TUMATXA : L'ÉMISSION !

Pour la peine… je me réécoute l’album.

Tu as bien raison!

Ce n’est pas le seul en ce qui me concerne, mais celui que j’écoute le plus, ça c’est une certitude. Un vrai chef-d’oeuvre du genre, complètement « canal historique » dans son approche, sans qu’on ait pourtant l’impression d’avoir entendu ça 100 000 fois.

Ah oui ? OK. Il me faudra le réécouter alors, ce que je n’ai pas fait depuis 15 ans au bas mot, si ce n’est 20… Bordel, ça passe.

OK, je vois ce que tu veux dire. En ce qui me concerne, peut-être parce que McDowell fait partie des auteurs qui assument totalement (revendiquent, même) la nature « basse extraction » de leur prose, perso je trouve l’exercice totalement accompli. Sur les trois bouquins déjà sortis, à chaque fois je trouve qu’il y a de petites variations dans le traitement qui apportent un truc différent… Et thématiquement il y a toujours du biscuit.
Mais je comprends que l’on puisse considérer ce type de bouquins comme « anecdotiques » (si je comprends bien le sens de ta remarque). Je préfère considérer qu’à l’aune de ses ambitions, c’est très abouti.

Tu avais lu d’autres Damasio ? Perso je découvre son travail avec ce recueil de textes. Evidemment c’est très différent de ses romans, mais très intéressant dans son genre, pour dire le moins. Je pense que je vais me prendre au moins « Les Furtifs ».

Il a 20 ans cet album ? C’est possible ça ?

J’ai lu « La horde du contrevent » et « Les Furtifs ».
Je trouve que le gars a beaucoup de talent et bosse énormément ses romans même s’il me gonfle souvent car il veut en mettre plein la vue au lecteur. Je trouve qu’il y gagnerait en étant un peu plus « humble ».
Mais ça reste de super romans avec des idées et concepts vraiment géniaux.

Bizarrement, je n’ai toujours pas lu « La zone du dehors » (pourtant j’ai le bouquin même s’il est bien enfoui dans ma pile à lire) alors que thématiquement il m’intéresse énormément. D’ailleurs, c’est peut-être une bonne piste pour débuter en ce qui te concerne.
Ça parle des sociétés de contrôle sous modèle démocratique.
Ha, je vois déjà que tu frétilles! :grin:

Ah oui, c’est possible. Mais c’est juste.

Ce n’est pas sa prose qui me pose problème. Au contraire, ça me fait du bien surtout quand c’est à la suite de lectures plus denses.
J’ai adoré « Blackwater » mais c’est peut-être lié au côté feuilletonnant avec des climax bien campés.
Je trouve que dans les 2 autres romans sortis, il y a pleins de scènes « chocs » mais il leur manque quelque chose pour qu’elles soient vraiment mémorables. Pareil pour les protagonistes, je trouve que globalement ils manquent d’épaisseur…
Mais au final j’aime bien ce qu’il fait et je continuerai à lire ses prochains livres.

2024.05.22 - (2:07) Beth Gibbons, (24:33) Ken Russell, Mahler, (1:09:40) Fabio Frizzi, (1:19:39) Alain Damasio, Vallée du Silicium, (2:14:52) Hum, (2:23:47) Ed Brubaker, Sean Phillips, Night Fever, (2:47:01) Sam Kieth, The Maxx, (3:01:28) Bossk

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Merci !!!

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Il a 22 ans, cet album, si mes calculs sont bons !

Fin 2003 si mes recherches sont bonnes.

Oui, ça c’est très vrai. Mais parfois, ce manque d’épaisseur joue en faveur de la portée « parodique » des écrits de McDowell, que je trouve très flagrante sur « Katie ». Le love interest de Philo, c’est une sorte de cliché sur pattes (comme sa mère, d’ailleurs) à un point tel que McDowell en tire des effets comiques.
Ceci dit, par moments, c’est vrai que les persos manquent simplement de substance et qu’ils ont plutôt une fonction « utilitaire ».

