TUMATXA : L'ÉMISSION !

Cool, merci, comme d’hab’ !!!

Merci d’avoir passé du Lingua Ignota. Ça fait plusieurs mois que je dois écouter ce « groupe » et j’ai beaucoup aimé le morceau « I’m the beast ».
Je suis passé sur son site et j’ai vu qu’elle avait 4 dates pendant le Roadburn 2020 dont 3 déjà sold out (ce qui m’a paru curieux dans le cadre d’un festival).

J’ai l’impression que c’est nouveau, cette histoire de concert sold-out, mais en même temps je ne suis pas surpris. Il n’est pas rare que dans les plus petites salles, comme la Green Room (petite salle de 500 places environ, mais à l’acoustique monstrueuse), la jauge soit atteinte très rapidement, et que la file d’attente génère frustration et énervement. Peut-être ont-ils mis en place un système de « réservation », même indicatif, pour éviter ce genre de désagréments…
Je ne saurais dire, je ne peux y aller cette année, à mon grand dam.

Il est vraiment terrible, cet album de Lingua Ignota, et cette Kristin Hayter est carrément impressionnante, tant sur le plan des compos que de la pure performance vocale.

Ah, ben, ça tombe bien, on a des visions complémentaires de l’œuvre de Du Welz. Je n’ai vu que trois films de lui, ses trois premiers: « Quand on est amoureux c’est merveilleux » (dont je ne garde aucun souvenir, j’en ai peur), « Vinyan » et, surtout, « Calvaire ».

« Vinyan » n’est, à mon avis, pas si réussi que ça. Je le vois comme son approche du cinéma « chamanique », sous la double influence de « Apocalypse Now » et, surtout, de « Tropical Malady » (de Apichatpong Weerasethakul). Mais, à mon sens, la mayonnaise ne prend à aucun moment, sans doute à cause d’une trop grande déférence à ses prédécesseurs. Bon, ça et le fait que le tournage a été, visiblement, un enfer, à cause des conditions météo. Ce qui est cohérent vis-à-vis du sujet mais reste un naufrage pour le film, à mon avis. Enfin, on peut quand même noter une interprétation parfaitement habitée de la part d’Emmanuelle Béart.

Par contre, « Calvaire » est un chef d’œuvre absolu. Première chose: effectivement, le film a été placé dans la lignée du torture porn et de la new french extremity (deux mouvements qui ne m’intéressent que peu, même s’il y a quelques films de qualité là-dedans), sans doute à cause de la présence dans un rôle secondaire de l’extraordinaire Philippe Nahon. C’est des conneries. Ce film est certes très référentiel (on pense effectivement à « Massacre à la tronçonneuse ») mais ne situe pas dans la lignée du body horror et du cinéma d’exploitation cher à Alexandre Aja, Eli Roth et consorts.

Pour moi, la référence absolue de ce film (en dehors de Hooper) est le surréalisme belge, dont justement toute la bande Canal+ à la Delépine, De Kervern, Poelvoorde et autres, est quelque peu issue. Par exemple, sans spoiler, la scène qui est généralement vue comme la plus marquante (pas du tout gore, d’ailleurs), une danse dans un bar glauque, est une référence au très beau film d’ André Delvaux, « Un soir, un train ». Et je ne veux pas non plus gâcher le dernier acte du film mais on dira juste que Du Welz s’est souvenu que la légende du Petit Chaperon Rouge provient probablement des Ardennes. J’y ai aussi vu une référence à « Don’t Look Now ». Pour moi, c’est là que se situe le génie de ce film. Tellement supérieur au tout-venant du torture porn et de la new french extremity.

Aussi, tu te demandais quel était le boulot du personnage de Laurent Lucas là-dedans. Pour moi, ça fait aussi lien avec cette scène belge. Il joue un chanteur de variété un peu minable qui fait le tour des maisons de retraite dans sa camionnette en se faisant payer à chaque fois une misère. C’est la première scène du film (très chouette caméo de Brigitte Lahaie, d’ailleurs). Elle est traitée sur un ton à la fois pathétique, clairement humoristique et un peu affectueux. Ce mélange-là me semble provenir de l’émission « Strip Tease » et se retrouve dans les films (formidables) de Bouli Lanners et Delépine/Kervern.

Interprétation parfaite de la part de Lucas et Berroyer aussi, bien sûr.

Enfin, tu évoquais vite fait son co-scénariste. Ce n’est pas n’importe qui, en fait, et il provient aussi de cette lignée belge. Il s’agit d’un certain Vincent Tavier, qui a commencé dans « C’est arrivé près de chez vous », a fait le passage à Canal+ (« Groland », « Mr. Manatane », « Atomik Circus », plusieurs films de Delépine/Kervern…), est passé vite fait chez Quentin Dupieux (« Steak »), mais, surtout, est le co-créateur de la série/film d’animation « Panique au village » que je trouve assez formidable. Un gars intéressant.

Enfin, je ne peux que recommander « Calvaire ». Clairement un des mes films préférés. Et, oui, c’est vu comme étant un des classiques du Folk Horror, ce qui ne peut que me plaire, mais, pour le coup, cette étiquette me semble secondaire à coté de cette influence surréaliste que je trouve passionnante. Il faut que je vois « Alleluia » et « Adoration », du coup.

