STAND BY ME (Rob Reiner)

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REALISATEUR

Rob Reiner

SCENARISTES

Raynold Gideon et Bruce A. Evans, d’après Le Corps de Stephen King

DISTRIBUTION

Wil Wheaton, River Phoenix, Corey Feldman, Jerry O’Connell, Kiefer Sutherland, RIchard Dreyfuss, John Cusack…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie dramatique
Année de production : 1986

When the night has come, and the way is dark,
And that moon is the only light you see.
No I won’t be afraid, no I-I-I won’t be afraid
Just as long as the people come and stand by me.

Stand by me est l’adaptation cinématographique de The Body (Le Corps en V.F.), une des quatre novellas (un texte trop court pour être un roman, trop long pour être une nouvelle) de Stephen King qui composent le sommaire de Différentes Saisons, recueil publié à l’origine en 1982. King a écrit ces quatre histoires (Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank, Le Corps, Un Elève Doué, La Méthode Respiratoire) après avoir terminé un long roman (respectivement Dead Zone, Salem, Shining et Charlie) mais a mis du temps pour les voir accepter par son éditeur qui ne souhaitait pas que King s’éloigne trop du genre qui faisait son succès. L’éditeur en question a finalement accepté la proposition de son auteur vedette de les rassembler en recueil quand King lui a assuré que La Méthode Respiratoire contenait des éléments horrifiques.

Le surnaturel est absent des trois autres novellas qui font partie des plus belles pages écrites par Stephen King. Le Corps est un récit semi-autobiographique qui raconte deux jours dans la vie de quatre gamins d’une douzaine d’années qui, dans l’Oregon des années 50, se mettent à la recherche du corps d’un garçon de leur ville disparu depuis plusieurs jours. Ils pensaient passer dans les journaux grâce à leur découverte. Mais leur périple les fera grandir trop vite…

Stand by me, c’est ce que les américains appellent un « coming-of-age drama », une fiction initiatique qui suit l’évolution de ses personnages de la jeunesse à l’adulte, une période de transition
qui changera leur vision du monde et d’eux-mêmes. Stephen King a condensé ce parcours en deux jours : ce qui débute comme une aventure, quatre gamins face à des rails de chemin de fer qui les amèneront vers l’inconnu (un inconnu macabre puisqu’il s’agit d’un premier face-à-face avec la mort), se transforme en réflexion sur le mythe de la jeunesse insouciante qui se heurte aux dures réalités de la vie.

Si Stand by me est si attachant, c’est notamment parce que la distribution est absolument parfaite. Les quatre jeunes acteurs engagés ne font pas que jouer les personnages, ils sont Gordie, Chris, Vern et Teddy (et à chaque fois que je relis Le Corps, je ne peux pas les imaginer autrement). Comme il l’a révélé en interview, Wil Wheaton (Gordie) était un « nerd » timide et pas très à l’aise dans ses baskets. River Phoenix (Chris), qui nous a quittés bien trop tôt, était cool, passionné et il est vite devenu le leader naturel du groupe. Jerry O’Connell (Vern) était le plus drôle des quatre et Corey Feldman (Teddy) était perpétuellement en colère contre le monde et ses parents, enfant star (il a commencé jouer à l’âge de 3 ans et a joué dans Vendredi 13 chapitre IV, Gremlins et Goonies) qui a vécu une jeunesse particulièrement difficile.

Face à cette fine équipe, Kiefer Sutherland est très convaincant dans le rôle de Ace Merrill, le chef des brutes qui terrorisent les gamins de Castle Rock. Le fils de Donald Sutherland était alors en plein début de carrière puisque Stand by me était son quatrième film.

Wheaton, Phoenix, O’Donnell et Feldman ont forgé leur amitié avant le tournage, ce qui confère une incroyable véracité à leurs scènes. Une relation crédible, dans les rires (le concours de mangeur de tartes, l’histoire dans l’histoire, est absolument irrésistible), dans les larmes, dans la tension. Car chacun sera confronté aux peurs qui définissent cet été important de leur vie…la peur de Gordie de vivre sans son frère (John Cusack) récemment décédé et sa peur de ne jamais être digne de lui aux yeux de ses parents; la peur de Chris d’être marqué à jamais par la réputation de sa famille; la peur de Vern de ne pas s’intégrer et d’être toujours l’objet de moqueries; la peur de Teddy d’être un jour touché par la folie de son père, interné après avoir brûlé l’oreille de son fils. Des moments forts, joliment interprétés…

Rob Reiner s’est parfois éloigné du texte de Stephen King (ce qui est de toute façon le cas de toutes les adaptations), mais il l’a fait sans perdre la caractérisation et la profondeur de l’histoire. Bercée par une magnifique bande-originale, cette balade mélancolique traite du monde de l’enfance avec respect, la lumière et les ténèbres s’équilibrant pour un résultat qui n’a rien perdu de son impact émotionnel.

If the sky that we look upon
Well should tumble and fall
And the mountains should crumble to the sea
I won’t cry, I won’t cry, no I won’t she’d a tear
Just as long as you stand, stand by me

Belle chronique Doc. Il faudrait que je le revois ce film, j’y repense souvent (au film et à la grande nouvelle). J’avais adoré quand je l’avais vu et je me rappelle effectivement d’un casting parfait.

Moi aussi, j’aimerais bien le revoir, j’en garde un excellent souvenir.

Chris Brunner :

Pour 2024

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Ignacio RC :