TUMATXA : L'ÉMISSION !

Ah, j’en parlais justement il y a quelques heures avec quelqu’un qui ignorait qu’il y avait des mangas…
Les ayant, j’ai pu les lui montrer (j’ai l’édition « Popular » et la « Frozen », mais je n’ai pas Rainy Dogs…)… Ce serait bien qu’un éditeur français nous les propose, tiens… Même si je ne suis pas certain que ça se vendrait beaucoup.
Au passage, le design de l’emblème a été réalisé par Akemi Takada… Oui, le monde est petit.


Tori.

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Ah oui, en effet… Ce titre est mortel ; je suis en train d’écouter l’album là, et c’est fabuleux.

Héhé, je me doutais que ça allait te parler. :grin:

C’est rien de le dire. :upside_down_face:

On en saura plus dans quelques semaines/mois quand Carlotta communiquera sur la sortie des films; ceci dit, ce n’est pas impossible que quelques films bénéficient d’une exploitation en salles si l’acquisition par Carlotta auprès de l’ayant-droit japonais s’est faite sur des bases similaires à celles éprouvées par Spectrum quand ils avaient les droits.

Je suis surtout content de voir sortir l’ensemble des films qui ont été restaurés en HD ces dernières années au Japon - je suppose que tout ce qui est sorti en blu-ray en 2019 au Japon intégrera le programme - puisque ce sera l’occasion de découvrir Vital, un des rares films non sortis par Third Window Films en Angleterre, et qui devrait faire partie du lot.

Ce qui a potentiellement joué contre son importation chez nous au moment de la sortie, c’est probablement le prix d’acquisition : c’est un gros studio japonais, la Toho, derrière le film et Shin Godzilla étant un blockbuster, j’imagine sans mal que les droits demandés alors n’étaient pas à la portée de tous les éditeurs vidéo et distributeurs potentiellement intéressés. Et ceux ayant les moyens n’auraient sans doute pu s’y risquer sans y perdre pour ce qui reste un film à la portée limitée pour une exploitation salles chez nous, à savoir que la distribution des films japonais - hors certains phénomènes de box offices récemment observés pour quelques cas particuliers de films d’animation comme Demon Slayer ou le dernier film One Piece - reste relativement discrète, même si on observe quelques résultats encourageants ces dernières années : les deux derniers Hamaguchi qui ont largement dépassé les 100000 entrées, idem pour Dans un jardin qu’on dirait éternel et L’infirmière. Mais à côté de ça, quand je vois le bide des deux uppercuts filmiques de Mariko Tetsuya, Destruction babies et Becoming Father, il y a encore du chemin; les deux films avaient très peu de salles donc les scores sont à l’avenant j’imagine mais c’est rude pour deux propositions de cinéma aussi singulières et puissantes.

Je pense de toute façon que la question ne se posera plus vraiment à l’avenir - ou alors à la marge - pour les films du calibre de Shin Godzilla. La place prise par les grosses plateformes de SVOD et leurs moyens sont tels que si elles décident de se positionner pour acquérir un film (et par la même d’en acquérir tous les mandats pour en conserver l’exclusivité à leur catalogue), les distributeurs de salles classiques et les éditeurs vidéos ne pourront pas s’aligner. Ce qui est par exemple le cas de Shin Kamen Rider, pas encore sorti au Japon et déjà acquis par Amazon au marché du film du dernier festival de Cannes sans possibilité de négociation pour une sortie vidéo complémentaire.

Et un très bon cru, un brin sous-estimé il me semble, au sein du corpus de Tsukamoto.

Ah oui, ça s’est bidé ? C’est dommage… Voilà une proposition de sortie salles qui avait de la gueule. Ceci dit, dans mon petit Pays Basque natal, pas de possibilités de voir le film à ma connaissance, où que ce soit. Je l’avais vu à l’affiche du MK2 Beaubourg à Paris (à l’occasion d’un séjour à la capitale l’été dernier), mais j’avais préféré y voir le « Decision To Leave » de Park Chan Wook. C’était couillon de ma part, celui-là était bien plus largement distribué…

14 et 15 salles respectivement pour Destruction babies et Becoming father le jour de la sortie et qui ont au final totalisé 858 et 1158 entrées sur quasiment un mois d’exploitation; distribution très faible donc - je doute que le film ait gagné des salles au fil des semaines au vu de la décroissance des entrées - et résultat malheureusement à l’avenant. Les films ne sont certes pas faciles à recevoir - et tapent là où ça fait mal, parfois littéralement - mais ça fait vraiment partie des chocs cinématographiques indélébiles vécus en salles l’année passée.

