gens appellent en cas de besoin)
Enfin j’adore leur version de MJ Watson. Quand commence le jeu, on apprend qu’elle et Peter ont rompus depuis six mois mais la bonne idée c’est d’en avoir fait une journaliste du Daily Buggle. La nouvelle MJ a un très jolie look

Mais en plus elle garde le même caractère rentre-dedans/amicale sauf qu’elle le met au service de son métier. Brillant.
Autre changement très très réussi
Peter travaille pour un Octavius qui n’est pas encore devenu Octopus. Une partie de l’histoire étant centré sur la naissance de ce dernier et, là encore, c’est très finement écrit. Octavius est montré comme un génie mais dont tout le pathos et le ressentiment envers Osborn le fera devenir Octopus et à partir de ce moment il se révèle un méchant terrible (une scène m’a bluffé par sa violence) et d’une intelligence démoniaque
Bref c’est un régal. On sent bien qu’outre les scénaristes principaux du jeu, il y a les apports de Dan Slott et Christos Gage. Ça se ressent notamment dans le contexte du jeu avec une Tante May qui travaille pour le F.E.A.S.T. et avec Mister Negative en ennemi principal. Mais ça brasse large et on sent qu’ils connaissent leur petit Spider-Man illustré. Rien que le fait que le début du jeu (basé pour être le tutorial) se basant sur l’arrestation de Wilson Fisk me fait dire qu’on a affaire à des gens qui ont potassé le comic sur des dizaines d’années. Sans compter que le jeu se place dans le MCU. On peut grimper sur la Tour des Avengers ou bien passer devant la maison de Strange ou le bureau de Jessica Jones mais toute l’histoire reste dans l’univers du Tisseur.
Et puis Peter Parker est Peter Parker. Gentil, droit, aimant, attentionné et développant une culpabilité sans limite. On peut voir à de nombreuses reprises comment il se sent coupable de choses qui ne sont pas de son fait mais qu’il est persuadé qu’il aurait pu évité (le meilleur reste la façon dont il se projette dans la douleur d’un adolescent qui a perdu son père, un policier qui a aidé Spider-Man durant le jeu(2)). Spider-Man n’est pas en reste, outre la fidélité au niveau des mouvements lors des scènes de voltiges ou de bastons on retrouve aussi le héros qui cause s’en arrêt, plaisante et vanne ses ennemis pour les distraire. A ce niveau d’ailleurs la VF est très bonne (je regrette juste des loupés sur la traduction des noms de certains personnages)
Alors après perso j’aime autant les films de Raimi que celui de Watts (par contre no way pour les deux de Webb) parce qu’ils mettent en image une version différente de Spider-Man pourtant conforme au comic (tout dépend des époques). Le jeu est dans la même logique même si je suppute que, du fait de sa forme, il procède a un inventaire bien plus large que peuvent le faire les films.
Et comme je le dis je ne l’ai pas fini et je suis curieux de voir la fin car pour l’instant il en garde encore sous la pédale. Notamment en ce qui concerne Harry Osborn qui est, dans le jeu, le maire de la ville. On sent bien la crapule derrière le masque mais il est clair qu’il n’est pas encore le Bouffon Vert et j’imagine bien que le jeu se conclura avec la naissance de celui-ci
(1) et permet la réalisation d’un fantasme geek à savoir affronter les Sinister Six
(2) cet adolescent étant…Mile Morales