TROIS FANTÔMES À LA PAGE (William Castle)

V1_SY1000_CR0%2C0%2C661%2C1000_AL

REALISATEUR

William Castle

SCENARISTE

Ben Starr, d’après le roman de Nathaniel Benchley

DISTRIBUTION

Sid Caesar, Vera Miles, Barry Gordon, John McGiver, Jill Townsend, John Astin…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie fantastique
Titre original : The Spirit Is Willing
Année de production : 1967

Le réalisateur, producteur et acteur à ses heures (il aimait faire des petites apparitions à la Hitchcock) William Castle a débuté sa carrière derrière la caméra au début des années 40 en enchaînant les petits budgets, le plus souvent des polars et des westerns. Il a tourné presque 40 films entre 1943 et 1956, mais ce n’est pas la partie de sa filmographie dont les aficionados de cinéma de genre se rappellent le plus. En effet, à partir de 1958, William Castle se lance dans l’horreur, bien décidé à tout miser sur la communication et à faire de ses films une expérience interactive.

William Castle devient alors connu pour ses gimmicks : il fait piéger les fauteuils des cinémas pour faire sursauter les spectateurs au moment voulu (The Tingler), il donne aux gens des cellophanes de couleurs pour faire apparaître les spectres de 13 fantômes, une squelette émerge d’une trappe pendant le final de La Nuit de tous les mystères, etc. Bref, un sacré personnage qui a inspiré Joe Dante pour son magnifique Panic sur Florida Beach, le Lawrence Woolsey brillamment incarné par John Goodman étant l’équivalent de William Castle.

Trois Fantômes à la page est l’antépénultième long métrage réalisé par William Castle (et il est sorti un an avant sa production la plus célèbre, le Rosemary’s Baby de Roman Polanski). L’histoire est basée sur un roman de Nathaniel Benchley, The Visitors, que je n’ai pas lu mais dont on dit qu’il est plus sombre que le film qu’en a tiré Castle. Car Trois fantômes à la page (The Spirit is willing en version originale) verse plutôt dans la comédie loufoque, sur une musique entraînante de Vic Mizzy, le créateur du célèbre thème de La Famille Addams

Ben et Kate Powell (jouée par Vera Miles, vue notamment dans La Prisonnière du Désert et Psychose) louent pour une bouchée de pain une villa au bord de mer pour les vacances. Leur fils Steve n’est pas vraiment enchanté par la situation et pour lui les choses ne vont pas s’arranger quand des phénomènes étranges commencent à se produire. Barry va vite se rendre compte que la maison est hantée, mais comme ses parents ne croient pas aux fantômes, le jeune homme porte le blâme de tous les incidents causés par les malicieux ectoplasmes…

Ces fantômes sont en fait un « ménage à trois », un capitaine, sa femme et sa maîtresse qui continuent de se chamailler des siècles après leur mort. Dès le début, William Castle plante bien le décor…on est clairement dans le vaudeville, le slapstick à base d’acteurs grimaçants qui se hurlent dessus et de gags plus ou moins légers. Il s’agit d’un humour certes un peu daté, mais qui arrive encore à faire mouche en plusieurs occasions (bon, à part le gag homophobe qui fait grincer des dents).

Les dialogues fusent, les rebondissements ne manquent pas et l’ensemble est bien rythmé, avec une chouette galerie de seconds rôles (dont John Astin, Gomez dans la série TV de La Famille Addams). Un divertissement sympathique et bon enfant, malgré ses lourdeurs…