Si le contexte est bien posée pour holy terror, je ne souscris pas aux critiques qui en ont été faites et que tu rappelles. Je partage tout à fait le commentaire d un youtuber que tu cites sur l exagération pregnante dans le récit. La lecture peut tout a fait en etre faite qu il s agit d une illustration de l.impuissance d une position viriliste a traiter non pas le terrorisme, ce n est pas le sujet de la bd je crois, mais ses effets sur les populations.
Pour ce qui est de l investissement de miller dans dk3 pour superficiel qu il soit, le fond thématique m apparaît tout a fait raccord avec l évolution des idées de miller sur le genre, ce qui n en fait pas grande bd pour autant.
Tu aurais pu traiter de golden child et de last crusade (?) Ou encore de all star batman et robin qui font partie de l univers. Je conseille beaucoup golden child.
Miller traite en tant qu auteur, je trouve, des émotions, dont la haine. Bien des critiques seraient a reprendre si elles se centraient sur cela. La politique miller l aborde à partir des affects.
J’aurais effectivement pu rappeler qu’il y a un « Millerverse » concernant Batman, et que « All-Star » est en fait la version jeune du Batman de « Dark Knight Returns » (une brute qui a peu à voir avec la figure du détective développée par d’autres auteurs). Mais en fait je n’ai pas lu « All-Star » à l’exclusion d’un numéro (le premier) et je n’avais donc pas trop envie d’élaborer dessus.
Ah ça aussi ça me semble très vrai. Il faudra vraiment que je comble ma lacune concernant « Holy Terror », ça pourrait faire une chronique intéressante, si j’essaie d’aborder les différentes « hypothèses » possibles sur son interprétation…
C’est en substance ce que j’avais lu à ce sujet, je n’ai pas l’impression d’avoir raté grand chose. L’épisode que j’avais lu m’avait même étonné par sa « légèreté » (pas dans le sens « lumineux », dans le sens « bateau » plutôt).
Je retiendrais juste la scène de discussion entre sup et wonder woman. Une ww aussi outrageusement misandre et aussi attirée par sup etait assez drôle.
Je ne m’attendais pas à cette comparaison mais, dans la première partie de la chanson, j’ai pas mal pensé à la BO de l’adaptation vidéoludique de Dune (par Stéphane Picq et Philippe Ulrich). Remarque, il peut y avoir une influence, ça serait cohérent avec son statut de hardcore gamer (ce jeu est relativement important dans l’histoire de ce medium).
Et, de manière moins surprenante, quand la guitare déboule, c’est celle de la BO de « L’antre de la folie » qui m’est venue.
Je viens de refeuilleter. Bon c est décompressé mais en fait j aime bien.
Le portrait des super heros façon trash et ordurier apparait au départ comme de la provoc facile mais une cohérence se dégage au fur à mesure et donne une origine tout à fait crédible au batman de dkr.
Même si c est décompressé donc, Miller brosse plusieurs portrait de perso qui sont assez réussis je trouve.
C est un batman dans un esprit très werthamien qui nous est ici présenté, en ce sens que miller met ici sur le devant tout ce que les comics contiennent de fétichisme, de fantasme adolescent, de violence esthetisée. Cela rappelle le debut de holy terror à ce titre, où le trait y est encore plus poussé.
Une sorte d épure du genre, en fait, au niveau de ce qu il véhicule de contenu libidinal plus ou moins dissimulé.
Replacé dans la chronologie du monde dkr, on aurait ainsi a l origine la description werthamienne du genre super héroïque qui debuterait un arc qui la conduirait jusqu’à une version du sens of wonder punk, façon golden child, en passant par la sophistication du dkr puis la cartoonisation avec dksb.
Avec golden child, on obtient un mix entre le sens of wonder, le fétichisme, la sophistication et l energie propre au cartoon. Tout y est assumé et cohabite ensemble au premier plan.
Que cela commence donc par une vision ado trash du genre apparait peut-être finalement tout a fait logique.
EPISODE 21 : Les mandibules dans le décor à une borne de l’appartement
Le titre absurde de l’émission du jour a le mérite de bien résumer un sommaire encore une fois bien chargé !!
