REALISATEUR
Eugenio Martin
SCENARISTES
Arnaud d’Usseau et Julian Zimet
DISTRIBUTION
Christopher Lee, Peter Cushing, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Telly Savalas…
INFOS
Long métrage espagnol/britannique
Genre : horreur/science-fiction
Titre original : Pánico en el Transiberiano
Année de production : 1972
En 1906, le paléonthologue Alexander Saxton découvre le fossile d’un hominien primitif lors d’une expédition en Chine. Il décide de le ramener à Londres en passant par le Transsibérien. Avant d’embarquer dans le train, Saxton croise une vieille connaissance et rival amical de la Société Géologique, le docteur Wells. Des événements étranges se succèdent autour de la cargaison de Saxton, les morts s’enchaînent et il n’y a plus qu’une conclusion : la créature est revenue à la vie…
Entre 1948 et 1983, Christopher Lee et Peter Cushing ont été à l’affiche de 24 longs métrages et il n’y en a guère que 5 ou 6 dans lesquels ils ne partagent aucune scène. Les deux gentlemen de l’horreur sont vite devenus de grands amis autant que des valeurs sûres du box-office dans les années 60/70. Les réunir dans Terreur dans le Shanghaï Express, co-production hispano-britannique à petit budget, fut un joli coup pour le producteur car les acteurs ont donné à ce film d’époque un feeling Hammer très appréciable. Mais cela a failli ne pas se faire car Peter Cushing était dévasté par le décès récent de son épouse et a un temps voulu s’éloigner du projet. C’est une discussion avec Christopher Lee, marquée par le respect mutuel qu’ils éprouvaient, qui l’a fait changer d’avis…
Christopher Lee et Peter Cushing se sont souvent affrontés à l’écran. Terreur dans le Shanghaï Express fait partie de ces rares exemples où on les retrouve dans le même camp, à combattre à l’unisson contre le monstre. La caractérisation de Saxton et Wells est intéressante car ce ne sont pas des héros « purs et durs » : ils sont principalement menés par leur curiosité scientifique et si le principal personnage féminin (la comtesse jouée par la jolie Silvia Tortosa) semble être attirée par Saxton, la réciproque n’est pas vraie.
Le réalisateur Eugenio Martin (qui avait signé la même année le western Pancho Villa avec Telly « Kojak » Savalas) a bien tiré parti des possibilités de son décor quasi-unique, ce train parcourant de nuit des étendues désolées et glacées (ce qui renforce naturellement l’atmosphère sombre du métrage), pour concocter un très bon suspense paranoïaque, avec une action plus soutenue dans son dernier acte qui fait intervenir un cosaque pittoresque campé justement parTelly Savalas, cabotinant juste ce qu’il faut pour sa courte apparition.
De film de monstre classique, ponctué de passages choc efficaces (les attaques de la créature et l’état dans lequel il laisse ses victimes, aux yeux blancs et sanguinolents…et aussi l’horreur clinique des autopsies, scènes familières pour Cushing), Terreur dans le Shanghaï Express surprend en ajoutant progressivement des éléments de science-fiction lorsque la véritable nature de la menace sera révélée.
Car le scénario s’inspire en fait librement et officieusement de la nouvelle de John W. Campbell Who goes there ?, à la base des longs métrages La Chose d’un Autre Monde de Christian Nyby et Howard Hawks (1951) et The Thing de John Carpenter (1982), avec des points communs identifiables dans ce récit bien ficelé, une bonne série B portée par un duo charismatique et qui monte en puissance jusqu’à un final palpitant.