Je ne connais pas les montants, mais j’imagine qu’ils sont faramineux, oui, surtout pour une petite radio.
Tori.
Je ne connais pas les montants, mais j’imagine qu’ils sont faramineux, oui, surtout pour une petite radio.
Tori.
Cet argument est nécessaire et suffisant pour que je n’explore pas plus avant cette option, Manu. Ceci dit, ça ne coûte rien que je pose la question à la radio (qui, toute associative et modeste qu’elle soit, emploie quand même 6 salariés). Et il est vrai que la redevance qu’ils paient déjà, c’est un budget conséquent ; je me rappelle plus du montant mais j’en avais été surpris quand on me l’avait précisé.
Ah merdum. J’écouterais en mode normal alors!
Oui, bon, merci. Après, je précisais ça un peu par acquit de conscience, en vrai. Il faudrait que ça aille jusqu’au pénal pour que ça se retourne contre moi. Peu probable que ça arrive. Mais on a quand même quelques cas de gars s’étant fait griller comme ça (mais ils partageaient beaucoup plus, à priori). Mais, étant donné que je passe aussi des concours de fonctionnaire, c’est aussi tout à fait le genre de trucs qu’ils vont aller vérifier. Donc je préfère éviter.
Ceci dit, tu peux toujours poser la question à Xiberoko Botza, oui. J’imagine, en fait, qu’ils payent 2 redevances (enfin, à part s’il existe un forfait les réunissant): une pour la diffusion sur les ondes hertziennes et une pour la diffusion sur leur site internet. Donc, pour pouvoir poster sur les sites de streaming, il faudrait augmenter la deuxième. Et, si l’idée est de mettre ainsi en ligne toutes les émissions de la radio, ben, il faut quand même qu’il y ait quelqu’un qui s’en occupe à un niveau au moins semi-professionnel. Peut-être que un des employés peut le faire mais c’est une charge de travail pas négligeable. Et donc, tout ça, c’est un budget.
Honnêtement, on s’était déjà posé ces questions, en fait. Moi, il me semble que la position actuelle reste la plus simple. Mais, selon ce que Xiberoko Botza a comme objectifs, ça pourrait valoir le coup pour s’étendre un peu. Mais ça reste quelque chose d’assez coûteux. A voir
EPISODE 13 : Le gang ludique aux nouvelles brûlures !!
Ce soir, dans « Tumatxa! », on retrouve la formule classique de l’émission pour aborder aussi bien des nouveaux venus au sommaire (Cinéma, BD) que des vieux briscards habitués à notre antenne, et pas qu’un peu. Programme gouleyant et primesautier, ce soir… même s’il est question de braquage, de meurtres et de mafieux vénères.
Cinéma, littérature, BD, musique : tel est le programme de la semaine, dont vous commencez à avoir l’habitude, les amis.
Pour le cinéma, c’est une grande joie pour moi que d’aborder (avec du retard) le travail de Rabah Ameur-Zaïmeche, dont le septième long-métrage qui nous occupe ce soir, « Le Gang des Bois du Temple » (quel titre magnifique), est un pur bijou. Inspiré de faits réels, le film relate le braquage d’un prince saoudien organisé par des lascars de la banlieue des Bois du Temple, forts sympathiques mais un peu bras cassés sur les bords. Formellement et narrativement étonnant, pourvu d’une séquence d’ouverture (ou presque) à pleurer de beauté (avec le concours de la chanteuse bretonne Annkrist), « Le Gang des Bois du Temple » délaisse à peu près tous les codes du film de banlieue et détourne ceux du polar/film de braquage : en résulte un film magnifique, unique en son genre.
Pour la littérature, en VO (une fois n’est pas coutume), on se penche sur un premier roman… et c’est pourtant l’oeuvre d’un grand habitué de l’émission. En effet, le scénariste écossais Grant Morrison est bien connu de nos services pour son travail dans le registre de la BD (et quel travail !!!) mais il se livre à l’exercice du roman pour la première fois de sa carrière avec le flamboyant « Luda ». Lucy LaBang (alias l’avatar fictionnel transparent de Morrison lui-même) est une drag queen star sur le retour mais incroyablement douée, qui revient dans le show business pour un dernier tour de piste ; elle rencontre à cette occasion Luda, étonnante et mystérieuse actrice en devenir qui souhaite comprendre ce qu’est le Glamour, ce mystérieux principe magique que Lucy LaBang maîtrise comme personne. Cette relation maître/disciple très « chaude » va forcément mal se terminer… S’il en fait des caisses sur le plan du style (mais alors vraiment), Morrison brille encore par la maestria avec laquelle il fait entrer en résonance les diverses strates de son récit, bien plus subtil qu’il n’en a l’air. Vite, une VF !!!
Pour la BD, évoquons pour la première fois le travail du scénariste Chip Zdarsky et du dessinateur Jacob Phillips (fils de son illustre père, Sean) avec le premier tome en VF de « Newburn ». Zdarsky accouche d’un pitch sacrément excitant : le méticuleux Easton Newburn est un détective d’un genre particulier, puisqu’il résout des enquêtes pour le compte de… la Mafia !! Crime comic de haut vol inspiré de la tradition du polar hard-boiled, porté naturellement vers un relativisme moral qui sied au genre comme un gant, « Newburn » est une sacrée réussite dans son genre.
Le tout est évidemment accompagné de la meilleure musique possible : le trio californien Health a accouché le mois dernier de « Rat Wars », dont on écoute l’épatant morceau introductif, « DEMIGODS » ; l’étrange combo finlandais Mansion en est quant à lui à son deuxième album, le bien-nommé « Second Death », et là c’est le morceau conclusif et culpabilisateur « You Are Suspicious » qui va nous intéresser ; Death, le combo du regretté Chuck Schuldiner, sortait il y a 30 ans « Individual Thought Patterns », impressionnant de virtuosité brutale, comme en atteste « The Philosopher » ; enfin, le duo post-rock/ambient Hammock a sorti l’an dernier un onzième et magnifique album, « Love In The Void », et on en écoute du coup le beau « It’s OK To Be Afraid Of The Univers » (ça c’est du titre)…!!!
« Do you feel what I feel, see what I see ?
Hear what I hear ? There is a line you must draw
Between your dream world and reality
Do you live my life or share the breath I breathe ? »
Quelle drôle d’idée.
Trop honnête pour mon propre bien, ça a déjà été dit
Et pour le chapitrage:
2024.01.17 - (2:11) Health, (24:57) Rabah Ameur-Zaïmeche, Le Gang des Bois du Temple, (1:13:15) Mansion, (1:27:56) Grant Morrison, Luda, (2:22:53) Death, (2:35:00) Chip Zdarsky, Jacob Phillips, Newburn, (3:02:33) Hammock
Merci !!!
Et tiens, en faisant le chapitrage, je suis tombé vite fait sur ton petite aparté au sujet de la notion de glamour, de grammaire et de magie. Il se trouve que, dans ma carrière, certes assez limitée, d’auteur de jeu de rôles, j’ai eu l’occasion de me pencher sur la notion.
Donc, comme tu le précises, effectivement, le terme glamour descend bel et bien de la même source, le grec grammatiké. Il a effectivement donné notre terme grammaire. Mais il a également été repris en gaélique écossais pour devenir le terme gramarye, ce qui signifie magie verbale, en gros. Et c’est une représentation de plus du langage comme un processus intrinsèquement magique, ce qui est, pour le coup, très cohérent avec le fait que Grant Morrison se soit emparé du concept.
Et donc, ce terme, au Moyen-Age, va notamment être utilisé pour désigner un lieu mythique, The Isles of Gramarye, qui est, en gros, une variation sur la figure de l’île féérique, à la manière de lieux tels que Tír na nÓg, Lyonesse, Avalon, Ys, ce genre de légendes.
Du coup, quand Shakespeare débarque pour faire « Le songe d’une nuit d’été », il va reprendre bon nombre de légendes, dont les îles de Gramarye, dont il reprend la notion de glamour. Mais il en donne une utilisation spécifique, alors que le terme, en gros, signifiait juste magie. Dans sa pièce, glamour représente surtout les sortilèges dont les créatures féeriques se parent pour exacerber leur beauté et leur jeunesse, présentées comme fausses. En gros, le terme glamour devient un synonyme pour illusion.
Et c’est ce sens-là qui va perdurer, bien que perdant sa dimension féerique. Mais il reste quand même le sous-entendu d’une beauté artificielle et trompeuse dans le cadre de la mode.
Et si tu regardes les utilisations pop culturelles modernes du terme glamour, ça va surtout concerner cette notion d’illusion de beauté. Par exemple, dans « Sandman » et, plus encore « Books of Magic » et « Books of Faerie », c’est ce sens-là qui est utilisé. Ca se réféère surtout à Shakespeare, en fait, plus qu’à la légende des îles de Gramarye.
Mais je trouve ça intéressant que Grant Morrison, à priori, se réfère plus à la dimension linguistique du terme. Ça me semble tellement cohérent avec les thématiques qu’iel ne cesse d’explorer, depuis toujours, il semblerait.
Et, juste comme ça, je vais partager l’album de Peter Lagan (un des piliers de la communauté folk horror) consacré aux îles de Gramarye qui contient une interprétation de la chanson de Tom O’Bedlam, lui aussi vu chez Morrison. Très cohérent, tout ça.
Passionnant merci.
Cool pour le RAZ, un pur bijou effectivement et un de ses meilleurs, j’écoute ça ce week-end.
Je connais mal sa filmo, mais j’ai été complètement bluffé par ce dernier film. C’est fantastique, et poignant par-dessus le marché. J’avais déjà aimé « Terminal Sud », mais celui-là c’est le calibre au-dessus. Je vais vite me rattraper sur sa filmo ; ses films « en costume », notamment, m’intéressent beaucoup.
Merci pour ce développement absolument passionnant. J’aurais pu préciser que Morrison fait aussi référence à l’utilisation shakespearienne du terme…
Aussi, accessoirement, le terme grimoire, dans le sens de livre magique, provient de la même tradition.
Oui, ça j’en avais eu connaissance, et quelque part le rapport me paraît plus évident.
J’avoue que, si j’étais déjà tombé sur son nom, je ne me suis jamais vraiment penché sur son cas. C’est intriguant, ce que vous racontez. Aussi, je note, effectivement, qu’il a fait des films sur les figures de Judas et de Mandrin. Des sujets intéressants
EPISODE 14 : L’affaire du marchand de glace fou et mégalomane
Cette semaine dans « Tumatxa! », on se penche sur l’héritage d’un immense cinéaste récemment disparu, sur le corpus frappadingue d’un auteur injustement oublié, et sur deux BD déjà abordées par nos soins dont les volumes 2 respectifs sont désormais disponibles…
Cinéma, littérature, BD, musique : la formule classique comme on l’appelle ici !
Pour le cinéma, évoquons donc « L’affaire de la mutinerie du Caine », qui sera donc l’ultime effort de l’immense et regretté William Friedkin. Ce sera l’occasion pour nous de nous replonger dans son oeuvre, et de nous arrêter plus spécifiquement sur ce dernier, film, « courtroom drama » militaire en forme d’implacable huis-clos. « L’affaire… » est l’adaptation du roman « Ouragan sur le Caine » qui avait déjà donné lieu à un film en 1954, avec Humphrey Bogart, mais il est surtout une translation cinématographique de la piède de théâtre que Wouk avait tiré de son propre bouquin. Ce bon vieux Hurricane Billy, plus de dix ans après son précédent film (« Killer Joe »), en avait encore sous le coude manifestement.
Pour la littérature, c’est une joie immense que de se pencher sur le travail du méconnu Mark Leyner, ex-futur espoir des lettres américaines dans les années 90, et auteur d’ouvrages à nuls autres pareils. Basés sur la logorrhée verbale caractéristique de Leyner, une sorte d’hyper-densité littéraire, et son humour absurde irrésistible, ses deux romans, « Mégalomachine » (1992) et surtout l’incroyable « Exécution ! » (1997) sont tout autant un régal pour les zygomatiques que de vertigineux exercices de pure littérature… Sacrée découverte, pour ma part !!
Pour la BD, retour sur deux titres déjà abordées dans cette émission il y a quelques mois : dans un premier, nous évoquerons le deuxième tome de l’intégrale en VF de « Madman », signé Mike Allred (assisté de l’indispendable Laura Allred aux couleurs), qui prolongent les aventures hallucinées et loufoques de Frank Einstein alias Madman, le super-héros zombie. Avec des guests de luxe, en l’occurrence le Hellboy de Mike Mignola et le Big Guy de Frank Miller et Geoff Darrow !!! Entre autres surprises…
Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur le deuxième volume de l’extraordinaire anthologie horrifique « Ice Cream Man », par W. Maxwell Prince et Martin Morazzo. Ce deuxième tome est encore supérieur au premier… Quel titre !!!
Le tout est évidemment mis en musique comme il faut : l’australien Ben Frost sortira son prochain album, « Scope Neglect », le 1er mars prochain, et on en écoute le premier extrait, « The River Of Light And Radiation » ; Greg Puciato revient avec un EP composé des titres inédits de sa compilation live/studio « Fuck Content », dont « Crazy All Around » est extrait ; on revient sur le travail du one-woman-band finlandais Shedfromthebody, avec le faluleux « Messiah », titre issu du dernier album « Amare » ; endin, les toulousains de Slift sont de retour avec l’épique et ultra-intense « Ilion », leur très attendu troisième album, dont on écoute l’incroyable et éponyme morceau d’ouverture…!!
"Eden coming
with knives for unbelievers
tide is rising
her laugh like violence, she says
“I’ll cleanse your blood with mine
enter and this fire will rise” "
Je n’avais jamais entendu parler de Mark Leyner (même si j’ai certainement dû tomber plusieurs fois sur son nom) et tu as clairement éveillé mon intérêt avec les mots Claro/Lot 49/W.S. Burroughs. C’est un peu l’équivalent de mon point G en tant que lecteur.
D’ailleurs, j’étais persuadé que la collection Lot 49 avait débuté en 2007 avec Le Tunnel de William H. Gass (en fait c’est 3 ans plus tôt). En fait, Claro avait créé cette collection pour sortir le magnum opus de Gass mais ce n’était pas le premier roman publié, d’où ma confusion.
Concernant « Execution! », le point d’exclamation m’a immédiatement fait penser à celui d’« Exterminateur! ». J’imagine que c’est l’idée initiale de Christophe Claro. Ce type de ponctuation n’est pas courant dans un titre de roman.
J’ai commencé hier (et presque fini) la lecture de « Plasmas » de Céline Minard. Si je mets de côté, mon problème perso avec le format recueil de nouvelles, c’est un superbe livre. J’aime beaucoup son style et sa façon de faire de la SF sans en paraître . C’est vraiment curieux et très bien fichu!
Et voilà pour le chapitrage:
2024.01.24 - (2:21) Ben Frost, (26:29) William Friedkin, L’Affaire de la Mutinerie du Caine, (1:29:26) Greg Puciato, (1:38:17) Mark Leyner, Mégalomachine, (2:09:05) Exécution!, (2:25:32) Shedfromthebody, (2:32:23) Mike Allred, Laura Allred, Madman, (2:48:46) W. Maxwell Prince, Martin Morazzo, Ice Cream Man, (3:03:26) Slift