Le MK2 Beaubourg a une programmation exigeante et assez variée, ce n’est pas rare d’y voir des films indés qui ne passent pas ailleurs dans Paris en début d’exploitation comme Residue ou Vitalena Varella l’année dernière que j’ai pu voir. Ceci dit, certaines salles exigues combinées à des écrans vraiment petits font que si j’ai la possibilité d’aller ailleurs, c’est un confort certain. Typiquement, la ressortie de Suzhou river, l’espace Saint-Michel était plus indiqué plutôt que la salle 6 d’à peine 50 places du Beaubourg. Les deux films de Mariko, j’ai préféré les voir au MK2 bibliothèque et pour les films à large distribution comme Decision to Leave, j’ai préféré le Publicis sur les champs-élysées qui a une installation sonore saisissante dans la grande salle (la projection de Défense d’atterir au dernier Festival du Film Coréen, avec les vibrations sonores qu’on ressent pendant la séquence d’un avion qui amorce une descente en catastrophe, toute la salle était en apnée).

Ah oui, en effet ; de tout petites chiffres, même pour des films de cette nature…

Oui, ça m’a frappé, la taille de l’écran, ainsi que l’exiguitë de la salle, avec cette allée latérale unique pour gagner son siège…
Surtout que j’étais la veille à la Cinémathèque (pour y voir « Inferno » d’Argento, qu’est-ce que ça claque sur grand écran…) dans la salle Henri Langlois, gigantesque… Le contraste est saisissant.

Ah tiens, sur la page Facebook de Carlotta :

« Merci de vos très beaux retours suite à notre post d’hier TETSUO, TOKYO FIST et BULLET BALLET. Et oui, A SNAKE OF JUNE, inédit en France, sera bien dans le coffret Shin’ya Tsukamoto… »

Cool que tu chroniques « L’antre » d’ Evenson. Il est à côté de mon lit, il attend que je finisse mon bouquin actuel. :grin:
Je l’ai acheté pour la même raison que toi. :wink:

…et comme je le dis dans la chronique, ça va pas traîner avant que je m’enquille d’autres bouquins de ce mec. Il m’impressionne beaucoup.

EMISSION 14 : L’Antre des âmes perdues en enfer

Ambiance chelou dans « Tumatxa! » cette semaine : le bizarre, l’étrange et le malaise, quand ce n’est pas l’horreur la plus frontale, s’invitent au menu de l’émission sans prévenir… Brrrrr, j’ai peur !!

Cinéma, littérature, bande dessinée, musique : la formule classique, comme on l’appelle.

Pour le cinéma, abordons le cas d’un grand film méconnu, « Anima Persa » (1977) de Dino Risi. Plutôt célébré pour ses comédies, le cinéaste italien (ex-psychiatre, cela a son importance) signe ici un film très étrange, fascinant et dérangeant, à la lisière du giallo sur le plan esthétique et thématique, et habité par un tandem d’acteurs haut de gamme (Vittorio Gassman et Catherine Deneuve, rien de moins). « Voir Venise et mourir » : ouais, y’a un peu de ça.

Pour la littérature, c’est avec une joie non feinte que nous évoquons pour la première fois le corpus de Brian Evenson, dont « L’Antre », novella initialement parue en 2016, vient de sortir ce mois-ci chez Quidam (avec une traduction signée Stéphane Vanderhaeghe). Complètement bluffante, cette fable philosophico-horrifique teintée de SF tendance « weird fiction » impressionne, et donne une furieuse envie de se plonger dans le reste de sa (copieuse) biblio. Nous y reviendrons, c’est une certitude !!

