Oui mais @Photonik a un emploi du temps TITANesque en ce moment.
Que en ce moment ?
Particulièrement en ce moment ! Il est le nouveau chanteur du groupe de heavy metal français TITAN qui a sorti son premier disque quand il était à peine né.
Tournée européenne et nouvel album en préparation.
Plus tout le reste…
Gni ?!
A lui les goupies ?
Plutôt des cougars à l’affût de chair fraîche!
ça reste des groupies !
On verra dans quel état il ressortira des premières dates
NOUS saurons pourquoi, en tout cas !
Oui, c’est plutôt ça qui se profile… mais je suis là pour l’amour de la musique, hein. ^^
On va quand même voir ce que donne les métalleuses suédoises (j’y suis le mois prochain).
Oui oui…
2024.05.01 - (3:15) Mercyful Fate, (30:47) Robert Harmon, Hitcher, (1:16:17) Thief, (1:30:13) Dave McKean, Prompt - Conversations avec un intelligence artificielle, Black Dog - les rêves de Paul Nash, (2:25:10) Replicant, (2:35:13) Michael McDowell, Katie, (3:04:37) Melvins
Merci, Manu !!
EPISODE 25 : Le doux aliéné de pierre qui tue !!
C’est un poil en avance (mercredi 08 mai férié oblige) que l’on retrouve la livraison hebdomadaire de « Tumatxa! »… Chouette alors !! Programme tout à fait classique, avec tout de même une double rasade de nouveautés cinématographiques (et pas des moindres) à signaler…
Cinéma, littérature, BD, le tout en musique : tel est le menu ce soir.
Pour le cinéma, double dose donc, avec deux petites productions très originales dans leurs propositions respectives. Dans un premier temps, on évoque « The Sweet East », premier long métrage de Sean Price Williams, sorte de comédie/satire politique assez gratiné dans son genre. Relecture contemporaine et acide des aventures d’Alice au Pays des merveilles, le film suit les pérégrinations de Lilian (incarnée par la fantastique Talia Ryder) sur la côte est des Etats-Unis, un voyage initiatique en forme de radiographie de la psyché collective américaine, jusque dans ses extrêmes. Dans un deuxième temps, on se penche sur le sublime « Enys Men » de Mark Jenkin (voilà un film pour toi, Manu Pradel !!), sorte de variation sur le film folk-horror canonique, baignant dans le climat envoûtant des Cornouailles. Voyages dans le temps ? Hallucinations ? Souvenirs vivaces occasionnés par un deuil impossible ? Difficile de dire ce qu’il se trame sur cette « île de pierre » (« enys men » en cornique, la langue des Cornouailles). Une certitude : le film est magnifique, transcendant son maigre budget sans problème. Deux sacrées belles surprises !!!
Pour la littérature, nous causons du deuxième roman de l’écrivaine franco-américaine Phoebe Hadjimarkos Clarke, « Aliène ». Dans ce roman stupéfiant narrant les aventures inquiétantes de Fauvel, jeune citadine qui se met au vert pour faire du dog-sittinge auprès d’une chienne clonée (!), sur fond de massacre et de mutilations d’animaux (!!) et d’enlèvements par des extra-terrestres (!!!), le tout baignant dans un climat polardeux anxiogène. Remarquable dans sa fusion de genres hétérogènes et sa façon virtuose de mêler les registres de langage, extrêmement inventif et original, « Aliène » est un roman formidable.
Pour la BD, on retrouve un habitué de l’émission, le vieux briscard Garth Ennis, ici associé à un compatriote, l’irlandais John McCrea, pour le premier tome (chez Urban Comics ; c’est la première édition VF du titre, d’ailleurs, assez étonnamment) des aventures du tueur à gages Tommy Monaghan, alias « Hitman » !!! Les inconditionnels du travail de Garth Ennis ne seront pas dépaysés : on retrouve le feeling inimitable et jouissif d’autres productions de l’irlandais, « Hellblazer » et « Preacher » en tête, et « Hitman » se paye même le luxe d’annoncer les travaux futurs d’Ennis (on pense bien sûr à « The Boys ») dans le développement de sa veine anti-super-héros trash et comique. Immanquable !!!
Le tout est bercé de musique pas vraiment douce (encore que, cette semaine, par moments…) : Harvestman, le projet solo de Steve Von Till (Neurosis, par ailleurs), revient avec le premier volet d’une trilogie, le bien-nommé « Triptych : part one », dont est extrait « Psilosynth » ; Gwenno illustre avec « Kan Me » générique de fin du « Enys Men » de Mark Jenkin, et c’est extrait de son album de 2022 « Tresor » ; les très impressionnants Inter Arma reviennent avec un sacré album, « New Heaven », et on s’envoie pour l’occasion l’oppressant « The Children The Bombs Overlooked » ; enfin, et c’est une joie sans cesse renouvelée, Darkthrone revient avec un nouvel album, « It Beckons Us All », et on en écoute l’épique final « The Lone Pines Of The Lost Planet »…!!!
