TUMATXA : L'ÉMISSION !

Je crois que c’est lié aussi à la perception qu’en a le public (et, dans une moindre mesure et souvent avec un temps d’écart, la critique). En ce sens que nous, les lecteurs, par la force des choses (accessibilité, visibilité médiatique), nous sommes inondés d’information en provenance des gros éditeurs américains et soumis au feu roulant de l’actualité super-héroïque. Ce qui fait qu’il y a toute une gradation entre les trucs surexposés (où finissent tôt ou tard par s’exprimer de grosses pointures en matière d’écriture) et les trucs dans l’ombre.
Pour les auteurs britanniques, par exemple, il me semble que nous sommes nombreux à mal connaître, ou suivre de manière erratique, la production anglaise, pourtant toujours vivace. C’est ainsi qu’une figure comme Pat Mills ne jouit pas de la reconnaissance que son apport à la bande dessinée mériterait : je ne pense pas que Mills soit un aussi bon scénariste qu’Ennis, mais ce type a occupé des positions éditoriales dans plusieurs magazines qui comptent dans le paysage anglais, il a donné naissance à des séries importantes et des personnages inoubiables, il a propulsé des auteurs essentiels… Oui mais voilà, le gros de sa carrière, il l’a accompli en Angleterre, avant et après son passage en Amérique. Pour les lecteurs que nous sommes, sa production est donc plus difficile à appréhender (moins traduite, pas diffusée de la même manière dans nos librairies VO), et pour la critique, la masse est plus faible (et s’il n’y avait pas Delirium, elle serait proche du zéro).
Le statut d’un auteur dépend beaucoup de la perception qu’en a le public. C’est une lapalissade, qui éclaire aussi l’un des phénomènes qui me plaisent le plus dans ce genre de milieu : la redécouverte. Il y a des auteurs qui bénéficient parfois d’un coup de projecteur tardif permettant de comprendre les mérites et les apports de son travail.

Jim

Complètement d’accord, en tout cas moi je me reconnaît pleinement là-dedans. Alors que je m’intéresse à un truc en provenance de là-bas je me fais toujours la remarque que c’est un véritable continent que j’ai à découvrir.
Vais déjà commencer avec les classiques en prenant l’intégrale de « Marshall Law » qui me fait de l’œil depuis un moment…

Refroidit par The Boys ? (si je ne me trompe pas de sens)

Tu parles d’Ennis, là ?

Ouais ? Pourquoi, je me suis trompé ? Ou j’ai mal suivi ?

Je ne crois pas que « The Boys » ait été édité chez Image, si ?

Pardon, j’ai confondu : The Boys a d’abord été édité chez Wildstorm.

Ah OK, je vois : et la maison-mère DC a tiqué sur le contenu (pourtant pas ce qu’Ennis a fait de plus trash…), et ils ont commencé à emmerder Ennis et Robertson, qui sont partis assez rapidement avec le titre sous le bras. Mais je pensais qu’il avait trouvé refuge chez Dynamite…?

C’est ça. Dans ma remarque, j’ai confondu Wildstorm avec Image.

EPISODE 11 : Une barrière dans la forêt de l’amour et de la mort

Nouvelle livraison, à la formule tout ce qu’il y a de plus classique !!
Le programme cette semaine :

  • Pour le cinéma, on évoque la dernière œuvre en date du stakhanoviste fou du cinoche nippon, j’ai nommé Sono Sion ; on parlera de « The Forest Of Love », son projet pour Netflix sorti tout récemment.

  • Pour la littérature, comme souvent ce sera de la SF, et on comblera une lacune en évoquant un grand nom du genre (jamais abordé dans le cadre de l’émission), celui de Roger Zelazny, pour son roman « L’île des morts », réédité en poche au printemps dernier.

  • Pour la BD, on cause du dernier petit bijou né de la collaboration fertile entre Brian K. Vaughan et Marcos Martin, « Barrier », magnifique terrain d’expérimentation pour ces deux cadors.

Et pour la musique, ce sera :
« Sunfucker », extrait du tout dernier album des Swans, le groupe de Michael Gira, « Ten Millions Tons Of Shit », morceau d’ouverture de « No You », premier effort discographique de Rainbow Grave (combo emmené par Nic Bullen), « A », issu de l’album « Absence » des australiens de Snowman, et on termine avec un morceau complètement fou et jouissif, « TheVoyage Of The Homeless Sapien », et c’est signé par les fabuleux Cathedral, chouchous de votre serviteur…!!!

