TUMATXA : L'ÉMISSION !

Marrant ta petite pique sur Guns’ n Roses, je me suis justement refait leur discographie la semaine dernière. C’est un peu mon premier groupe de hard-rock. J’ai commencé avec « Appetite for Destruction ». Vu qu’ils en reparlent pas mal en ce moment car on est dans la période où sont sortis les « Use your Illusion » et que l’an prochain ce sera les 30 ans (d’ailleurs la période août/septembre 1991 c’était dingue pour le rock/metal mainstream : « Nevermind » de Nirvana, « Black Album » de Metallica, « Use your Illusion I et II » de GnR, « Blood Sugar Sex Magik » des RHCP et dans une moindre mesure, en France en tout cas, le « Ten » de Pearl Jam).
Bref, tout ça pour dire que les albums de Guns’ n Roses n’ont pas très bien vieilli, mis à part le « Use your Illusion II » qui fonctionne étonnamment bien.
Et je ne parlerai pas de l’immonde « Chinese Democracy » (qui avait déjà mal vieilli avant sa sortie) que j’avais découvert à 10 000 m au dessus du sol en rentrant du Pérou…
Désolé pour le gros HS mais ta petite pique ainsi que les 50 ans de « Paranoïd » m’ont fait penser à tout ça…

Tiens, oui, c’est vrai. Et je dirais que si la forme est immanquablement des années 60 (j’ai pensé à la plastique de « Shock Corridor » à plusieurs reprises), le propos me semble annoncer les questionnements des années 70. On va dire que c’est pour ça que je me suis trompé. :wink:

Je dois avouer avec une certaine honte que je n’ai pas vu le De Palma. Je sais que c’est probablement un de ses chefs d’œuvre. Il serait temps que je comble cette lacune.

Coppola, tu veux dire, pas De Palma ?

Le parallèle entre « Shock Corridor » et « Seconds », oui ça me semble pertinent, tout comme le fait d’ailleurs que les questionnements du second (hé, hé) sont très « seventies » dans la veine paranoïaque/critique si typique d’un film comme « The Parallax View ». Et plus encore, l’influence de « The Manchurian Candidate » me semble prégnante sur cette veine.

Ha ha !! Voilà un HS qui me fait plaisir, sans compter que c’est venu tout seul, cette pique, mais à la réflexion je maintiens. :wink:
Et pourtant je les ai éclusés, les albums de Guns… « Appetite… » et « Use Your Illusion II » surtout. J’étais vraiment super fan.
Mais « Chinese Democracy », quelle blague. C’est vraiment le plus gros pétard mouillé de l’histoire du rock, ou pas loin.
Et j’ai poussé le masochisme jusqu’à aller les voir sur cette tournée. Eh oui. Un des concerts les plus chiants de ma vie, 2 h 45 interminables lardées de longs solo pompeux et meublant mal le manque d’intensité du concert (et pourtant, j’aime bien certains trucs que fait Ron Thal, le « remplaçant de Slash » de cette tournée). Et Axl Rose, que je voyais live pour la première fois, a bien perdu de son magnétisme sur scène, quand on se souvient des shows de l’époque (déjà très inégaux, à ce que j’ai compris).
Bon, j’avoue, le final avec « Paradise City » m’a un peu réveillé.

Et j’ai encore confondu entre « Blow Out » de De Palma et « The Conversation » de Coppola. Bon, la confusion ne vient pas de nulle part, non plus.

Qu’allaient donc faire les grands Buckethead et Bryan Mantia dans cette galère ? Axl Rose, ça fait longtemps que je ne me fais plus d’illusions, même si j’ai littéralement détruit les bandes magnétiques de mes cassettes de « Use Your Illusion », 1 et 2, à force de les faire tourner, à l’époque.

Haha, c’est le côté plutôt gratuit qui m’a fait rire même si ça illustre les 2 versants du temps que l’on peut passer en studio pour un album.