Oui, c’est ce qu’il me semblait, et ça semble d’ailleurs tout à fait cohérent compte-tenu du parcours de Du Welz (qui est belge, et a travaillé à Canal à la « grande époque »). Il cite également très régulièrement André Delvaux parmi ses influences marquantes, comme référence d’une espèce d’anti-naturalisme teinté de « réalisme magique » (ce sont ses termes), et dont cette fameuse école belge est un très bon représentant selon lui.
J’avoue pour ma part que je ne suis pas un grand connaisseur de tout ce courant (si l’on peut dire) mais un ami ayant collaboré avec lui m’a dit le plus grand bien d’un type comme Bouli Lanners ; ça donne envie de se pencher sur ce qu’il fait…

Ah oui, j’adore Bouli Lanners. Autant en tant qu’acteur (je trouve sa scène dans « Aaltra », où il chante, en yaourt, la chanson « Sunny », à la fois belle, touchante et extrêmement drôle) que réalisateur (j’aime tous ses films mais ai une affection particulière pour « Ultranova »). Même humainement, je l’ai croisé une fois (mon cousin a produit « Aaltra »). Il était adorable, effectivement.

Et, si ça se fait, son prochain film est une adaptation de « Wise Blood », l’incroyable roman de Flannery O’Connor, qui avait déjà été porté sur les écrans par John Huston, avec Brad Dourif (grand film sous-estimé, d’ailleurs). Très étrange de le voir s’occuper de ce projet (avec des gens de « Peaky Blinders » et « Game Of Thrones », apparemment). Mais ça pourrait être formidable.

T’aurais pu arrondir à 4h, ça fait petit joueur là. :grin:
Je vais écouter ça demain mais ça sent le Pacôme Thiellement. :thinking:

Tout juste !!! :smile:

EPISODE 13 : Rencontre avec Pacôme Thiellement !! - Chapitre IV

Pour la quatrième fois dans l’histoire de l’émission, Pacôme Thiellement nous fait la joie et l’honneur de nous consacrer (beaucoup) de son temps, pour évoquer son dernier livre, « Tu m’as donné de la crasse et j’en ai fait de l’or », sorti tout récemment en ce mois de janvier. Sorte d’autobiographie partielle visant à transmuter le malheur en leçons d’éthique, ce livre ne ressemble à aucun autre.
Dans un deuxième temps, après un long intermède où nous évoquerons à nouveau le « Watchmen » de Damon Lindelof, nous reviendrons sur l’essai « The Leftovers - Le troisième côté du miroir », co-écrit avec Sarah Hatchuel, et comme son nom l’indique, portant sur la série « The Leftovers ».

On évoquera tout ça et bien d’autres choses, le tout entrecoupé de morceaux extrait de la « discothèque idéale » de Pacôme : « Something I Can Never Have » de Nine Inch Nails, « I Am The Dead » d’Eyvind Kang (avec l’incontournable Mike Patton au chant), « Turiya And Ramakrishna » d’Alice Coltrane, « Her Sword I » de Jessika Kenney, et « Combat For The Angel » des Secret Chiefs 3 !!!

« You always were the one to show me how
Back then I couldn’t do the things that I can do now
This thing is slowly take me apart
Grey would be the color if I had a heart… »

EPISODE 13 !!!

Ouf, j’étais à jour, cette fois…
Il va falloir que je trouve le temps d’écouter ça !

Tori.

Oh, ça peut très bien s’écouter en plusieurs fois, bien entendu… Je le recommande, même !! Rien qu’à faire l’entretien, on était crevés tous les deux à la fin.

Petite question technique : pour ce type d’entretien, vous faites une petite pause ou c’est vraiment d’une traite?
Petite question curieuse: A quelle période de la journée vous avez enregistré? En soirée? En pleine nuit?

Ils font comme les routiers.

Ils font pipi dans des bouteilles en plastique ? :astonished:

Voilà. Tu n’entends pas le bruit dans le podcast ?

Non, on a une fonction « pilote automatique », comme dans cet épisode hilarant des « Simpson »… :wink:

Alors c’est vraiment d’une traite, mais alors, vraiment… Sans même la musique qui vient aérer l’entretien, en fait (ça s’entend, d’ailleurs, je crois).
Ce qui est bizarre, c’est qu’on voit pas le temps passer, c’est bizarre. Mais on était tous les deux un peu sonnés, à la fin, on se l’est dit d’ailleurs…
Je me suis même un peu excusé parce que c’est vraiment rare qu’un artiste accorde un entretien aussi long, même en adorant ça (et c’est le cas de Pacôme) mais il m’a dit qu’il n’envisageait pas nos entretiens autrement. Ce qui est très cool. :grin:

On a enregistré entre 18 h et 21 h 30, grosso modo. Habituellement, j’enregistre mon émission (quand je suis « solo », je veux dire) entre 22 h et minuit… et plus rarement, au milieu de la nuit, quand je peux vraiment pas faire autrement (j’aime bien le rendu de ce climat nocturne, d’ailleurs).

En matinée, si je comprends bien.

Ha ha !! Par rapport à l’horaire habituel ? Oui.

Effectivement, ça s’entend toujours dans les longs entretiens que ce soit ceux de Pacôme ou celui de Clément Milian. Les morceaux arrivent brusquement et sans présentation.

En tout cas merci pour ces infos, c’est vraiment impressionnant des entretiens de cette longueur (tout en restant à un haut niveau de qualité tout du long, même si je n’ai pas encore écouté cette dernière émission :wink:).

Avec le premier certainement, de tous les entretiens avec Pacôme, c’est celui que j’ai préféré… Tu devrais y trouver ton compte. :wink: