2024.02.14 - (3:46) Chelsea Wolfe, (26:17) Tsui Hark - La Théorie du Chaos, Arnaud Lanuque, (1:36:32) Skullflower, (1:45:32) Richard Corben, Den, (2:30:01) Spectral Voice, (2:43:10) Zal Batmanglij, Brit Marling, A Murder At The End Of The World, (3:16:02) Burial
Merci !!
Tiens, d’ailleurs, en faisant le chapitrage, j’ai enetendu que tu comptais traiter de The OA à un moment. J’avais, à sa sortie, balayé son existence un peu vite en la considérant comme un de ces sous-Stranger Things qu’on voyait fleurir à l’époque. Depuis, les échos que j’ai eu m’ont amené à la reconsidérer un peu (pas encore vue, par contre).
Il y a notamment un point qui m’interpelle assez. En faisant, par ailleurs, une recherche sur les (quelques) adaptations filmiques de Jorge Luis Borges, j’ai constaté que, sur Imdb, il est indiqué comme auteur du premier épisode (et uniquement de cet épisode-là) de The OA. Qui plus est, son rôle précis n’est pas indiqué. Son nom est juste balancé comme ça dans les crédits. Notamment, il n’est pas dit quel texte en particulier aurait pu être adapté. Et, en faisant une recherche (rapide, certes) en ligne, je n’ai rien trouvé parlant du lien entre l’auteur et la série.
Bon, pour être honnête, étant donné que imdb est un site collaboratif à la Wikipedia, à la base, je soupçonne que ça pourrait être simplement quelqu’un qui aurait balancé ça, à tort ou à raison, dans les crédits de cet épisode. Et que cela serait resté. Mais c’est intriguant, quand même.
Alors ça c’est très étonnant… Parce que j’ai beau réfléchir au lien entre le premier épisode de « The O.A. » et Borges, je ne vois pas du tout… à part, sans mauvais jeu de mots, le thème de la cécité. Mais c’est un peu maigre bien sûr.
Alors pour être clair, au sens large, on peut parfaitement considérer « The O.A. » comme une oeuvre sous forte influence borgésienne (les mises en abyme, la réflexion sur la nature et le pouvoir de la narration, ce genre de choses). Et la série le fait fort bien. Et je veux bien être pendu si l’argentin n’est pas un auteur qui intéresse au premier degré Zal Batmanglij et Brit Marling.
De là à ce que ce soit référencé comme tel sur IMDB… je partage ton étonnement.
Tout ceci étant posé, c’est une série passionnante, incroyablement ambitieuse mine de rien, et qui aurait pu devenir une petite cathédrale télévisuelle si Netflix avait laissé le tandem mener à bien son projet de déployer la série sur 5 saisons.
Pacôme Thiellement, maître es-exégèse de séries télé, la considère très haut, par exemple.
Je vais très certainement y revenir d’ici la fin de la saison.
Hop, je viens d’écouter l’épisode. Je ne savais pas que Mignola lui-même considérait l’épisode d’« Hellboy » dessiné par Corben, « The Crooked Man », comme le sommet de son cycle mais je dois dire que je suis d’accord.
Bon, après, celle-là a un peu été écrite pour moi. « Hellboy » a certainement flirté avec la folk horror à plusieurs reprises mais cette histoire relève en particulier d’un domaine de la discipline qui m’intéresse assez, le folklore des Appalaches.
En particulier, c’est en grande partie un hommage à un écrivain qui m’intéresse assez, Manly Wade Wellman, et à son cycle de Silver John The Balladeer. Tu as peut-être déjà entendu parler de lui. Il se plaçait, en gros, dans la continuité d’un Ambrose Bierce, notamment par la référence, assez récurrente, à la guerre, notamment celle de Sécession. Et, par ailleurs, il a plus ou moins servi de mentor à quelqu’un comme Karl Edward Wagner. Un texte comme « Sticks », dont tu as parlé ici dans le temps, est évidemment un hommage flagrant à Lovecraft mais se rapproche aussi de Wellman dans le ton, je dirais, par exemple.
Donc, c’est à cet auteur que rend hommage Mignola dans cet épisode, et aux récits des Appalaches d’une manière générale. On n’est pas super loin d’un autre comics, « Harrow County » aussi, à mon sens. Mais le traitement donné par Corben de cette histoire, en grande partie basé sur la déformation des corps (enfin, c’est même dans le titre, quoi, l’homme tordu), est ce qui permet l’adéquation entre ce folklore et sa représentation visuelle, ce qui donne l’aura particulière (même dans le cadre d’une bd aussi géniale que « Hellboy ») pour moi.