Je les avais aussi en cassettes à l’époque.
D’ailleurs, réécouter ces albums m’a fait remonter un souvenir amusant. Comme je le disais plus haut, « Appetite for destruction » a été mon premier album de hard-rock. Je devais avoir 12 ou 13 ans et c’est un ami de ma classe qui me l’avait copié sur cassette (ainsi que « Surfing with the alien » de Joe Satriani). Il se trouve que la cassette était rembobinée sur la seconde face lors de ma première écoute et donc, pendant plusieurs années (avant que j’achète l’album) j’ai cru que « My Michelle » était le premier titre de l’album et qu’il s’achevait avec « Paradise City ».
Et je dois bien avouer que, la semaine dernière, ça m’a encore fait bizarre d’entendre « My Michelle » en milieu d’album. :sweat_smile:

Effectivement, la confusion est légitime je dirais. En bossant le film « Blow Out » pour une analyse avec des lycéens (c’était super de le voir sur grand écran et de décortiquer des séquences derrière pendant plus d’une heure sur grand écran aussi, j’adore intervenir dans ces conditions idéales), je suis tombé sur une archive passionnante : une interview de Coppola par De Palma pour je ne sais plus quelle revue, au moment de la sortie de « Conversation Secrète ». A la lumière de ses questions, on se rend compte de De Palma a non seulement adoré le film de Coppola, mais qu’en plus il est carrément en train d’échafauder dans sa tête le brouillon de ce qui deviendra « Blow Out » quelques six ans plus tard. Le film de De Palma doit effectivement énormément à celui de Coppola…

Petite question au fil de mon écoute de l’émission : qu’est-ce que tu appelles « classiques » de la littérature ? Ça m’intrigue et m’intéresse.
Sinon, tu m’as donné envie de lire « Lune Fourbe » (c’est vrai que c’est pourri comme titre :grin:)

Et les deux doivent beaucoup à « Blow Up ». Sans être complètement oublié, on a tendance à oublier à quel point le film d’Antonioni a été une influence majeure sur des dizaines de films ultérieurs, « Profondo Rosso » en tête.

En tous cas, une interview De Palma/Coppola, ça sonne passionnant. Je vais voir si je peux traquer ça.

Tiens, tu l’as là, par exemple :

Alors c’est sûrement un peu vague comme dénomination, mais par là je veux dire des bouquins de « littérature générale » (je n’aime pas ce terme mais ça circonscrit bien les choses) qui ont acquis une aura certaine à travers les ans. Pour être plus concret, et donner des exemples précis, j’aimerais bien évoquer des romans de Faulkner ou Graham Greene, tu vois, voire Thomas De Quincey (dont j’ai déjà parlé) ou Huysmans, ce genre de choses…
Je les évoquerai certainement pas tous, mais ce sont un peu mes centres d’intérêt littéraires du moment. Plus deux ou trois autres trucs plus « Tumatxa! » dans l’esprit si j’ose dire, dont je suis certain de parler là par contre.

Miam! C’est bien ce que je pensais. Je n’aime pas non plus le terme de « littérature générale » mais difficile de définir ce type de romans plus précisément.
C’est ce que je lis principalement, que ce soit des « classiques » ou des romans plus récents. La littérature de genres doit représenter 1/3.

En effet, je confirme que tu devrais t’intéresser à « Moonshadow ». Pendant ce qu’on a pu appeler l’âge d’or du label Vertigo, je lisais basiquement tous les comics qu’ils produisaient trouvables dans les boutiques françaises. Et, si je peux avoir une certaine tendresse pour ces publications, je dois bien reconnaître aujourd’hui que beaucoup de ces titres tournaient autour de la formule Moore/Gaiman/Ennis sans grande originalité personnelle. J’ai aujourd’hui quasiment tout oublié de ces auteurs-là. Mais il y avait des exceptions. Notamment celles signées par De Matteis, « Moonshadow » et « Blood, A Tale » en tête (aidés en cela par les dessins magnifiques de Jon J. Muth et Kent Williams, il est vrai).

En particulier, tu évoques dans ta chronique l’humour de De Matteis. Pour moi, « Moonshadow » en est un parfait exemple. Si l’histoire de base est relativement sérieuse (c’est un récit de passage douloureux à l’âge adulte, basiquement), le ton, bien que cruel, est définitivement satirique et souvent extrêmement drôle. Très recommandable, à mon sens.

