TUMATXA : L'ÉMISSION !

Encore une super émission !
Merci pour ta chronique du Boulgakov, un des textes que je n’ai pas encore lu. Effectivement ça serait sympa que tu fasses une émission avec "Le Maître et Marguerite". Tu pourrais en profiter pour lire la nouvelle traduction par Markowicz! Habituellement, je suis très très fan de son boulot (pour Dosto et Pouchkine). Là, je suis plus mitigé mais sa trad est surtout intéressante pour le côté théâtral qui ressort beaucoup plus que dans la précédente. Par contre, j’ai trouvé que les passages plus narratifs (le bal par exemple) m’ont beaucoup moins marqué que dans mes deux lectures antérieures.
Franchement, j’ai (toutes proportions gardées ) eu l’impression de lire deux romans différents .
En parlant de littérature russe, as-tu lu le « Petersbourg » d’Andreï Biely? Je pense que tu pourrais aimer! :wink:

Et sinon, as-tu prévu d’interviewer Clément Milian?
J’ai vu qu’il venait de sortir un roman et je l’avais trouvé très intéressant lors de ton entretien pour "Le Triomphant"

Hop, le chapitrage:

2023.03.08 - (2:11) Host, Nick Holmes, Greg Mackintosh, Paradise Lost, (23:10) Peter Strickland, Flux Gourmet, (1:14:10) Full Of Hell, Primitive Man, (1:24:53) The Strange Death Of Alex Raymond, Dave Sim, Carson Grubaugh, (2:14:02) Kelly Lee Owens, (2:21:58) Mikhaïl Boulgakov, Morphine, (2:46:15) Type O Negative

Je dois dire, le logiciel que j’utilise pour m’aider au chapitrage indique avec des couleurs claires sur une frise les passages au son le plus aigu. C’est ça qui m’indique où se situent les chroniques et les chansons dans l’épisode. Le morceau de Full Of Hell et Primitive Man est presque totalement blanc. Bloody hell !

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Merci, comme d’hab’ !!
Ha ha , tu m’étonnes pour le Full Of Hell/Primitive Man… c’est d’assez loin ce que j’ai dû passer de plus abrasif et jusqu’au-boutiste en termes de production depuis belle lurette.

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Ma parole, mais tu lis dans mes pensées…!
Il se pourrait que ça arrive très rapidement, oui, genre maximum sous 15 jours, quoi. :wink:

Je ne connais pas « Petersbourg », mais comme d’habitude avec tes recommandations, je vais regarder ça de près.
Tu fais bien de me signaler cette histoire de nouvelle traduction pour le Boulgakov, car je l’ignorais. En fait, je vais racheter le bouquin car je l’ai prêté y’a 4 ou 5 ans avec peu de chances de retour, et j’ai vraiment envie d’aborder ça dans le cadre de l’émission. Mais j’ai bien envie de relire la même version que la dernière fois, pour le coup.

Je te conseillerais bien les 2! :grin:
Je trouve que les versions éclairent des facettes vraiment différentes de l’œuvre.
Je trouve le côté « théâtral » très intéressant (et c’est une composante essentielle du texte dans sa version originale).
Connaissant le niveau d’exigence de traduction chez André Markowicz, on est, dans son cas, au plus proche de l’intention originelle de Boulgakov.

Arf !! Dilemme, Boulgakov est ton nom. :slight_smile:

Si tu veux te faire une idée, il y a pleins d’articles et interviews qui parlent de cette nouvelle traduction (2020). J’ai vu récemment qu’elle était même sortie au format poche.

T’as pu avoir son roman en avant-première ?

Oui, il a eu la gentillesse de me l’envoyer la semaine dernière, avec une belle dédicace, ce qui m’a touché. Il m’avait annoncé la sortie du roman quelques semaines en amont ; faut dire que je le relançais régulièrement là-dessus (il a changé d’éditeur, ce qui a joué dans le laps de temps séparant « Le Triomphant » de « Un conte parisien violent », titre de son dernier opus) . J’avais tellement aimé à la fois son dernier roman et l’entretien qu’il m’avait accordé…

Ah ok, je devrais trouver ça très facilement alors, sans avoir à le commander…
Je vais regarder ce qui se dit sur cette traduction, oui ; si ça colle de manière un peu « littérale » au texte d’origine, ce ne sera pas forcément pour me déplaire à la réflexion, dans l’optique d’essayer de capter au mieux les intentions initiales de Boulgakov (même si c’est toujours difficile avec un tel « work in progress » et un tel contexte politique…).

Moi aussi, d’où ma question intéressée! :grin:

Ce qui est marrant, c’est que tu parles du goût de Peter Steele pour les Beatles et de l’habitude de Type O Negative à faire des citations musicales mais tu n’évoques pas (à moins que ce soit pour laisser la surprise à l’auditeur) la reprise du coda de « Hey Jude » en toute fin de ce morceau (à 12mn 40).

Tout à fait. Elle est bien plus évidente, cette citation, que la référence à l’intro de « War Pigs » que je repère en début de morceau, plutôt du genre aussi évidente que la référence à Pink Floyd dans « Love You To Death » dont je parle aussi, mais je me suis dit qu’en « installant » l’idée dans la tête de l’auditeur il la repèrerait de lui-même… :slight_smile:

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Ce que j’aime chez Markowicz, c’est qu’il s’attelle à conserver le rythme des écrivains (son incroyable traduction du « Eugène Onéguine » de Pouchkine est exemplaire sur ce point) qu’il traduit et même leurs imperfections (les nombreuses répétitions, volontaires ou non, chez Dostoïevski ).

Ok ; ça peut être intéressant, dans le cas de Boulgakov.

EPISODE 20 : Un vendredi au bowling avec Clément Milian !!

Cette semaine dans « Tumatxa! », émission à la fois classique (littérature, cinéma, BD, musique) et très spéciale, puisque j’ai la joie d’accueillir un invité, et des moindres !!! En effet, Clément Milian nous accorde un nouvel entretien, à l’occasion de la sortie imminente (le 06 avril prochain) de son troisième roman, « Un conte parisien violent », aux éditions L’Atalante (collection Fusion). Après « Planète Vide » (2016) et « Le Triomphant » (2019), Clément revient avec cette version déglinguée et ultra-intense d’un conte initiatique, dont l’héroïne Salomé figure une sorte d’Alice au pays de la violence et du désespoir urbain…

L’auteur nantais frappe encore un grand coup avec ce troisième ouvrage, dont il nous livre quelques clefs à la faveur d’un entretien au long cours et volontiers digressif comme on les aime ici (musique, cinéma, us et coutumes générationnels vis-à-vis de la chose culturelle, héritage littéraire, ambiance de squats mâtinée de clins d’oeil à la scène indé française et bien d’autres sujets encore s’invitent au menu de cette conversation).

Que Clément soit à nouveau ici remercié pour sa disponibilité… et son travail !!

L’émission reprend ensuite son cours normal si l’on peut dire, avec une évocation de la belle surprise cinématographique de la fin d’année dernière, « Bowling Saturne » de Patricia Mazuy, magnifique exercice de mise en scène aux résonances thématiques vertigineuses et à la noirceur abyssale (mis en musique, comme je crois avoir oublié de le préciser durant ma chronique, par l’excellent combo belge Wyatt E.).

Pour la BD, revenons sur le corpus récent de l’excellent Ed Brubaker, associé ici au virtuose catalan Marcos Martin, avec le premier tome de « Friday », chez Glénat ; le scénariste polardeux par excellence s’attelle ici à donner corps à sa passion pour les fictions young adult des années 60 et 70, et imagine ce qui se passe « après », quand on a été un adolescent aventureux résolvant avec insouciance des enquêtes aux frontières du paranormal… mais que le réel revient tambouriner à la porte. Excellent !!!

Le tout est finement émincé et mélangé à de la bonne zique, comme il se doit : le trio canadien BiglBrave revient avec ce qui est probablement son meilleur album, « Nature Morte », et le somptueux « The Fable Of Subjugation » en atteste d’ailleurs ; Chicaloyoh alias alice Dourlen apparaît dans le roman de Clément Milian et fort logiquement aussi dans le sommaire de l’émission, avec « L’Amour en fumée » ; Final Light, projet commun à James Kent (Perturbator) et Johannes Persson (Cult Of Luna), nous régale d’un titanesque « The Fall Of A Giant », issu de leur premier album commun ; les vétérans australiens de The Church, entre pop-rock gothique et psychédélisme, nous en reviennent avec le beau « The Hypnogogue », dont on écoute le morceau-titre ; enfin, pour la plus grande joie des plus vieux auditeurs de l’émission, revenons donc sur le cas Khanate, avec un extrait (glaçant) de leur terrible premier album, et la pièce en question s’appelle « Pieces Of Quiet »…!!

« Under a bed, a leg and a saw, red teeth gnaw
Under a bed, a leg and a saw, red teeth gnaw
No more whine, no more whine
Quiet time, no more whine »

EPISODE 20 !!

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Ah, cool. J’avais lu « Planète Vide » à la faveur de votre entretien précédent. Très intéressant. Je m’étais dit que ça ressemblait à du Costes qui aurait renoncé à la provoc’ (parfois gratuite, parfois avec du fond). « Le Triomphant » attend toujours dans mes rayonnages.

Du coup, habitant pas si loin du quartier de Stalingrad, curieux de me pencher sur ce nouvel opus. D’autant plus que j’ai pu, lors du chapitrage, me rendre compte que vous avez lâché le p-word (psychogéographie, donc). Il va rejoindre Léon-Paul Fargue, et moi-même (à ma petite mesure), dans les rangs des arpenteurs de l’est parisien.

Et curieux aussi de voir ce que tu auras à dire sur « Friday ». Je dois confesser ne pas encore l’avoir lu mais c’est un ouvrage qui a été un peu discuté dans le milieu folk horror. Et on a vu pires géniteurs que Ed Brubaker et Marcos Martin, effectivement.

En tous cas, comme toujours, merci pour l’épisode.

Et voilà le chapitrage:

2023.03.15 - (2:44) BiglBrave, (13:55) Clément Milian, Un conte parisien violent, (1:25:54) Chicaloyoh, (1:30:09) Clément Milian (suite), (2:26:16) Final Light, (2:33:05) Bilan des musiques diffusées, (2:36:06) Bowling Saturne, Patricia Mazuy, (3:18:29) The Church, (3:28:46) Ed Brubaker, Marcos Martin, Friday, (3:56:52) Khanate

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Merci pour le chapitrage !!!

Ah tu vas adorer, j’en mettrais ma main au feu…

Nous en avons peu parlé, et finalement plus abordé la question lors du dernier entretien.
En résumé, si Clément connaît la « discipline » et est intéressé par la question, elle ne fait pas partie des influences directes sur l’écriture de ses romans parisiens. Mais de son propre aveu, il a beaucoup « dérivé » dans le Paris nocturne, oui.

Ah oui ? ça ne m’étonne pas au fond. Je me suis d’ailleurs permis de te citer (et de te saluer) lors de cette chronique, précisément du fait de cette connexion au genre « folk horror ».
Sur ce premier tome, le « lore » du titre n’est pas vraiment dévoilé, juste teasé, et de manière plutôt efficace il faut bien l’admettre. J’imagine que les deux tomes suivants développeront plus avant ce pan ; on se dirige me semble-t-il vers des ambiances à la « The VVitch » versant hivernal. Plutôt cool, donc.

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Ah, merci pour le clin d’œil. C’est toujours un plaisir. Je verrai ça avec plaisir. Il faut que je me penche sur la bibliographie d’Ed Brubaker, d’une manière générale. C’est une des lacunes flagrantes à ma culture comics, je le crains.

Sinon, je suis en train de lire « Department Of Truth » sur tes conseils. Très recommandable, effectivement. J’en suis au troisième volume, en VO. Je suis surpris à quel point c’est compatible avec le lore de « Twin Peaks ». En particulier avec le versant Mark Frost. Je suis pas loin de la voir comme une histoire parallèle aux livres de ce dernier, franchement.

Oui, ça n’est pas faux, et je ne serais pas surpris de trouver « Twin Peaks » (surtout pour le versant Frost comme tu le précises, tout le côté proto-« X-Files » dont Lynch n’avait pas grand chose à foutre de son propre aveu) dans la liste des influences directes de James Tynion IV sur ce travail-là.

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Ah, un parallèle intéressant là aussi ; je n’en serais pas surpris non plus, de cette « filiation ». Je remarque d’ailleurs que Costes compte au nombre des amis Facebook de Clément…

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[SPOILERS: « Twin Peaks », « Department Of Truth »] D’autant plus que les deux œuvres s’appuient sur la mythologie de Crowley et Parsons. Du coup, celle qui est plus ou moins présentée comme la grande méchante, Judy dans TP et la femme en rouge dans DOT, est censée être la même figure, nommée Babalon par Crowley. Et c’est le même évènement qui l’amène sur Terre dans les deux œuvres, la série de rituels conduits par Jack Parsons et L. Ron Hubbard, les Babalon Workings. Du coup, c’est assez tentant, pour moi, de considérer le comics comme un spin-off officieux des livres de Frost (même si je ne pense pas que ce soit conçu ainsi, pour être clair). D’autant plus que le traitement de la figure de la femme en rouge est assez similaire à celui de Judy, je trouve. Et ça parle de tulpas et de Blavatsky… Enfin, je peux continuer comme ça longtemps.

En fait, je serais même tenté de relier ça à toute la mythologie de Blue Öyster Cult, le groupe, avec Imaginos et tout ça. Mais, là, ça serait un peu excessif, je pense.