« Stare into the brutish jaws
Of strife’s heartless device
And turn your back to hell.
Resolute in a profound defiance »
Très très intéressant cet « Aliène ». Je l’ai dévoré en moins de 24h pendant les vacances de février dernier.
J’ai souvenir d’un objet littéraire vraiment étrange avec des contours très flous voire fluides à tous niveaux : genre, narration, personnages,…
Pareil, je l’ai lu très vite.
C’est exactement ce que tu décris par ailleurs : hybridation à tous les niveaux, que ce soit le genre, le registre lexical, le rapport humanité/animalité… C’est franchement hyper bien foutu pour un truc qui pouvait puer le patchwork boiteux vu tout ce qui y est abordé. Vraiment impressionnant.
2024.05.08 - (2:17) Harvestman, (28:17) Sean Price Williams, The Sweet East, (1:02:53) Mark Jenkin, Enys Men, (1:28:58) Gwenno, (1:35:25) Phoebe Hadjimarkos Clarke, Aliène, (2:03:50) Inter Arma, (2:15:21) Garth Ennis, John McCrea, Hitman, (2:40:55) Darkthrone
Bah oui, tu te doutes bien que je me suis précipité sur ce film à sa sortie comme la vérole sur le bas-clergé. D’autant plus que Mark Jenkin a été à cette occasion interviewé dans un des mes fanzines folk horror de prédilection, Hwaet! (pour lequel il n’est pas impossible que je me mette à écrire, d’ailleurs, mais, chut, c’est un secret).
Chose amusante, le même numéro, consacré aux mégalithes, inclut également un entretien assez intéressant avec Steve Von Till, motivé notamment par son album « Music For Megaliths ». En fait, il n’est pas rare que cet artiste soit affilié à la scène folk horror et il semble tout à fait okay avec cette comparaison, à priori. Pas pour Neurosis ou Tribes of Neurot, évidemment, mais pour ses travaux solo et Harvestman (qui n’est pas loin d’être un one-man band, de toute façon). Donc, un épisode un peu axé folk horror, du coup, cette semaine. Merci pour ça.
Ceci dit, pour en revenir à « Enys Men », comme tu le dis fort justement, c’est un film qui a besoin de plusieurs visionnages et je n’en suis qu’à deux, pour l’instant. Qui plus est, je ne sais pas si tu parles de cela dans l’épisode mais Mark Jenkin présente un peu son film comme le deuxième volet d’un cycle thématique sur la Cornouailles, après un premier film, « Bait », qui avait beaucoup fait parler de lui à sa sortie en 2019. Notamment avec un critique plus que respecté en GB, Mark Kermode, le déclarant comme son film de la décennie, rien que ça. Du coup, j’ai un peu le sentiment qu’il faudrait que je visionne « Bait » avant de former totalement mon opinion sur « Enys Men ». Mais, en tout cas, je pense qu’on est en train d’assister à l’apparition d’un cinéaste passionnant. Ça me rappelle un peu les débuts de Ben Wheatley, à l’époque où il sortait chef d’œuvre sur chef d’œuvre (ses 4 premiers longs, en gros, avant que nos attentes soient quelque peu réévaluées devant ses productions plus tardives). En tout cas, Jenkin est certainement un réalisateur que je vais suivre de très très prêt.
Aussi, vu que c’est de saison, toujours dans le même entretien, Jenkins évoque vite fait la date du 1er Mai. Je pense que ça pourrait être une piste interprétative intéressante pour le film. Pour expliciter, cette date est celle du festival de Beltaine, aka. May Day, qui est probablement, avec Samhain/Halloween, le jour de l’année qui a le plus été utilisé dans l’imaginaire folk horror. La scène finale de Wicker Man, déjà. Ou les célébrations dans les rues d’Edinburgh ou Prague, tous les ans. Et la fameuse nuit de Walpurgis qui la précède.
Mais c’est aussi, bien sûr, la Fête Internationale du Travail ce qui, pour une région minière comme la Cornouailles, avec les traditions politiques qui vont avec, est assez importante.
Du coup, vu qu’il évoque tout cela dans son entretien (et que ce sont, de toute façon, des notions qui me tiennent à cœur), je serais tenté d’évaluer le travail de Jenkins avec ce double prisme folklorique et socio-politique. Mais, comme je disais, je commence tout juste ma réflexion sur ces films.
Et enfin, il cite, toujours dans le même entretien, il cite l’extraordinaire « Cri du Sorcier » de Jerzy Skolimowski, comme de la folk horror du Devon (autre comté britannique, à coté de la Cornouailles). Il cite aussi « Onibaba » de Kaneto Shindō. Et, ouais, je vois un peu le lien entre ces films, je crois
Enfin enfin, juste pour le teasing: « I think the new film that I’m doing probably lands about halfway between the social realism of Bait and the supernatural of Enys Men. It’s a much bigger film, but it lands between the two and it will be made in the same way. »