Pour la bande dessinée, retrouvons ce bon vieux Garth Ennis, pour une double chronique axée sur le versant le plus horrifique de son travail. Si « Les Chroniques de Wormwood » (paru chez Komics Initiative) verse allègrement dans la comédie horrifique la plus potache (très gore et très cul, pour le coup) et fait la part belle aux fixettes habituelles de l’auteur (dont son anti-cléricalisme forcené), il en va tout autrement du très dark « A Walk Through Hell », sorte de polar horrifique très hardcore sur le plan thématique, où l’on ne rigole plus du tout…

Le tout est bien entendu savamment entrecoupé de bonne musique : « We Are Him », l’album final de Angels Of Light, l’autre groupe de Michael Gira, fête ses 15 ans et ressort pour l’occasion, et on écoute donc « Not Here Not Now » ; Necrophorus, projet du suédois Peter Andersson (par ailleurs maître d’oeuvre de Raison D’Etre) donne dans le dark ambient, notamment à la faveur de l’album « Drifting In Motion » (2000), dont est issu « Frost » ; la sensation de la scène black metal portugaise, Gaerea, vient de sortir un album foudroyant, « Mirage », et le roboratif « Deluge » en est extrait ; enfin, le duo (trio ?) liégeois Wyatt E. a sorti cet automne son deuxième album « āl b​ē​l​ū​ti d​ā​rû » (« la ville éternelle », en akkadien, pour les incultes qui l’ignoreraient), dont on écoute le deuxième et dernier morceau « Šarru Rabu »…!!!

« And we walk through this fire
And your love kills our thirst
And the sun burns your words
On the face of this earth »

EPISODE 14 !!!

Image Evenson

Image Wormwood

Pour moi, c’est même son meilleur film, tout simplement. Mais je suis pas à jour à propos de sa filmographie récente.

Oui, je me rappelle que nous avions échangé là-dessus il y a quelques temps et que tu avais déjà signalé qu’il avait tes faveurs… J’en garde un souvenir fabuleux, mais ça fait très longtemps que je ne l’ai vu, ça me donne envie de le revoir tout ça…
Dans sa filmo récente j’aime beaucoup « Killing » et plus encore l’hallucinant « Fires On The Plain ». Ce dernier m’avait totalement scotché à la première vision.

Chapitrage du soir…

2023.01.18 - (2:02) Angels Of Light, (22:49) Anima Persa, Dino Risi, (1:12:29) Necrophorus, (1:23:54) Brian Evenson, L’Antre, (2:07:11) Gaerea, (2:18:49) Garth Ennis, Les Chroniques de Wormwood, A Walk Through Hell, (2:55:33) Wyatt E.

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Hey, j’ai connu ce livre en 2000. Il a été épuisé puis est ressorti il n’y a pas longtemps en août 2022 chez Monsieur Toussaint Louverture mais avant en poche chez Points Signatures en 2015 (déjà épuisé). Chez MTL, l’édition est revue et augmentée.

Oui, la première édition dont tu parles était chez Denoël, et en fait, elle ne variait pas tellement dans son contenu de l’édition « remasterisée » chez TML. La traduction signée Claro était la même, et la plupart des bonus (mais pas tous) y était. Y manquaient quelques bonus, donc, et des particularités typographiques, ultra-importantes compte-tenu de la nature du bouquin.
L’édition de poche, par contre, éludait un paquet de ces éléments, et est donc à éviter, par conséquent.

Pour l’avoir lu à l’époque et relu dans cette dernière édition, je confirme que ce bouquin est un monument, un tour de force formel et narratif… et un sacré bouquin d’épouvante.

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Oui, j’ai la première édition. Je m’étais procuré de la version poche par curiosité et pour comparer. Cette dernière édition est toujours sous cellophane. Je n’ai pas aimé la première de couverture avec rabat et plus petite que les pages intérieures et la 4e de couv… pas pratique quand on l’ouvre.

Edit : la version poche reprend quasiment la même mise en page, etc. Mais avec une note sur cette édition à propos des couleurs et autres caractéristiques. Plus un avant-propos :


Comme tu l’as précisé.
L’autre problème est la police. Sa taille. Trop petite. Ça ne m’a pas gêné, mais c’est pas donné pour tout le monde.

Ah, moi j’aime bien le principe, car il redouble un peu le principe même du récit, et du coup rajoute une « couche de sens » supplémentaire ; une maison plus grande à l’intérieur qu’elle ne l’est à l’extérieur ? Cette histoire de couverture trop petite reconduit l’astuce : c’est pas mal vu.

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Je n’ai pas vu sous cet angle là, je parlais plus de la pratique quand on ouvre le livre… mais effectivement, bien vu ! :wink: