Tu sais quoi … c’est un des trucs qu’il faut que j’achète !
Et après, je m’étonne de ne pas toucher de droits d’auteur…
Jim
Je devais aller l’acheter le mardi 17 mars 2020 après-midi …
Quant à Mars Ravelo, il est évoqué dans la postface que Laurent Mélikian signe dans Trese.
Jim
Pas retenu.
Héhéhé.
C’est ballot.
Bah dépêche-toi, j’imagine qu’il est encore trouvable en neuf.
Jim
T’as une mémoire à la Lainé ?
Jim
Je peux pas, je suis assigné à résidence !
A grosses mailles
Si tu l’achètes neuf chez Amazon, je ne te ferai pas les gros yeux, pour une fois.
Jim
Qui ça ?
Ou ailleurs : je saurai me montrer miséricordieux !
Jim
Donc, comme prévu, un classique aujourd’hui : Darna.
Darna a été créé en 1950 par Mars Ravelo après une première version (Varga) en 1947. C’est donc l’ancêtre des super-héros philippins. Darna est une entité extra-terrestre de la planète Marte qui est arrivée sur Terre et y a laissé « l’essence », un caillou qui prendra possession de la personne qui le récupèrera. C’est Narda, une jeune fille, qui trouve la pierre et l’ingère. Lorsqu’elle dit « Darna », elle se transforme en super-héroïne et vice-versa. L’ennemie de Darna est Valentina de la planète Tiamat, une gorgone en tous points : cheveux vipérins et esprit maléfique, elle veut évidemment conquérir le monde !
Ici, 50 ans après la création de Darna, Boboy Yonzon a décidé de la faire revivre en comics. alors que depuis la mort de Mars Ravelo en 1988, rien n’avait vraiment été publié. Pourtant, Darna est omniprésente dans la culture philippine. Il y a eu de nombreux films et des séries sont relancées à chaque décennie (une devait être produite en 2020, suspendue sine die à cause de la pandémie). Darna est sur les shampooing, sur les paquets de biscuits, de céréales, etc … c’est une icône de la culture populaire. Je reviens donc à 2002 où Boboy Yonzon veut ressusciter les comics de Darna. Boboy est un ami proche de la famille Ravelo. Enfant, il passait ses journées chez son meilleur ami, le fils de Mars Ravelo. Il y lisait tous les komiks créés par « Tito Mars » qui considérait les komiks comme « la forme la plus élevée des valeurs inculquée à la frange la plus basse de la population grâce à la forme la plus basse de la littérature » (Darna n’a été publiée qu’en Tagalog, même si des traductions ont été faites par la suite).
Un détail (peut-être pas), c’est Nestor Redondo qui dessinait ; Mars Ravelo scénarisait.
Grâce à ses amitiés avec la famille Ravelo, Yonzon réunit une équipe de scénaristes et de dessinateurs pour donner vie à Darna. En 2003, sortent donc 3 fascicule qui forment une histoire complète sur la confrontation entre Darna et Valentina. L’histoire ne se passe plus en 1950, mais de nos jours (en 2002). Les problématiques sont différentes (Boboy raconte que lors de la création de Darna, les Philippines étaient au même niveau économique que le Japon) et ils ont su faire évoluer le personnage à notre époque.
Mars Ravelo a aussi créé une myriade de super-héros locaux comme Kaptain Barbell, Lastikman, Dyesebel, etc.
Dans le premier fascicule, Darna fait d’abord face à un cartel de la drogue, qu’elle démantèle, sous le regard agacé de la police. Dans le même temps, elle trouve un charnier d’hommes mordus. Puis, elle rentre chez elle en redevenant Narda et trouve ses amies pour sortir voir le concert d’Amor, la nouvelle chanteuse à la mode. En route, elles sont accostés par 4 garçons de bonne famille qui les kidnappent et les bâillonnent. Sans pouvoir parler, elle ne peut pas se transformer en Darna. Lorsqu’un l’un deux tente de la violer, il lui enlève le scotch et elle devient Darna. Elle les mate tous et délivre ses amies. Elles décident quand même d’aller au concert. Narda va en coulisses pour rencontrer son idole et découvre des corps entièrement vidés. Sur la dernière page, il est révélé que Amor et Valentina ne font qu’une !
