Merci !!! ^^
Ah ça, je me doutais bien que ça te parlerais, oui !!! ^^
Je me demande ce que tu en penserais, si d’aventure tu devais lire « Exécution! », par exemple (le meilleur des deux, très nettement).
C’est rigolo car j’ai également tout de suite pensé au point d’exclamation d’« Exterminateur! »? L’idée est certainement de Claro en effet, vu que ce titre n’a rien à voir avec le titre VO, irrésistible dans son genre absurde et désuet (« The Tetherballs Of Bougainville »).
Un copain découragé par sa longueur m’avait refilé « Le Tunnel » de Gass il y a bien 15 ans… et il est toujours en attente de lecture depuis ; voilà qui ferait une belle chronique, mais il me faudrait des vacances pour me plonger là-dedans…
EPISODE 15 : Histoire des chambres de la Terreur
Cette semaine dans « Tumatxa! », de la nouveauté, du classique, du subtil, du bourrin, des trucs glauques, des trucs marrants, des trucs glauques et marrants… Y’en a pour tous les goûts, toutes les bourses, comme on dit !!
Cinéma, littérature, BD, musique : telle est la formule très classique du soir.
Pour le cinéma, on se penche sur l’actualité salles avec « Les Chambres Rouges », le très surprenant long-métrage (son troisième) du québecois Pascal Plante ; le film se penche sur cette semi-légende urbaine que sont les chambres rouges, ces antichambres de l’Enfer hantant le Dark Web et « héritières » des bons vieux snuff-movies à l’ancienne. Kelly-Anne et Clem se passionnent pour le procès du Démon de Rosemont, accusé de trois meurtres abominables dans ce cadre qui fait froid dans le dos. Leur fascination trouble pour le Mal à l’état pur interroge aussi bien le cinéaste que le spectateur… Pas rigolo rigolo, comme film, vous l’aurez compris, et pas pour tous les estomacs par conséquent (sans pourtant la moindre goutte de sang à l’écran, c’est à relever). Mais quelle maîtrise formelle, et quel casting !!
Pour la littérature, comme nous l’avions subtilement "teasé"à l’occasion de la chronique sur la série « La Chute de la maison Usher » de Mike Flanagan, retour sur le corpus du génie absolu de Baltimore, j’ai nommé l’immense Edgar Allan Poe, à la faveur de la sortie à l’automne (chez Phébus) de « Histoire d’Arthur Gordon Pym ». Nouvelle édition et nouvelle traduction : le texte était précédemment plutôt connu sous les nom de « Les aventures d’Arthur Gordon Pym ». Voici l’unique roman (achevé) de Poe, et malgré ses défauts (réels) c’est un monument d’aventures et d’horreur, un puits sans fond thématique, à la descendance littéraire et critique pléthorique, de Lovecraft à Borges en passant par Jules Verne. Tekeli-Li !! Tekeli-Li !!!
Pour la BD, énorme panard en perspective, chers auditeurs, par le truchement de l’incroyable « O.M.W.O.T. : Prédateur de la Terreur », signé par l’inénarrable Benjamin Marra, digne héritier des « outlaw comics » des années 80 finissantes. Dans ce récit survitaminé composé d’invraisemblables séquences d’action plus jouissives les unes que les autres et des interludes pornographiques en tous genres, Marra met en boîte de façon impayable à la fois le virilisme militariste post-11 septembre et les récits (y compris antérieurs) qui en sont infusés. Gros, gros coup de coeur pour ce boulot de Marra, dont nous avions déjà évoqué le « Night Business » paru il y a quelques années, mais qui demeure par ailleurs remarquablement discret pour ce qui est de l’édition VF… et c’est bien dommage !
Le tout est amoureusement entrelacé de bonne zique, comme vous le savez : The Smile, le projet parallèle de Thom Yorke et Jonny Greenwood, est déjà de retour avec « Wall Of Eyes », deuxième album peut-être encore meilleur que le premier, comme le prouve l’impressionnant « Bending Hectic » ; Slower, cover-band de luxe animé par un concept pour le moins original, à savoir reprendre au ralenti des morceaux des thrashers mythiques de Slayer, nous livre son interprétation de « The Antichrist », issu du séminal « Show No Mercy » ; en prévision de la réédition du sublime « Moon’s Milk (In Four Phases) » de Coil, écoutons donc « Summer Substructures », qui en est issu ; enfin, terminons en beauté avec l’épique et poignant « The Hands Of Time » du one man band black metal Déhà, dont le dernier effort « The Illusion Of Reach » nous vient de Belgique…!!
