REALISATEUR
John Carpenter
SCENARISTES
Robert Collector, Dana Olsen et William Goldman, d’après le roman de H.F. Saint
DISTRIBUTION
Chevy Chase, Daryl Hannah, Sam Neill, Michael McKean, Stephen Tobolowsky…
INFOS
Long métrage américain
Genre : comédie/action/romance/fantastique
Titre original : Memoirs of an Invisible Man
Année de production : 1992
Il était invisible avant même d’être invisible…
Les Aventures d’un Homme Invisible (Memoirs of an Invisible Man en version originale) est basé sur l’unique roman écrit par Harry F. Saint, un homme d’affaires de Wall Street qui fut un temps tenté par la carrière d’écrivain avant de décider de se contenter du succès de son bouquin et de la vente des droits cinématographiques à Warner Bros.
Le héros de son histoire est Nick Halloway, un analyste boursier qui a passé une grande partie de sa vie à éviter les responsabilités et les relations longue durée. Après une soirée un peu trop arrosée, Nick a la mauvaise idée de s’éclipser d’une réunion d’actionnaires qui se tient dans un laboratoire de recherches pour piquer un petit roupillon. Il est donc profondément endormi lorsque l’immeuble est évacué suite à un accident. Mais la défaillance n’est pas suivie par une explosion : le laboratoire devient en partie invisible…Nick y compris…
L’adaptation du roman a été chapeautée par Chevy Chase avant même la sortie du roman. L’interprète principal de Bonjour les Vacances et de Fletch aux trousses cherchait à étendre sa filmographie vers des rôles moins comiques. Chevy Chase voulait parler de la solitude que pourrait ressentir un homme invisible, quelque chose de « sérieux, avec plus d’aventure ». Mais pendant les premières années de développement du long métrage (vers 1986/87), l’acteur s’est heurté à des visions différentes de la sienne, le réalisateur Ivan Reitman (S.O.S. Fantômes) et le scénariste William Goldman (Princess Bride), les premiers noms attachés au projet, étant plus intéressés par les possibilités comiques du récit avant de claquer la porte suite à ces fameuses « différences créatives ».
Richard Donner fut un temps envisagé pour succéder à Ivan Reitman…avant que le choix du studio se porte finalement sur John Carpenter.
Lorsqu’il accepte la proposition de la Warner, John Carpenter n’avait pas tourné de films depuis 4 ans et ses deux excellents opus produits en indépendant, Prince des Ténèbres et Invasion Los Angeles. Sa dernière collaboration avec un studio, le jouissif Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, ne lui avait pas laissé un très bon souvenir, loin de là. Sur Les Aventures d’un Homme Invisible, John Carpenter a clairement travaillé dans le contexte d’un film de commande. Big John s’était déjà illustré avec réussite dans cet exercice (Christine, Starman), mais ici il n’a pas imposé sa « patte » habituelle. Le titre est l’un des rares qui n’est pas précédé par le rituel « John Carpenter’s »…et il ne s’est pas occupé de la musique, laissant la composition de la bande-originale à Shirley Walker.
Un brin anecdotique, Les Aventures d’un Homme Invisible n’est pas un mauvais long métrage…c’est solidement réalisé, avec de bonnes idées qui donnent des plans joliment travaillés et des effets spéciaux bien utilisés (même si certains peuvent bien évidemment paraître un peu datés de nos jours). Mais il manque tout de même de personnalité et ne m’a pas donné l’impression d’avoir (re)vu « un film de John Carpenter ». Et si l’étrange aventure de Nick Halloway réserve des bons moments, le mélange des genres (l’aspect S.F., l’action, l’espionnage, les gags visuels, la romance avec le personnage incarnée par Daryl Hannah…) n’est pas toujours bien équilibré…
Dans le rôle de David Jenkins, le louche agent de la C.I.A. à la poursuite de Nick Halloway, Sam Neill vole souvent la vedette à Chevy Chase. L’acteur néo-zélandais a de nouveau été dirigé par John Carpenter en 1994 dans L’Antre de la Folie, qui reste le dernier grand film de l’auteur de Halloween et The Thing.