Dans le 2e fascicule, on se concentre plus sur Valentina et ses plans. Darna tente de comprendre comment Amor est impliquée dans les morts et en déduit que Amor est Valentina. Darna est attaquée par les 2 soeurs de Valentina, Ebony et China (noir ébène et blanc porcelaine) et est mise KO. Je m’aperçois dans cet épisode (je ne l’avais pas remarqué dans le premier, mais en y revenant, c’est la même chose) que Darna + Narda + ses amies + Valentina + ses 2 soeurs, c’est un bon prétexte pour les dessiner en petite tenue, maillot de bain, costume de Darna (qui ne couvre pas grand chose), sous-vêtements, nues (quand Valentina et ses soeurs décident de se baigner dans un lac car elles ont trop chaud et tombent sur une compagnie de soldats qu’elles envoutent grâce aux serpents). Je ne suis pas sûr que ça passerait tel quel dans un comics US de nos jours par exemple.
Dans le 3e épisode, alors que le concert d’Amor se prépare, Darna est retenue prisonnière avec ses 2 amies, Rocky et Alex. Valentina ordonne à Ebony de dévorer Darna mais celle-ci parvient à donner un coup et à se libérer. Elle dégomme ensuite China et délivre ses 2 amies. Valentina utilisent les serpents sur sa tête pour mordre Rocky et Alex, Darna suce le poison, mais Valentina s’échappe. A l’hôpital pour s’occuper de ses amies, Narda doute. Elle contacte l’entité Darna et lui dit qu’elle veut arrêter car elle a peur pour ses proches. Toutefois, les Matriarches lui expliquent qu’elle doit continuer le combat contre Valentina dont le but est la destruction totale, comme elle l’avait fait sur sa planète natale, Tiamat. Elle se remotive et part chercher Valentina. Elle se débarrasse des gardes et se retrouve nez à nez avec Valentina. Darna lui demande d’arrêter, mais Valentina lui explique que la Terre lui rappelle trop Tiamat et qu’elle ne l’accepte pas. Darna ne veut pas se battre contre elle et lui offre son aide. Valentina la frappe alors. Darna se défend, mais est projetée contre les colonnades. Le « temple » s’écroule et Darna tente de sauver Valentina. Elle n’y parient pas et son ennemie est ensevelie sous les décombres.
L’histoire est plaisante, sans révolutionner le genre. Le dessin, le scénario, le découpage, tout est classique et pourrait avoir sa place chez Marvel ou DC (plutôt DC même) car c’est finalement de très bonne facture, bien mieux que certains trucs US ou Française que j’ai pu lire récemment. Ca fait évidemment penser à Wonder Woman sur certains aspects, avec des spécificités bien sûr. Chose inattendue, à la fin du 2e fascicule, il y a les réactions des gens qui ont acheté le premier épisode. Ils y ont tout mis, le bon et le moins bon « it was great », « congrats », « I don’t like it », « I love your comics » … et on y trouve un certain Budjette Tan qui y écrit : « j’ai été déçu par le premier épisode. Je m’attendais à plus. C’était pas mal, mais pas génial, mais pas mal. »
Autre chose inattendue, dans les 2 premiers fascicules, ils incitaient les jeunes femmes à envoyer des photos d’elles en Darna (en bikini rouche en fait) et surprise dans le 3e bouquin, on trouve une double page de jeunes femmes en bikini avec un casque de Darna sur la tête ! Ils les ont même classées par ordre de préférence ! Je précise qu’il y avait un prix de 6000 pesos pour la première (100€ à l’époque, une belle petite somme). Ce qui aurait peut-être fait débat en France ne se présente même pas ici, où les concours de beauté sont légion et évaluer publiquement la beauté d’une femme est ancré dans la culture et monnaie courante (c’est aussi un outil d’ascension sociale dans les provinces).
Aussi, petit clin d’oeil, le général de la police est un certain Alanguilan …
Sinon, j’adorerais trouver des Darna des années Ravelo, mais en cherchant sur les sites locaux, Shopee ou Lazada, rien … une vraie déception.Je ne sais vraiment pas où je pourrais trouver ça. Je vais à Cebu en août ; j’essaierai de voir s’il y a des librairies d’occasion qui pourraient en avoir quelques-uns ; pas seulement du Darna, mais n’importe quoi en Pilipino Comics … mais pas à n’importe quel prix. Je vais encore chercher, on ne sait jamais.
Donc c’est une sorte de Shazam et WW avec un costume des années Image ?
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Un classique, en effet !
À ne pas confondre avec une autre Narda célèbre…
Le nom de la planète n’est pas choisi au hasard…
Tori.
À mes yeux, pas du tout un détail, Nestor Redondo.
Pour les curieux, voilà ce que ça donne (tu me confirmeras si c’est bien le premier numéro, je n’en suis pas méga sûr, c’est extrait de Pilipino Komiks #78, de mai 1950) :
Jim
Starro, c’est un coquinou, quand il va aux Philippines !
Oui, sauf que le costume est déjà là en 1950.
Jim
Oui, oui … j’en doute pas. Tu précises surtout pour les inattentifs.
C’est des relents de mes années prof.
Jim