« Screams and nightmares of a life I want
Can’t see living this lie no, a world I haunt
You’ve lost all control of my heart and soul
Satan holds my future, watch it unfold »
Le début du procès dans le premier tiers du film, c’est assez hallucinant dans sa construction avec la mise en scène qui déploie naturellement les enjeux dramatiques et sociétaux, au travers de deux séquences fortes. D’abord, l’entrée de l’accusé, puis des jurés et du juge qui présente la teneur du procès et des charges dans un même plan avec ce travelling latéral qui balaie les protagonnistes avant de se resserrer dans un même mouvement sur le juge. Et le long plan qui suit où dans un même mouvement, les plaidoiries d’ouverture de la procureure et de la défense résonnent dans la salle d’audience au rythme du ballet de la caméra avant que le focus ne se déplace progressivement sur l’héroïne au moment où les débats s’installent. Beaucoup de choses impressionnantes dans le reste du métrage par ailleurs, comme l’évacuation de la protagonniste de la salle d’audience ou le découpage et le montage tendus de la partie de poker, deux pics intenses de tension.
Je trouve la séquence d’ouverture dans la salle d’audience assez incroyable en effet, avec un bel exemple de plan-séquence « peu spectaculaire » (et pas moins compliqué techniquement pour autant) et parfaitement justifié narrativement. Le trajet de la caméra, sa façon de substituer le spectateur aux jurés par son positionnement, sa façon de s’attarder sur les différentes protagonistes jusqu’à s’achever sur le coeur battant du film, à savoir le personnage de Kelly-Anne… c’est remarquablement conçu.
Idem d’ailleurs pour le production design, avec ses éclairages très crus (Plante précise que c’est un décor, certes inspiré de la salle d’audience du palais de justice de Montréal, mais dont il a exagéré l’abstraction géométrique du mobilier, la blancheur et la violence de l’éclairage) et sa cage transparente, comme un fantasme de visibilité totale;… Très fort.
Quant au « climax » du film que tu évoques, la partie de poker/enchères, c’est un remarquable exercice de pure mise en scène/découpage hitchcockiens.
Franchement j’ai été voir le film sans trop en attendre et j’ai été cueilli…
Sur l’aspect du point de vue, c’est l’autre réussite du film que de laisser toute l’ambivalence sur le caractère et les actes de la protagonniste, en ne mettant jamais sa psychée à portée de compréhension directe. La mise en scène se rapproche d’elle à mesure que le procès avance jusqu’à la suivre et pénétrer son intimité mais sans jamais donner de clés sur la nature de ses motivations, pulsions. C’est plutôt gonflé comme choix, en plus d’entrer en résonnance avec toute la thématique de fascination diffuse et morbide que met en lumière le film dans son dispositif.
Tout à fait, et je mettrais aussi ça en rapport avec la notion de « jugement impossible » concernant ce personnage et ses actes, thématique évidemment prégnante compte-tenu du côté « court-room drama » du film (en partie tout du moins).
Il est très intéressant que Plante soit parvenu à nous coller aux basques d’un perso (car on est vraiment avec elle tout du long) tout en faisant en sorte qu’elle conserve intact son mystère.
Ah, content de te voir aborder Déhà. Un de mes coups de cœur de ces dernières années
Ah, tu connais ? Je découvre avec cet album-là… Et comme je le dis durant l’émission, je me suis rendu compte en me renseignant que j’avais vu le maître d’oeuvre et unique membre du projet, Olmo Lipani, dans le cadre d’un concert de Wolvennest, projet auquel il collabore ponctuellement…
Très bel album que ce « The Illusion Of Reach ».