On a pas mal parlé de la compatibilité de la très européano-centrée folk horror avec les récits américains. Certains n’aiment pas l’idée. Bon, pour moi, il est évident que le folklore de n’importe quelle région du monde se marie parfaitement avec ces thématiques. Et, pour le cas des États-Unis, l’exemple évident se situe dans l’alliance occasionnelle avec le southern gothic, bien sûr. « The Lottery », de Shirley Jackson (ou même l’adaptation que « South Park » en a fait, « Britney’s New Look »), par exemple, me semble un exemple parfait de récit relevant des deux genres en question. Mais le folklore des Appalaches est probablement celui que je citerais comme un exemple parfait de l’assimilation d’un imaginaire considéré comme européen (et même britannique, en fait) dans les montagnes du Nouveau Monde. Et je trouve ça intéressant que ce qui en constitue pour moi le récit emblématique, cet épisode de « Hellboy », se situe dans les pages d’une franchise généralement beaucoup plus infusée de folklore européen.
Et d’ailleurs, l’influence de récit n’est pas retombée. La très intéressante websérie audio (devenue un jdr depuis peu), « Old Gods Of Appalachia », cite volontiers l’épisode en question comme son influence principale. Et pour avoir lu un paquet de nouvelles relevant de cet imaginaire ces dernières années, je serais prêt à dire que l’ombre de Mignola et Corben y est toujours sensible.
En somme, c’est extraordinaire, « The Crooked Man » et, oui, le sommet de l’art de Mignola, au moins sur le plan scénaristique, à mon avis. Et un des incontournables de Corben, pour moi. Alors même que le récit n’est pas forcément très long, au final.
Manly Wade Wellman, je ne l’ai jamais lu mais c’est effectivement un auteur sur lequel j’etais tombé en me renseignant sur Wagner, qui non seulement l’a lu et s’en est inspiré mais l’a même côtoyé, voire considéré comme un mentor même.
Compte tenu de la très forte appétence de Corben pour la culture pulp en général et pour Lovecraft et ses homologues en particulier, je pense pouvoir m’avancer à supposer que Mignola et lui se sont mis d’accord pour aborder ce folklore là en particulier ; le contraire m’etonnerait fortement !! Mignola est en effet très élogieux sur ce recit en particulier… on peut penser que le contexte d’une preface hommage à Corben a pu jouer, mais tes précisions incitent à imaginer que c’est un plus sincère que ça encore…
Tu me donnes furieusement envie de découvrir le récit en question, en tout cas !!
quelqu’un sait si c’est prévu que le livre sur Tsui Hark ressorte en moins cher (genre en version poche ou un truc comme ça) ?
Je n’ai pas d’info en particulier, mais ça m’étonnerait très fortement. Il est très rare que ce type de livre ait droit à des sorties en poche, et je dirais que celui-ci en particulier s’y prête encore moins. Il est tellement dense… et puis bon, on est sur un petit éditeur, avec un bouquin qui ne doit pas avoir un immense potentiel commercial. Je n’y crois donc pas…
Après, c’est vrai qu’il est pas donné, niveau tarif.
d’accord merci, ouais ça me semble compliqué aussi.
EPISODE 18 : La Dune de la zone futuriste
Retour de « Tumatxa! » après une pause salvatrice pour les vacances… et alors qu’en coulisses se trament quelques surprises pour les semaines à venir, ce soir c’est le programme le plus classico de chez classique qui vous attend !! Du lourd, du très lourd au programme, dans le meilleur sens du terme.
Cinéma, littérature, BD, musique : tel est le menu de la semaine !
Pour le cinéma, penchons-nous sur l’actualité la plus immédiate (quoique le film soit en salles depuis quelques semaines maintenant, dépêchez-vous d’aller le voir) avec « La Zone d’intérêt », le dernier film du rare mais précieux Jonathan Glazer. Dans ce film au sujet éminemment épineux (la vie de famille du tristement fameux Rudolf Höss, l’un des principaux architectes de l’Holocauste et commandant du camp d’Auschwitz), Glazer fait preuve d’une maestria formelle proprement sidérante. Inconfortable et glaçant, le métrage accumule les idées de mise en scène plus inspirées les unes que les autres, et redéfinit avec brio (génie ?) la notion même de hors-champ. A ne rater sous aucun prétexte.
Pour la littérature, actualité ciné oblige (avec la sortie de la deuxième partie du « Dune » de Villeneuve), revenons aux origines et attardons-nous sur l’archi-célébré « Dune », le roman originel de Frank Herbert. C’est ici que commence l’odyssée de Paul Atreides, héritier de la Maison des Atreides et future messie cosmique, et ses pérégrinations sur la planète Arrakis, alias Dune la bien-nommée, le tout sur fond de voyages à dos de vers de sable et d’émanations psychotropes d’épice. Le roman est-il à la hauteur de sa légende ? La réponse est oui, notamment du fait d’une richesse et d’une profondeur insoupçonnée en matière de sous-texte écologique, politique, spirituel, j’en passe et des meilleures…
Pour la BD, nous abordons pour la première fois le travail du très prolifique Tommi Musturi, fer de lance de la BD finlandaise, avec son magnum opus « Future », tout fraîchement sorti chez la 5ème Couche. Musturi fait la démonstration de son incroyable éclectisme graphique (il serait exagéré de dire qu’il change de style à chaque page, mais on en est pas loin) dans cette compilation de récits d’anticipation liés entre eux par un mauvais esprit réjouissant (c’est drôle mais épuisant de noirceur) et une puissante pulsion anti-capitaliste, pas aussi basse du front qu’il n’y paraît au premier abord. Franchement impressionnant !!
Le tout est amoureusement serti de musique, comme à l’accoutumée : le duo noise/métal expérimental The Body unit ses forces à celles de Felicia Chen a.k.a. Dis Fig pour l’album collaboratif « Orchards Of Futile Heaven », dont on écoute l’excellent extrait « Coils Of Kaa » ; Oneohtrix Point Never, le projet de Daniel Lopatin, revient avec une compilation des meilleurs extraits de ses BO, et pour le coup on s’envoie le morceau-titre de la BO de « Good Time » des frères Safdie ; puisqu’on cause de « Dune », écoutons donc « To Tame A Land », le morceau conclusif du meilleur album d’Iron Maiden, « Piece Of Mind », consacré à Paul Atreides et ses amis ; enfin, on conclut avec une cavalcade space-rock épique, « Ignition », signée par les suisses de Monkey 3 qui viennent de sortir l’album « Welcome To The Machine » !!!
« The time will come for him to lay claim his crown
And then the foe, yes, they’ll be cut down
You’ll see, he’ll be the best that there’s been
Messiah supreme, true leader of men »
C’est dans la boîte. Et voilà pour le chapitrage:
2024.03.06 - (2:03) The Body, Dis Fig, (24:15) Jonathan Glazer, La Zone d’Intérêt, (1:25:04) Oneohtrix Point Never, (1:35:36) Frank Herbert, Dune, (2:27:50) Iron Maiden, (2:39:43) Tommi Musturi, Future, (3:08:51) Monkey3
Yeaaah, merci beaucoup, Manu !!
J’ai énormément écouté « Piece of Mind » car c’est le 2eme album que j’ai eu d’eux (j’avais 13 ans) après « Iron Maiden ».
J’ai donc énormément d’affection pour lui mais ça n’a jamais été mon préféré (il est quand même dans mon top 3 avec « Powerslave » et « Seventh Son »). Je trouve que la seconde moitié est beaucoup moins efficace, « Still life » et « Quest for fire » sont bons mais très inférieurs aux titres précédents. Dans le même sens, parmi les longs titres conclusifs dont tu parles, je trouve que « To tame a Land » est le moins efficace du début de la période Dickinson. A mon avis loin derrière, "Rime of the Ancient Mariner" (mon titre préféré de Maiden! ), « Hallowed be thy name » et « Alexander the Great » (que je suis en train de bosser à la basse).
Sinon as-tu écouté le nouvel album solo de Dickinson? Je n’y ai pas encore jeté une oreille mais tout le foin fait autour (hallucinant le nombre d’interview dans les médias « grand public ») me freine un peu pour le moment.
C’est une opinion assez répandue chez les fans du groupe, et je comprends pourquoi, surtout du fait du niveau stellaire de la première face de l’album. Moi j’adore « Still Life » par exemple, et si « Quest For Fire » comprend l’un des textes les plus débiles de Maiden (inspiré par « La Guerre du Feu ») je l’aime plutôt beaucoup. En général on considère que les deux gros « fillers » (morceaux de remplissage, pour les néophytes), c’est « Quest For Fire » et « Sun And Steel ». Ce deuxième titre (inspiré de la vie de Miyamoto Musashi), je l’adore : le morceau est plutôt simple, mais le refrain est une tuerie, basé sur une harmonie vocale ultra bien troussée.
J’aime aussi beaucoup « To Tame A Land », son côté orientalisant de bon aloi compte-tenu du sujet (« Dune »), et sa reprise de thèmes classiques comme ceux d’Albeniz… Maintenant, j’aurais du mal à établir des hiérarchies avec les autres titres que tu cites car je les aime tout autant, surtout « Rime Of The Ancient Mariner » (qui est mon titre préféré du groupe, à moi aussi).
J’ai écouté le dernier album de Bruce Dickinson, bien sûr… et je dois admettre que je ne suis guère emballé. Il y a quelques bons titres (dont le deuxième single « Rain On The Graves », que j’aime bien) mais je déteste le premier single, « Afterglow Of Ragnarok », que je trouve un brin putassier dans sa volonté de chasser sur les terres d’un métal « tradi / moderne », si ça veut dire quelque chose, notamment en termes de production. L’album est un fourre-tout, un peu « auberge espagnole » des différentes chapelles du genre à l’heure actuelle, et ce côté bordélique ne joue pas en sa faveur. On est très loin de la qualité d’un album comme « Chemical Wedding », que j’adore sans réserves, le meilleur Dickinson sans l’ombre d’un doute, et l’un des meilleurs albums de métal « traditionnel » (mais frais) des années 90.
La couverture médiatique de la sortie de cet album, y compris en France (Dickinson vit à Paris la plupart du temps, ceci explique peut-être cela : il a travaillé son réseau… il est interviewé à France Info !!!), me laisse complètement pantois. et ça marche faut croire, car l’album cartonne comme c’est pas permis (numéro 3 dans les charts anglais !).
C’est pour ça que je ne l’ai pas cité, j’adore également. Je n’ai jamais compris pourquoi il était tant dénigré
Ajout : au fait, as-tu lu « Délivrez nous du bien » de Joan Samson? Ça faisait longtemps que je voulais le lire mais il n’avait pas été traduit en français ("The auctioneer" en VO) . J’en avais entendu parler via Stephen King dans son essai "Anatomie de l’horreur".
Non, pas lu !! Mais ça me dit quelque chose, probablement via « Anatomie de l’horreur » justement, qui renferme nombre de précieux conseils de lecture…
Et pour revenir à nos questions de dinosaures du heavy encore bien vivaces, le dernier Judas Priest est vraiment très bien, lui !!! Je vais les voir en juin à Pampelune, et j’ai hâte. Jamais vu Rob Halford sur scène (il est plutôt en forme en ce moment, à 72 balais), et c’était un manque, tant j’admire ce chanteur incroyable. J’avais Priest sur scène, mais avec son « remplaçant » Ripper Owens, que j’aime beaucoup aussi. Dans le contexte du live, il est impressionnant. Mais il n’a pas le charisme dingue de son aîné.
…et à ce que je vois circuler sur les réseaux, l’album est en fait présent dans tous les gros top 10 européens (numéro 10 en France, numéro 1 en Allemagne, etc.). Il semble en fait qu’il fasse un meilleur démarrage que les derniers Maiden, ce qui est quand même dingue.
Je pense que tu devrais y jeter un oeil, c’est un type d’horreur très intéressant. Le livre n’est pas parfait (un peu répétitif sur la fin) mais vraiment bien mené. Joan Samson maîtrise parfaitement la montée de la tension dans son roman.
Encore un beau travail de Monsieur Toussaint Louverture (à part la traduction du titre que je ne trouve pas terrible mais c’est du détail ).
Pour Judas Priest, j’ai écouté l’album car j’avais bien aimé le morceau que tu avais diffusé avant la sortie. Il est vraiment bien! Et pour revenir sur le cas de Ripper Owens, j’aime beaucoup Jugulator,son premier album avec le groupe.
Moi aussi, et l’album est honteusement indisponible sur les plateformes de streaming type Deezer ou Spotify… un peu comme si le groupe avait honte de l’ère Owens, ou que Rob Halford a fait sa diva (ce qui m’étonnerait mais c’est possible).
EPISODE 19 : Dans la cour vertigineuse du Détective !!
Bigre, c’est déjà l’heure de la 19ème émission de la saison ; c’est fou comme le temps passe. Programme un brin original cette semaine, soyons dingues et larguons les amarres vis-à-vis de toute rationalité et faisons fi des conventions, ensemble.
Série télé, essai (sur la BD, documentaire musical, musique évidemment : tel est le réjouissant programme du soir.
Pour les séries télé, évoquons la très attendue et la très décriée (quel acharnement sur le net !!) saison 4 de « True Detective », sous-titrée « Night Country ». Exit le créateur du show, le difficile Nic Pizzolatto, et enter Issa López, qui prend en charge la réalisation et l’immense majorité du travail d’écriture de cette saison. Si cette saison au superbe environnement polaire et au casting haut de gamme (plus courte que les précédentes, 6 épisodes seulement) n’est pas exempte de défauts tant sur le plan de l’écriture que sur celui de la mise en scène, on est très loin de la purge décrite à droite à gauche par des fans toujours pas remis du visionnage de la première saison (il y a maintenant… 10 ans). Et si l’on prenait cette saison pour ce qu’elle est au lieu de la comparer sans cesse à la première ? Le problème, c’est que pour ça il faudrait que HBO et Issa López elle-même ne tendent pas le bâton pour se faire battre… décryptage de la chose !!
Pour la littérature et la BD, faisons d’une pierre deux coups, et parlons ensemble d’un essai passionnant au sujet en or, « V pour Vertigo - Hommage au label politique et expérimental de DC Comics », ouvrage coordonné par Siegfried Würtz. Le livre, comme l’indique son fort instructif sous-titre, se penche sur le label Vertigo (dépendant de DC Comics), probablement le laboratoire le plus crucial de la BD américaine de ces 40 dernières années. Chapeauté par l’éditrice Karen Berger, fruit de la fameuse « british invasion » des comics des années 80, mené par des auteurs aussi brillants que Neil Gaiman, Grant Morrison, Garth Ennis, Peter Milligan ou Warren Ellis, Vertigo dispose d’un catalogue ahurissant de titres, fruit de la vision de Berger et de choix artistiques audacieux. On passe en revue le sommaire inégal mais globalement passionnant de ce volume, entre analyse de quelques figures majeures du label (John Constantine ou Spider Jerusalem, par exemple) et réflexions sur la notion-même d’indépendance artistique… entre autres choses.
Une fois n’est pas coutume, le film qui nous intéresse ce soir est un documentaire musical, et pas des moindres : nous évoquons ce soir « In The Court Of The Crimson King - King Crimson at 50 » de Toby Amies. Loin des pénibles hagiographies généralement représentatives du genre, le film d’Amies, qui célèbre comme son nom l’indique les 50 ans d’existence de King Crimson, est d’une brutalité rafraîchissante, et, par moments, authentiquement poignants. Le docu est tout de même à réserver aux connaisseurs du groupe, car il n’y a pas de rétrospective de l’historique du groupe à l’attention des néophytes. A la place, on aura un aperçu passionnant des méthodes de travail de l’intransigeant Robert Fripp, l’un des musiciens les plus importants de l’histoire du rock, sans emphase aucune…
Le tout est accompagné de la meilleure musique possible : à l’occasion des 30 ans de l’album « Far Beyond Driven », écoutons l’implacable « Use My Third Arm » de Pantera ; le dernier single de Nick Cave and The Bad Seeds vient de sortir, en prévision de la sortie d’un album en août prochain, et ça s’appelle « Wild God » ; le texan James Lollar alias GosT est de retour avec l’abum « Prophecy », bien rentre-dedans comme il faut dans son genre synth-wave mâtiné de métal extrême, et on en écoute pour la peine le morceau titre ; enfin, en tout logique, on conclue l’‹ émission avec du King Crimson, en l’occurrence le terrible "Larks › Tongues In Aspic - Part IV" et c’est issu de l’album « The Construktion Of Light »…!!!
« A faster way to kill them all
Would take too goddamn long
Absorb through pores
The great escape »