Le programme cette semaine :
Pour le cinoche c’est double rasade ce soir, et l’on colle pour une fois à l’actualité, avec « 1BR - The Apartment » de David Marmor et « Mandibules », le dernier Quentin Dupieux.
Pour la littérature, retour sur le travail de l’excellent Jeff Vandermeer, auteur de la « Trilogie du Rempart Sud », avec « Borne », récit post-apo émouvant et solaire (oui, c’est possible).
Pour la BD, Jonathan Hickman et Mike Huddleston délivrent un « Decorum » de haute volée, graphiquement proche du sublime.
Et pour la musique, ce sera :
« Three Bridges », extrait du dernier EP en date des suédois de Cult Of Luna, « Oil Burner », morceau planant et beau des post-punksters de Soft Kill, « Heavy Feather », monument stoner-rock des gallois d’Acrimony, et on termine en beauté avec « Nigredo », morceau d’ouverture du « Cerc » d’ *Artús…!!!
« I was born a million years ago
On a blue star far away
I’ve talked to God for ages now
And he answered back today. »
Pour revenir sur Don DeLillo, j’ai commencé à lire « L’étoile de Ratner » qui trainait dans ma pile à lire depuis plus de 5 ans.
J’en suis au premier tiers et je trouve ça génialissime pour le moment. Quasi sûr que tu accrocheras. Kafka sous perfusions SF.
Je te redirai quand je l’aurai terminé !
Terrible ce morceau d’Acrimony!!!
Je ne connaissais le groupe que de nom et je ne pensais pas qu’il était aussi réputé.
Il faut que j’écoute l’album de toute urgence ! Merci pour le tuyau !
Oh oui, je trouve ce morceau absolument terrible. A mon sens c’est le meilleur sur cet album, mais tout le disque est de la même eau, c’est-à-dire franchement excellent.
Ce soir, c’est congrès de futurologie dans « Tumatxa! » !!! Formule classique, mais axée sur le futur dans tous ses états…
Le programme cette semaine :
Pour le cinoche, retour aux sources du travail de David Cronenberg, avec « Crimes Of The Future » (1970), maladraoit mais passionnant brouillon de toutes les obsessions à venir du maître canadien.
Pour la littérature, on évoque la lumineuse (même si très sombre) novella d’E.M. Forster, « La Machine s’arrête », qui en 1908 imaginait avec une stupéfiante acuité notre contemporanéité la plus immédiate.
Pour la BD, pour une fois c’est manga, avec « Eveil » de Taiyô Matsumoto, même si en l’occurrence l’album fait plutôt penser formellement à du franco-belge… En tous les cas, c’est sublime.
Et pour la musique, ce sera :
« Wild Iron », beau morceau solo de Steve Von Till, par ailleurs brailleur/guitariste chez Neurosis, « Board Up The House », génial melting-pot musical signé Genghis Tron, « Tatoo Zero », nouvel extrait de l’excellent « Tonic Immobility » de Tomahawk, et on termine en beauté et en toute zénitude avec « Landscapes II/Krajobraz II » d’Asunta, magnifique morceau drone/ambient minimaliste…!!!
« The streets have gone dark
They’ve been dark for days
We board up the house
Hide upstairs and wait and wait… »
Chouette, du manga! (même si Matsumoto ce n’est pas son pendant le plus « canal historique » ).
Je ne connais que « Number 5 » et « Sunny » de ce mangaka. Je n’ai pas encore lu son « classique », « Amer Béton ».
Pour revenir sur une discussion de la semaine dernière, j’ai fini « L’étoile de Ratner » de Don DeLillo.
Le roman est découpée en 2 parties clairement distinctes mais consécutives.
La première fait les 2/3 du livre et je l’ai trouvé génialissime. Vraiment dingue… Ça m’a fait penser à un Petit Prince (pour le déroulé de la narration uniquement, sinon je suis totalement allergique à ce roman depuis tout petit) piraté par Kafka et Beckett (pour l’absurde, l’humour et l’ambiance) et tout ça, avec la superbe prose de Don DeLillo.
La seconde partie m’a plutôt déçue, je l’ai trouvé plus foutraque et moins absurdement drôle. Ça reste excellent mais c’est la mise en perspective des deux qui rend le final un peu plus plat qu’espéré.
Je recommande chaudement quand même, ça devrait te plaire !