REALISATEUR
John Carpenter
SCENARISTES
Bruce A. Evans et Raynold Gideon
DISTRIBUTION
Jeff Bridges, Karen Allen, Charles Martin Smith, Richard Jaeckel…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction/romance
Année de production : 1984
John Carpenter l’a lui-même avoué : Christine, l’adaptation du roman de Stephen King, était un « simple job » qu’il a accepté afin de retrouver rapidement du travail après l’échec cinglant du phénoménal The Thing. Si le sujet ne l’a guère passionné (d’après ses dires, il aurait préféré réaliser Charlie/Firestarter, un projet qu’il a du abandonner suite à des désaccords avec ses producteurs), Big John a tout de même livré un bon suspense fantastique qui s’est soldé par un succès au box-office. Le réalisateur est donc resté dans les petits papiers de la Columbia qui, par l’intermédiaire du producteur Michael Douglas, lui a offert la mise en scène de Starman, un film qui était en développement depuis 1979 et qui était déjà passé entre les mains de John Badham, Peter Hyams ou encore Tony Scott.
Quand on pense « romance intergalactique », le nom de John Carpenter ne vient pas nécessairement pas en premier. Et pourtant, l’auteur de Halloween, Fog et New-York 1997 s’est passionné pour cette histoire d’amour entre un extra-terrestre échoué sur Terre et une jeune veuve inconsolable. Il y a vu l’occasion d’« exercer d’autres muscles », de prouver qu’il pouvait s’attaquer à d’autres genres. Grâce à la liberté accordée par Michael Douglas, Carpenter a pu retravailler le scénario et l’orienter vers un road-movie fantastico-sentimental qui doit plus cette fois à Frank Capra (New-York Miami avec Clark Gable et Claudette Colbert fait partie de ses références) qu’à Howard Hawks.
Si Starman fonctionne, c’est d’abord grâce à l’alchimie indéniable de son couple vedette. Grâce à l’ADN prélevé dans une boucle de cheveux d’un homme récemment décédé, un extra-terrestre prend forme humaine. L’Homme des Etoiles est incarné par l’excellent Jeff Bridges, savoureux en voyageur de l’espace candide, qui découvre progressivement la complexité de l’humanité et la force de l’amour. L’acteur fait passer énormément de choses par sa gestuelle, son élocution particulière, la force de son regard. Il est drôle, sans tomber dans le ridicule…émouvant, sans sombrer dans le pathos.
Alors qu’il n’a que peu de temps avant de devoir retrouver son vaisseau de secours, l’Homme des Etoiles va se construire et apprendre au fil des rencontres qui jalonneront son parcours et celui de Jenny. Chose rare pour un film de science-fiction, sa prestation lui a valu une nomination à l’Oscar du Meilleur Acteur…ce qui fait de Starman le seul long métrage de John Carpenter à avoir reçu une nomination par l’Académie.
Jenny Hayden, la jeune veuve, est incarnée par la craquante Karen Allen (Marion Ravenwood dans la saga Indiana Jones). Lorsque le film débute, Jenny est perdue dans ses souvenirs, représentés par les films de famille qui lui rappellent des jours meilleurs. Lorsque l’extra-terrestre prend la forme de son défunt mari, elle ne peut d’abord en croire ses yeux et n’accepte de le conduire vers son point de rendez-vous situé dans un autre Etat qu’avec réticence. Mais au fur et à mesure de leur voyage, elle va finir par éprouver des sentiments pour cet Homme des Etoiles…et réapprendre à vivre. Une interprétation d’une grande sensibilité pour un personnage très touchant…
En évitant le piège du film à l’eau de rose, John Carpenter a concocté une oeuvre empreinte d’une grande douceur, qui mêle agréablement drame et légèreté et qui tire superbement parti de ses splendides décors naturels. L’intrigue secondaire de la traque du gouvernement n’échappe pas à certains clichés de rigueur (le chef de la sécurité veut bien entendu disséquer l’extra-terrestre…tout le contraire de l’appel pacifiste de Voyager II qui a décidé l’Homme des Etoiles à venir nous rendre une petite visite), mais dans l’ensemble, Starman emporte à chaque fois mon adhésion grâce à un récit très bien mené, grâce à la mise en scène de John Carpenter, grâce à l’alchimie de ce charmant couple vedette, grâce à la beauté de cette love story…
Bref, un très joli film !
I need you so that I could die
I love you so and that is why
Whenever I want you, all I have to do is
Drea-ea-ea-ea-eam, dream, dream, dream
Drea-ea-ea-ea-eam, dream, dream, dream