Oui, c’est marrant la façon dont la mémoire fonctionne. J’écoutais, étant ado, les deux « Use Your Illusion » en lisant des bouquins de Jack Vance. Le cycle de Cugel, en particulier (des aventures picaresques à la Fritz Leiber, on va dire). Et encore aujourd’hui, je ne peux pas écouter ces disques sans penser aux livres. Et inversement. Alors que, maintenant, ça me semble clair que, thématiquement et en terme d’ambiances, ces œuvres n’ont presque rien en commun et sont même quasiment opposées. En toute logique, cette conjonction ne devrait pas marcher. Mais elle est indéniable pour moi.

Extrêmement intéressant. Merci. C’est amusant de voir les liens que peuvent avoir les styles respectifs des deux artistes avec les questions et réponses qu’ils donnent dans cet entretien. Notamment par le rapport à Hitchcock, évidemment, mais pas uniquement. On a presque l’impression qu’ils parlent de deux films différents. De Palma semble focalisé sur la question de la psychologie d’un voyeur, ce qui est bien sûr présent dans l’histoire, mais ne semble pas être le thème central pour Coppola. Ce qui, bien sûr, fait sens en comparant les films de l’un et de l’autre.

Oui, complètement. Ou alors, dit autrement, on a l’impression que De Palma, sur la base du concept de Coppola, a l’idée d’un film complètement différent, qu’il finira par réaliser…

Oui, c’est une lacune qu’il me faudra combler. De Matteis, j’espère avoir réussi à faire passer ça dans la chronique, est vraiment un de ces auteurs de comics que j’affectionne tout particulièrement : il n’a jamais été une « star » à la Gaiman ou à la Moore (ni même à la Ennis ou à la Ellis), mais c’est une voix, incontestablement. Il me fait penser en cela à Steve Gerber, un auteur particulièrement cher à mon coeur.

EPISODE 2 : All The Colors Of The Dark

Jaune, rouge ou verte, l’horreur sous toutes ses formes et couleurs s’invitent dans l’émission pour cet épisode !!
Le programme cette semaine :

  • Pour le cinoche (et pour faire écho à la ressortie du « Ne vous retournez pas » de Nicolas Roeg), on évoque les deux premiers films d’Aldo Lado, artisan solide du giallo à ses débuts, avec « Je suis vivant ! » et « Qui l’a vue mourir ? », ce deuxième film étant réputé être la matrice du film de Roeg mentionné plus haut…

  • Pour la littérature, on cause du roman de Clive Barker « Les Evangiles écarlates », suite de son « Hellraiser », et qui présente la particularité de mettre en scène conjointement deux de ses personnages fétiches : le détective de l’occulte Harry D’Amour et bien entendu le célèbre Pinhead.

  • Pour la BD, on clôture un cycle la larme à l’oeil, avec le troisième et dernier tome de la collection « Alan Moore présente Swamp Thing ». Inutile de préciser que c’est bien, même si les deux premiers tomes sont plus forts encore…

Et pour la musique, ce sera :
« If Only Tonight We Could Sleep », morceau de The Cure repris (en live) par les Deftones, « Solo Grida », extrait de la BO mémorable de « Qui l’a vue mourir ? », signée par le regretté Ennio Morricone, « Her Ghost In The Fog », morceau de Cradle Of Filth featuring Douglas Bradley (alias Pinhead en personne), et on termine avec la reprise bien barrée du « The Wizard » de Black Sabbath par Scorn, pour les besoins du tribute-album « Masters Of Misery »…!!!

« But no, no tears please
Fear and pain may accompany Death
But it is desire that shepherds its certainty
As We shall see… »

EPISODE 2

Petit HS en passant, j’ai vu que le label Pagans organisait 2 concerts à l’Atabal fin octobre.
Le 30, il y aurait Artùs, Maïru et Romain Baudoin (en solo).
Je devrais être dans le secteur à cette date là et présent dans la salle si ça se confirme.
Ça serait un très chouette retour à la musique « live » en ce qui me concerne.

@Photonik : Tiens moi au jus si tu es dans le secteur.
Sinon, tu connais le groupe Maïru?

Oui, j’ai vu ça pas plus tard que ce matin…
Trois fois hélas, je serai en répé tout ce weekend-là avec Sweven, ce qui m’enchante en soi mais bon, j’aurais bien été à l’Atabal, c’est une chouette affiche.
Maïru, je connais pas vraiment (tu as une vidéo sur la page Facebook de l’Atabal pour te faire une idée) mais les musiciens qui y jouent sont impliqués dans d’autres projets plutôt intéressants, comme Polygorn ou Panda Valium. Le concept-même du projet est plutôt intéressant, mixant des éléments de musique traditionnelle et de mythologie basque (d’où le nom du groupe et l’emploi de la txalaparta, cet instrument percussif traditionnel), sur le papier.

Perso, mon retour au « live » s’est fait il y a quelques semaines sur la côte landaise via un concert de Mars Red Sky, et ça faisait sacrément du bien aux cages à miel, comme on dit. Le concert était très chouette, d’ailleurs.

Arf pas de bol… (mais si c’est pour Sweven, je comprends :wink:).

J’ai quasiment fini d’écouter l’émission.
Tu m’as bien fait rire avec le pitch à côté de la plaque des « Évangiles Écarlates ». Comme tu le penses, ça doit faire partie des morceaux charcutés par l’éditeur. En tout cas, c’est sûr que je ne le lirai pas.
Concernant la musique, pour Cradle Of Filth je m’étais arrêté à « Cruelty and The Beast ». J’avais dû essayer « Midian » mais je n’ai aucun souvenir de l’affreux morceau que tu as diffusé. J’ai trouvé ça très très mauvais. :grin:
Pour « Swamp Thing », je pensais qu’on allait être plus raccord. J’ai vraiment adoré « Le jardin des Délices », « Mon Paradis Bleu » et surtout « Les Amants Étrangers ». Tu as bien fait de rappeler l’excellent travail de traduction d’Alex @Nikolavitch bien visible sur ces 2 derniers chapitres. J’ai aussi beaucoup aimé l’idée du chapitre avec la planète végétale (mais moins sa partie avec Green Lantern).
Pour être tout à fait honnête, je n’aime pas du tout l’idée de cette odyssée spatiale. Je trouve que « Mon Paradis Bleu » aurait été une parfaite conclusion du run d’Alan Moore.

Ha ha ha ha !! Et pourtant, c’est un des meilleurs morceaux de l’album. Honnêtement, je ne vois pas trop la différence entre cet album et un album comme « Cruelty And The Beast » en termes d’inspiration (même si « Cruelty… » est globalement meilleur, quand même). C’est après pour moi que les choses se gâtent vraiment pour le groupe, et je m’en suis complètement (et subitement) désintéressé…

On est pas tellement en désaccord en fait sur la fin du run de Moore : je relève comme toi « Le Jardin des Délices », « Mon Paradis Bleu » et « Les Amants Etrangers » comme points hauts de l’album. Après, je pense que j’ai plus kiffé que toi le diptyque sur Adam Strange (qui m’a fait rire avec sa mise en boîte du perso), même si c’est nettement plus léger à tous les niveaux que les épisodes susnommés, et aussi l’épisode scénarisé par Veitch qui repose sur une belle idée (l’adaptation du concept d’Aleph cher à Borgès) et par pur fanboyisme à l’égard des créations de Kirby que sont Métron et Darkseid…
« Mon Paradis Bleu » est un épisode incroyablement fort, mais ça aurait fait une conclusion beaucoup trop sombre pour le run, je crois ; quant aux « Amants Etrangers », j’ai hâte de le relire à l’occase, car je crois que certains des passages en prose sur cet épisode font partie de ce que Moore a écrit de plus fort en la matière, tous titres confondus.

Effectivement quand tu fais le bilan des 4 sommets du tome, tu cites « Les amants étrangers » ce qui ne semblait pas si évident au moment où tu en parles, au fil des épisodes.

Il me manquait la référence à Borgès (une de mes énormes lacunes littéraires…) et même si j’adore Métron, je suis un peu passé à côté de cet épisode.

C’est ce que je me suis dit directement après l’avoir fini. Finalement, c’est peut-être plus de la littérature que de la BD dans ce cas-là.

Sinon, très sympa la reprise de « The Wizard » par Scorn mais c’est vrai que je n’aurais jamais reconnu le morceau… Hormis la ligne d’harmonica (et encore, je me demande si ce n’est pas mon imagination), on ne retrouve pas grand chose de la structure originale.