THE MIGHTY THOR #1-23 (Jason Aaron / Russel Dauterman)

Je suis en train de rattraper mon retard sur le run de Jason Aaron, dispersé sur plusieurs séries ce qui, quand on lit en TPB, peut occasionner du bazar : par exemple, dans cette série, j’ai lu le deuxième tome avant le premier, persuadé de l’avoir (alors que non). Donc là, j’ai repris dans l’ordre.
C’est vraiment sympa. Aaron alterne avec un certain bonheur les intrigues de SF et les aventures fantasy. Il glisse beaucoup d’humour, notamment par l’usage de personnages secondaires (ah, ses deux agents du SHIELD branquignolles, ils sont assez épatants). Ce qui est amusant, d’ailleurs, c’est qu’il affiche un certain recul dans la partie la plus « réaliste » (ou disons terrestre) de sa série, alors que le conflit ravageant les royaumes mythologiques est souvent traité avec plus de sérieux (même si les dialogues impliquant Cul Borson sont succulents…).
Je découvre donc la guerre avec les Shi’Ars, sympathique variante du scénariste sur sa méfiance épidermique envers la foi et ses récipiendaires. C’est pour l’heure un peu anecdotique dans sa prestation, mais c’est propice à de chouettes images.
Et je savoure la saga du War Thor, un vrai régal. Plus linéaire, plus frontal, plus violent, ce récit donne la place d’honneur à un personnage que j’apprécie beaucoup et que je trouve bien souvent sous-estimé, Volstagg. Il gagne en épaisseur, à la fois menace et victime.
D’autant que je suis beaucoup plus client du dessin de Schitti que de celui de Dauterman, que je trouve tarabiscoté, plein de faiblesses qu’il dissimule derrière des compositions artificiellement compliquées. Même si je dois lui reconnaître une grande maîtrise pour les séquences plus calmes impliquant Jane Foster.
Bref, très chouette plongée, que je continue ce soir.

Jim

Pourtant il y a un visuel avec l’ordre de lecture des recueils (dès l’ouverture du tpb, au début et à la fin, utile pour peu qu’un run soit assez long et surtout souvent relaunché).

Oui, je sais, ce qui est en soi un constat d’échec de la lisibilité d’une série (si on est obligé d’expliquer dans quel sens lire, c’est que ça n’a rien de limpide). Ensuite, moi, quand je prends un TPB, je lis l’histoire, en sautant directement aux pages de BD, ces visuels, je ne les regarde pas. Sauf à me dire, justement, que j’ai la sensation d’avoir loupé un truc. Ce qui s’est passé.
J’ai un peu du mal à comprendre pourquoi les éditeurs se sentent obligés de suivre rigoureusement les changements de dénomination des fascicules, lors de l’édition en TPB. à quelques rares exceptions près (genre les deux séries Silver Surfer de Dan Slott compilées dans une seule collection de TPB), ces rééditions copient les changements éditoriaux. Ce qui donne un cirque assez conséquent, à mon goût. Et tout ceci sera annulé à l’occasion de l’édition d’une collection centrée sur le scénariste (à l’image des histoires batmaniennes de Morrison, par exemple), signe donc que les astuces éditoriales n’ont plus de nécessité.

Jim

Exact.

Accessoirement, la fin de la saga du War Thor est vraiment bien. Aaron parvient à donner beaucoup d’émotion, et la séquence « I know how to win the War of the Thors » est très chouette : classique, évidente, mais bien racontée et poignante, avec une dernière case silencieuse qui en dit long.
Chouette moment.

Jim

Oui, je trouve qu’Aaron joue juste avec ses perso … je n’ai pas le souvenir de dialogues ou de scènes qui ne sonnent pas bien.
Et on ressort des épisodes avec beaucoup de sentiments.

Prévisible.

Assez d’accord.

Ce qui est intéressant, pour moi qui me replonge dans cette période, c’est qu’un thème assez fédérateur se dégage, et qu’on a déjà vu dans Wolverine and the X-Men voire, dans une moindre mesure, dans Ghost Rider.
Autour du personnage ou du groupe de personnages, Aaron décrit des jeux d’influence, des conflits d’intérêt et des équilibres de pouvoir. En gros, il met en scène toute une géopolitique. Ici, c’est celle d’Asgard et de ses banlieues. Avant, c’était celle des Enfers ou des mutants. Dans Avengers, si j’en crois les commentaires, c’est celle de la Terre, où s’agitent différents groupes qui ont un impact politique sur la planète plus ou moins affirmé, plus ou moins officiel.
En gros, j’ai l’impression qu’il aborde une série (une licence ou une création de son cru, d’ailleurs) en postulant que le personnage vit dans un écosystème qu’il modifie en agissant. Et les alliés et les ennemis font de même. C’est donc l’évolution de ce biotope qui devient un moteur narratif (le passage de Surtur à Sindr en est une mise en scène évidente). On peut lire Scalped à la lumière de cette approche, je crois.
Ça ne m’avait pas frappé avant cette promenade dans ses épisodes de Thor. Mais il est clair que ses personnages les plus marquants sont soit des animaux politiques roués (son Loki, par exemple, conscient d’être prisonnier d’un rôle et se débattant pour en sortir tout en perpétuant sa fonction), soit des « rebelles » qui agissent soit par instinct soit par honneur ou morale (c’est Jane Foster, c’était avant elle Johnny Blaze).

Jim

Et même l’excellent Southern Bastard

Ah oui, oui, aussi, bien sûr : la géopolitique à l’échelle d’une bourgade.

Jim

Interprétation très intéressante ! :+1:

Oh, je crois qu’il faut surtout en remercier aussi Ben Wawe, dont je lis régulièrement les commentaires (même si je ne lis pas toutes les séries qu’il commente) et qui avait commencé à dérouler ce fil concernant les Avengers d’Aaron. En lisant et relisant les Thor du même, je me faisais la réflexion qu’on pouvait élargir le spectre à d’autres séries sans que ça fasse capillotracté.

Jim

J’avoue, j’ai décroché du run d’Aaron sur les Avengers (je ne suis même plus sûr de ce que j’ai dû lire en dernier : peut-être son arc avec les vampires ?), mais pas de façon suffisamment « violente » non plus pour ne pas me garder la possibilité d’y retourner à un moment. Du coup je ne lis pas trop le fil, pour éviter, dans une certaine mesure au moins, le divulgachage.

Moi, j’ai lu les deux premiers TPB. J’ai vu au moins le suivant, et je ne l’ai pas pris (c’est un signe : Avengers fait partie des trucs que j’essaie de suivre, auxquels je suis attaché). Mais je pense que je reprendrai la lecture un jour, car je suis curieux (faible ?).

Jim

Je trouve que l arc Vampire est le meilleur… déjà car il te fait dire WTF sur le mechant pour à la fin revenir bien dans les clous.
Apres j ai trouvé l arc GR assez long… Starbrand est rigolo…
MAis bon apres Bendis/Hickmann/Waid… c est toujours mieux.

Aaron sur Thor: c est juste superbe… franchement dans mon trio avec Simonson et Kirby

Celui dans la préhistoire ?

Peut etre

Tu parlais du perso ou d’un arc ?

un arc

C’est lequel ?
(tu es encore plus laconique que d’hab’)

tu verras quand tu y arriveras, si je te dis tout…