Tiens, je suis en train de regarder la prequel de The Thing, celle de 2011 qui raconte les événements qui précèdent le film de Carpenter de 1982, et je trouve ça pas mal.
Pas encore arrivé au bout, donc peut-être que je serai déçu au final, mais pour l’instant, ça passe en revue des figures imposées du film (le chenil, le bûcher, le lance-flamme, les couloirs…), tout en apportant des tas de petites touches supplémentaires (la douche, les clés…) qui sont autant de clins d’œil à d’autre genres lorgnant plus vers le slasher. Comme de bons petits clins d’œil, quoi. Le tout dans un film qui prend son temps, qui ne cède pas à la tentation d’un montage frénétique : ça va bien avec la lenteur, le froid, la neige, et la montée de la tension.
La narration va quand même assez vite, ça ne perd de temps ni à présenter les personnages et leur travail, ni à introduire la créature. L’équilibre entre l’ombre qui cache le monstre et la lumière qui le dévoile est assez bien trouvé, et les scènes les plus éclairées renvoient à toute la dimension biologique, charnelle, presque sexuelle de la vie humaine (dénudée, menacée, copiée…).
La grosse différence, me semble-t-il, c’est dans la description du groupe. Dans la version de Carpenter, le groupe est fatigué, désœuvré, et rassemble une belle brochette de crapules, des méchants, des revanchards, qui ne s’aiment pas. Le surgissement du monstre ne fait qu’exacerber tout ça, mais on n’a dès le départ aucune sympathie pour eux. C’est somme toute des sales cons. On se prend à les apprécier parce qu’on a peur pour eux, mais pas par sympathie.
Ici, le groupe est plus actif, plus optimiste, plus frais, plus neuf en quelque sorte, et plus solidaire. Les tensions demeurent, mais ils parviennent, pendant une partie du film, à contenir leurs réflexes de défense, à ne pas brûler les nouveaux venus par exemple.
D’un coup, ça change la tonalité du film. Ça crée une sympathie supplémentaire en faveur des humains, alors que chez Carpenter, ce n’était pas si clair que ça de savoir qui c’était, la… « chose ».
Bon, je continue à regarder.
Jim