2024.01.31 - (1:53) The Smile, (29:02) Pascal Plante, Les Chambres Rouges, (1:18:29) Slower, Slayer, (1:35:45) Edgar Allan Poe, Histoire d’Arthur Gordon Pym, (2:227:28) Coil, (2:40:03) Benjamin Marra, O.M.W.O.T. : Prédateur de la Terreur, (3:11:27) Déhà
Ouais, je ne sais plus très bien où j’avais découvert ce groupe mais j’ai tendance à l’associer à toute cette tendance relativement récente du black metal atmosphérique sous influence américaine, à la Ruins of Beverast, Panopticon, Wilderness… Il me semble que cela a été, sinon amorcé, au moins influencé par la scène dite « cascadian », Wolves In The Throne Room en tête.
Bon, après, dans le cas de Déhà, le bougre a été tellement productif que je suis loin d’avoir tout écouté mais son interprétation de l’Ave Maria, notamment, a été sans conteste un de mes disques de chevet dans cette lignée musicale.
D’ailleurs, selon Metal Archives, il y a aussi un nouvel album qui sort aujourd’hui, Mortem Animæ. A voir
Oui, moi aussi (on pense surtout à Panopticon), mais je vois qu’on l’associe beaucoup à la veine du DSBM (black metal dépressif et suicidaire, dirons-nous en traduisant un peu brutalement), et je n’entends pas vraiment ça chez Déhà…
Olmo Lipani est effectivement un sacré stakhanoviste, puisque Metal Archives recense quelques 35 (!) projets actifs pour le bonhomme, plus une quinzaine de projets inactifs de plus. Sacré corpus, du coup !!
Merci !!
Très chouette ta chro du Edgar Allan Poe. J’étais persuadé que tu l’avais déjà lu.
Moi qui suis très intéressé par le travail de traduction, je pense que je vais craquer.
Bizarrement, je suis totalement passé à côté de ces traductions de Poe aux éditions Phebus. J’ai découvert que ses nouvelles avaient été traduites il y a quelques années. Depuis le temps que je rêvais d’une traduction moins « ampoulée ». J’espère que ça me fera le même effet de redécouverte que pour les trads de Dostoïevski par André Markowicz.
Et sinon, superbe reprise du « The Antechrist » de Slayer. Le riff est Sabbathien en diable.
Merci !! Non, c’était un des rares textes de Poe (disponible en VF en tout cas) que je ne connaissais pas… Je pense que je m’étais découragé devant sa longueur dans les recueils que j’avais il y a des décennies de ça maintenant… ça faisait long pour ce que je pensais être une nouvelle…
Effectivement, les éditions Phébus ont fait l’intégrale des nouvelles de Poe il y a quelques temps et j’étais complètement passé à côté aussi. Je ne fais pas partie des allergiques aux traductions de Baudelaire, mais je sais qu’elles étaient un gros frein pour certains lecteurs. Un critique aussi avisé que Michel Polac en son temps disait qu’on avait pas lu Poe tant qu’on ne l’avait pas lu en VO…
Là, je trouve à la VF un côté « sec » mais je pense que c’est en comparaison avec le style plus fleuri de Baudelaire. Et de toute façon, cette sécheresse relative colle très bien à ce texte là en particulier.
La reprise de Slayer est super cool en effet, et je te conseillerais de jeter une oreille à celle de « War Ensemble » qui fonctionne super bien aussi. Par contre, je te déconseille celle de « Dead Skin Mask », assez ratée je trouve, alors que je sais que tu adores ce morceau.
Je ne suis pas non plus allergique, c’est par ces versions que j’ai découvert et aimé Edgar Allan Poe mais j’ai rapidement compris que Baudelaire avait pris ses aises avec la traduction, d’où mon envie de lire une traduction plus récente et plus proche du style original.
C’est marrant, ce que dit Polac, c’est ce que disait la mère de Markowicz à propos de Dostoïevski. Les traductions avaient tendance à vouloir embellir sa prose alors qu’en VO elle est très rèche avec beaucoup de répétitions (volontaires).
Excellente mémoire, j’adore ce titre. Les premières notes me foutent les poils directement !
…et apparemment, jamais autant qu’avec « Histoire d’Arthur Gordon Pym », texte auquel il aurait même rajouté des passages de son cru (!!), comme je l’évoque rapidement durant la chronique.
La question du rapport de Baudelaire à ce roman est d’ailleurs intéressante, car il est un peu nébuleux. Il est probable que Baudelaire n’ait pas été conquis comme il a pu l’être par les textes plus courts de Poe ou ses poèmes évidemment. Il a également peut-être changé d’avis entre sa lecture du texte et le moment où il s’est attelé à sa traduction.
Toujours est-il que cette nouvelle traduction s’imposait manifestement.
EPISODE 16 : Les chats sauvages dans le jardin américain
16ème édition de « Tumatxa! » pour cette saison ce soir : confirmation du retour en forme d’un vieux maître, titre un peu pourrave sur les bords transcendé par un scénariste de génie (fût-ce en mode mineur), primo-romancier (comme disent les cuistres) fort prometteur… Voilà la sauce à laquelle vous allez être mangés, les amis.
Ciné, BD, littérature, le tout en musique : tel est le programme éminemment classique de la semaine.
Pour le cinoche, c’est un véritable plaisir que de se pencher sur la dernière ligne droite passionnante de la carrière de Paul Schrader, et après les formidables « First Reformed » et « The Card Counter », « Master Gardener » vient confirmer cet état de fait… Un brin moins fort et maîtrisé que ses deux prédécesseurs dans le corpus du cinéaste, ce dernier film en date est quand même passionnant, explorant à nouveau l’héritage bressonien du scénariste de « Taxi Driver ». L’excellent Joel Edgerton y interprète le rôle d’un jardinier plongé corps et âme dans son métier (il est au service de la majestueuse Sigourney Weaver), cachant un lourd passé et de biens sombres secrets… Le canevas habituel, mais il est précisément très stimulant de relever les petites variations sur celui-ci, tout en repérant aussi les motifs que le cinéaste ruminent avec le plus de persistance.
Pour la BD, la chronique du jour va nous permettre de nous plonger un peu dans l’histoire du comic book des années 90 (une bien sombre période) et d’expliquer comment un titre somme toute plutôt médiocre, les « WildC.A.T.S. » de Jim Lee, a pu échouer entre les mains du plus grand scénariste de son temps (de tous les temps ?), l’incontournable Alan Moore, associé ici à l’étoile montante de l’époque Travis Charest. Certes, ne nous faisons pas d’illusions, Moore cachetonne ici, mais même ça il le fait bien le bougre, entre épopée spatiale et barbouzeries bourrines (mais funs) bien typiques de leur temps… Une réédition qui permet en outre de constater rétrospectivement que même un titre aussi mineur dans le corpus du maître a pu tracer les grandes lignes du futur des comic books…
Pour la littérature, on se penche que le premier roman de François Ide (premier roman édité, en tout cas, un ouvrage antérieur auto-édité lui préexistant), l’étrange et passionnant « God Bless America ». Dans ce récit ramassé (120 pages, presque une novella en fait), le narrateur anonyme, français (Ide lui-même ?) se promène aux Etats-Unis et médite sur la nature de cette contrée étrange, entre pointe avancée de la civilisation et sauvagerie, avant de se prendre de fascination pour un gros pick-up et son mystérieux propriétaire. Un livre étrange, mais très maîtrisé, intrigant, et remarquablement écrit…
Le tout baigne dans un bain musical du meilleur aloi : les black metalleux new-yorkais de Krallice, plus rapides que leurs ombres quand il s’agit de pondre un album, reviennent avec « Mass Cathexis 2 - The Kinetic Infinite », dont est issu le pétrifiant « …And Then Erase Existence » ; DDENT, le passionnant projet de Louis Lambert, a accouché de deux EPs, les « Ex Auditu » partie I et partie II, et le sublime « Neceffe Eft Vivere » est extrait du premier des deux ; le combo dream-pop de Bristol The Fauns est sorti de son silence à la faveur de « How Lost », dont le single « Mixtape Days » est le morceau d’ouverture ; enfin, quelle joie que de revenir sur le corpus de Skullflower, dont le séminal « IIIrd Gatekeeper » est réédité ces jours-ci, et du coup on s’envoie le bien-nommé « Godzilla »…!!!
« Forecast so, assess not
A reach of mighty centuries
Stood for the truth
Even when known to be false »
2024.02.07 - (1:35) Krallice, (25:13) Paul Schrader, Master Gardener, (1:22:47) DDENT, (1:34:38) WildC.A.T.S., Alan Moore, Travis Charest, (2:23:41) The Fauns, (2:29:50) François Ide, God Bless America, (2:58:10) Skullflower
EPISODE 17 : La théorie de Den au bout du Monde !!
17ème et dernière émission de « Tumatxa! » avant une pause salvatrice (je suis crevé, mais on s’en fout hein) pour les vacances ; rassurez-vous cependant, true believers, on se retrouve dans trois petites semaines bien entendu, avec a priori de bien jolies choses dans la musette pour la plus grande joie des innombrables amateurs de votre perle radiophonique favorite.
Et ce soir, ma foi, on diffère un brin de la formule la plus classique ; on parlera bien de cinéma, mais à travers un ouvrage, on évoquera une série télé comme on le fait plutôt rarement ces derniers temps, et on parlera BD comme à l’accoutumée… le tout en musique !!
Pour le cinéma, évoquons le très attendu « Tsui Hark - La théorie du chaos », signé Arnaud Lanuque, monumentale somme sur le corpus du plus grand cinéaste vivant (c’est purement subjectif bien sûr, et vous pouvez me sortir 10 contre-exemples je présume, mais j’m’en fous ), et lecture parfaitement indispensable pour tout fan qui se respecte. Farci d’anecdotes, de faits de production, de semi-légendes « débunkées », le livre impressionne par sa densité et son exhaustivité, même si nous reviendrons sur quelques défauts inhérents à sa conception. Rien de rédhibitoire cependant… et quel plaisir de découvrir ou redécouvrir le fil de l’histoire de la filmographie dingue du roi de la nouvelle vague hong-kongaise. Et on n’a qu’une envie sitôt le bouquin refermé : se refaire les films !!!
Pour la BD, attention monument là aussi, puisque les éditions Delirium entament la publication du chef-d’oeuvre du grand Richard Corben, « Den », avec un premier volume qui reprend le récit séminal « Neverwhere ». Ce superbe volume VF a le bon goût de proposer également des bonus très intéressants, comme une galerie d’illustrations forcément magnifiques, mais aussi des préfaces et postfaces plus intéressantes les unes que les autres, signées Mike Mignola, Bruce Jones, José Villarrubia ou Fritz Leiber. Mais au-delà de ces suppléments, c’est évidemment le récit lui-même qui importe, sommet d’heroic fantasy décalée, épique et psychédélique, dessiné et peint par un illustrateur aux capacités hors-normes. Un immanquable absolu !
Pour les séries télé, on se penche sur l’'excellente « A Murder At The End Of The World » (mini-série en 7 épisodes sur Hulu), signée par l’un des tandems les plus intéressants de la fiction audiovisuelle américaine contemporaine, à savoir Zal Batmanglij (qui co-écrit et co-réalise) et Brit Marling (qui co-écrit et co-réalise aussi, et qui joue en plus), déjà auteurs de l’énigmatique et passionnante « The O.A. » (hélas sabordée par Netflix…). Les auteurs renouvellent le genre très balisé du « whodunit » en huis-clos à la Agatha Christie en propulsant le récit dans un environnement polaire, high-tech et très « génération Z » ; tout ça pourrait être bien casse-gueule (et la réception est d’ailleurs plutôt mitigée) mais se révèle plutôt original et fort intéressant sur le plan thématique au bout du compte.
Le tout est agrémenté de musique de très bonne facture, si vous voulez mon avis : Chelsea Wolfe vient de sortir « She Reaches Out To She Reaches To She », son septième album très réussi, à l’orientation trip hop next gen, comme en atteste « The Liminal » ; on revient sur le cas Skullflower et son « IIIrd Gatekeeper » récemment réédité, avec cette semaine un inédit, « Stars And Bars » ; les death-métalleux américains de Spectral Voice, malgré leur nom un peu bateau, viennent de marquer les esprits avec l’album « Sparagmos », dont est issu « Sinew Censer » ; enfin, on conclue en beauté avec le retour de William Bevan alias Burial, qui nous en revient avec un beau EP dont la première moitié est constituée du morceau « Dreamfear »…!!!
« I’m the storm and I’m the center
I’m your poison, I’m your tincture
They wanted me to go down easy
Excommunicate myself »