Horreur
Long métrage italien/américain
Réalisé par Claudio Fragasso
Scénarisé par Claudio Fragasso et Rossella Drudi
Avec George Hardy, Michael Stephenson, Margo Prey, Connie McFarland…
Année de production : 1990
Parce qu’il a toujours rêvé d’être un fermier, Michael Waits profite d’une offre d’échange de maison pour les vacances et emmène sa petite famille vers le village de Nilebog dans l’Utah. Ce voyage n’enchante pas son fils Joshua car le gamin a reçu la veille la visite du spectre de son grand-père qui lui a expliqué que Nilebog est le refuge d’une communauté de gobelins végétariens qui veulent les transformer en plantes grâce à de la nourriture magique afin d’en faire leur quatre-heures. Joshua va tout faire pour retarder l’échéance, jusqu’à pisser sur le repas préparé par leurs étranges hôtes. Les Waits se demandent ce qui ne va pas avec leur fiston…et pourtant l’indice le plus évident est visible dès l’entrée dans cette communauté agricole : ben oui, Nilebog, c’est Gobelin à l’envers…
Devenu avec les années un objet de culte pour cinéphile déviant, Troll 2 n’est aucunement la suite directe de Troll, une bisserie produite par Charles Band en 1986. Même si Troll n’a eu qu’un succès d’estime (en récoltant dans les 5 millions de dollars au box-office, soit presque 5 fois sa mise initiale), les distributeurs se sont tout de même dit que ce serait malin de profiter de cette (vraiment) toute petite popularité auprès des fans du genre en faisant passer leur film initialement intitulé Goblins pour une fausse suite (un cas parmi tant d’autres dans le cinéma d’exploitation italien). Ce qui explique pourquoi il n’y a pas de trolls dans Troll 2…
Troll 2 est ce qui arrive quand une équipe de faiseurs transalpins s’installe aux U.S.A. pour tourner un film sans emmener avec eux de traducteur. Les acteurs…tous des débutants qui étaient venus pour jouer les figurants et qui se sont retrouvés en tête d’affiche (George Hardy, alias Michael Waits, est dentiste de son état !)…ne comprenaient absolument rien aux instructions du réalisateur Claudio Fragasso qui ne parlait quand à lui pas un mot d’anglais. La communication se faisait alors principalement par gestes, ce qui n’a pas facilité un tournage vite bordélique. Et comme le producteur était un certain Joe D’Amato, spécialiste du bis, de l’horreur trash et du boulard, les économies étaient de rigueur dans tous les domaines…
Ainsi les costumes des gobelins n’étaient constitués que de sacs en toile de jute et de masques inexpressifs, dont certains recyclés d’autres productions (comme Ator l’Invincible…connu comme Troll 3 en Allemagne !). Les acteurs de petite taille font ce qu’ils peuvent et n’arrivent à aucun moment à rendre leurs personnages inquiétants (ça ne devait pas être facile de se balader dans la forêt avec ça). Le scénario enquille les péripéties les plus saugrenues, les dialogues sont impayables (que tu pisses sur l’hospitalité, c’est intolérable !, Je crois qu’ils vont me manger, oh mon Dieu !), les acteurs sont en roue libre (mention spéciale à l’interprète de la sorcière, la Miss Univers des cabotines)…c’est à se demander à quel public cette croustillante catastrophe était destinée, tant l’ensemble se rate aussi bien au niveau de l’horreur que de la fantasy (le récit a tous les éléments d’un conte…mais pas pour les enfants)…
Lorsque le film a été remis en avant par une belle bande de cinglés, Claudio Fragasso a été contacté et il n’a pas vraiment apprécié de se retrouver dans des salles pleines de spectateurs hilares…car il est toujours persuadé d’avoir réalisé un bon film, au message fort (je cherche encore lequel). Quant à sa compagne et co-scénariste Rossella Drudi (Zombi 3, Zombi 4 : After Death, Robowar…quel CV !), elle a imaginé ces créatures bouffeuses de vomi vert parce qu’elle en avait assez de voir ses amis devenir végétariens !