« Blind Reality I’ve Seen And Cast Away
I Am A Child From The Forest Of Dismay
Ancient Deities Are Screaming Out My Name
From The Splendour Of The Inland Waterways… »

EPISODE 11 !!!

Curieux d’écouter ce que tu as pensé du « Barrier » de Vaughan. Je l’avais lu en VO (pas très compliqué pour ce type de bd) à sa sortie et j’avais bien aimé même si, dans mes souvenirs, j’aurais préféré un meilleur équilibre de la narration sur les 5 parties (en gros, j’ai trouvé que le changement de cap arrivait un peu trop vite).
Sinon, cool pour le dernier morceau. Ça fait très très très (trop) longtemps que je n’avais pas écouté « Statik Majik » de Cathedral et son superbe morceau final. Miam! :drooling_face:

Je te la fais brève : j’ai adoré. Ceci dit, j’entends ta réserve, et je ne suis pas en désaccord. Mais pour le reste… Quel brio ! Tant pour la narration que pour la caractérisation.

Tiens, j’ai oublié de rebondir là-dessus : bien d’accord avec toi, j’adore ce morceau. Pour moi, il préfigure un peu ce que le groupe tentera sur « The Guessing Game », un album très à part dans la discographie du groupe mais que je trouve extraordinaire, perso…
Le morceau est très drôle, mais en plus il est vraiment bardé de super idées d’arrangement, y compris plutôt pop. Et y’a un riff (vers les 6 mn ? de mémoire) ultra-métal que je trouve fabuleux, un des meilleurs pondus par cet excellent gratteux qu’est Gaz Jennings.

EDIT : oh, j’ai oublié de le préciser durant l’émission : le morceau est en fait présent sur deux EPs du groupe, « Statik Majik » que tu cites, donc, mais aussi « Cosmic Requiem ». Les deux EPs sont en faut identiques, sauf pour le morceau d’ouverture (« Midnight Mountain » pour « Statik Majik », et l’excellent et très rigolo aussi « Cosmic Funeral », dont le clip vaut son pesant de cacahuètes, sur l’autre).

Encore merci pour le morceau !
Ça doit faire presque 20 ans que je ne l’ai pas écouté et je voyais encore arriver toutes les transitions. L’arrivée de la partie ,« Mellotron + voix claire » m’a foutu les poils (comme à l’époque de mes 17 ans). Puis c’est vrai, quel catalogue de riffs monstrueux. Celui à 6mn est terrible mais mon préféré reste le gros riff ultra Sabbathien (très proche de celui d’ « Iron Man ») vers la 17eme minute.
Ce morceau est dingue. J’avais acheté l’EP à sa sortie et je me le passais en boucle.
Sinon tu as bien fait de publier l’Edit car j’allais de faire une remarque à ce niveau. Je ne connaissais pas l’EP « Cosmic Requiem ».

Pour finir, tu as très bien vendu « L’île des Morts », je viens de passer commande à ma libraire.
Excellente émission !

Ah merci, voilà qui fait plaisir !!! :blush:
Tu vas te régaler avec le Zelazny, je pense.

Tu aurais dû organiser ton sommaire différemment et placer la BD au milieu : tu aurais ainsi eu « La barrière entre la forêt de l’amour et l’île des morts »… ~___^

Tori.

Oh ! Pas con, j’y avais pas du tout pensé.

Je finis à peine d écouter cette très bonne émission.

Dans la rue je t apote.

Et je rebondis sur barrier, serie que je n’ai pas lu. Ce passage où tu dis que le silence se faisant (personnes sourds) on se rend compte qu’on comprend très bien et ce même lorsque avant ou après ils parlent.

N est ce pas l inverse ? Quand le silence se fait, ne comprend on pas que c est précisément parce qu on parle qu on ne se comprend pas, inscrivant la barrière non pas de la langue (anglais/espagnole) mais de la parole (de chacun) comme indepassable ?

L erreur de lettrage est en tout cas tout à fait raccord avec la thématique. Sourire

Ha ha !! Bien vu. Je ne l’avais pas envisagé sous cet angle.