Bien sûr que je frétille… Ha ha !
Avant même de me pencher concrètement sur les écrits de Damasio (avec « Vallée du Silicium », donc), j’avais déjà repéré (notamment à la faveur d’entretiens ou de conférences qu’il a donnés) son très fort tropisme envers le versant qui me branche le plus de la french therory, Deleuze et Foucault en l’occurrence, le versant le plus « burroughsien » en effet, puisque tu me vois venir avec mes gros sabots. ^^
J’ai oublié de le dire durant ma chronique d’ailleurs, mais il y a un moment dans le bouquin où il explique que ce penchant politico-philosophique infuse complètement sa fiction. C’est évident dans « Les Furtifs » je pense, dont le pitch peut faire penser à cette phrase de Deleuze que j’adore (« des relations imperceptibles entre des gens imperceptibles, c’est ce qu’il y a de plus beau »), mais aussi de « La Horde… » et de sa dimension « collective ». Il souhaite mettre en place des récits qui soient le reflet de ces théories qui infusent sa pensée par ailleurs, mais pas dans le sens préchi-précha, plutôt dans le sens où la nature même des récits est impactée par ces thèses.
« La zone du dehors » est né semble-t-il de son intérêt pour les écrits de Foucault dans ce qu’ils ont de plus imprégnés des concepts de Burroughs (sociétés disciplinaires devenues obsolètes par l’apparition de la notion de Contrôle, pour le dire très grossièrement).

Ah oui ? OK, de tête je m’étais dit 2002.

Précis qu’il a dit le Vinchou.

:rofl::rofl::rofl:

Je n’avais pas osé sortir l’artillerie lourde. :grin:

EPISODE 28 : La Fureur d’Howard le voyageur !!!

Cette semaine dans « Tumatxa! », du lourd, du très lourd, dans la meilleure acception du terme bien entendu. La semaine prochaine, du fait d’un planning un peu surchargé ces jours-ci, pas d’émission ; du coup, on se venge par anticipation et on met le paquet cette semaine !!!

Cinéma (le film de l’année), BD (du patrimonial immanquable), littérature (un roman absolument génial), le tout avec de la chouette musique : tel est l’époustouflant programme de la semaine !

Pour le cinéma, évoquons ce qui est tout simplement la sortie immanquable du mois, attendue comme la deuxième venue du Messie par tout cinéphile qui se respecte, j’ai nommé l’immanquable « Furiosa : une saga Mad Max » de George Miller. Dernière entrée (enfin, dernière en date, on espère) dans l’univers post-apocalyptique de Max le dingue, « Furiosa » constitue la préquelle de l’incroyable « Mad Max : Fury Road », et raconte les origines d’Imperator Furiosa, LA révélation du film, alors incarnée impeccablement par Charlize Theron. Ici, c’est l’envoûtante Anya Taylor-Joy qui reprend le rôle, alors que George Miller, 79 ans tout de même, rempile derrière la caméra. Moins frénétique et spectaculaire que « Fury Road », mais plus ample et épique, et creusant plus encore la dimension mythologique (plus encore que tout le reste de la saga), « Furiosa » est tout sauf une déception ; n’écoutez point les esprits chagrins qui n’ont pas su goûter au charme du film d’emblée, ils se raviseront bien vite !!! Encore un chef-d’oeuvre à l’actif de l’australien…

Pour la BD, retour sur un titre emblématique de l’histoire du comic book, que nous avions déjà évoqué il y a quelques temps mais qui revient dans une édition intégrale ces jours-ci, à savoir le premier volume de « Howard le canard : l’intégrale 1973-77 », signé par Gene Colan (entre autres) aux dessins et par l’incomparable Steve Gerber au scénario. Sorte d’injection de la tradition du « funny animal » dans l’univers plus naturaliste du Marvel des seventies, Howard the duck est aussi la voix de Gerber et le véhicule de ses tendances parodiques/satiristes/anarchisantes. Immensément populaire en son temps, éminemment influent (pas de « Cerebus » de Dave Sim sans Howard), très représentatif du travail très singulier de Gerber, « Howard le canard » est un immanquable, un jalon essentiel de l’histoire du comic book américain… et un sacré sac de noeuds juridique !!! Retour sur tout ça.

Pour la littérature, après l’avoir évoqué brièvement à la faveur d’une chronique antérieure (portant sur « Plasmas » de Céline Minard), nous évoquons l’incroyable « Si une nuit d’hiver un voyageur », qui nous donne l’occasion de nous pencher pour la première fois sur le corpus d’Italo Calvino. Récit loufoque mais d’une profondeur abyssale, basé sur de savantes mises en abyme et des jeux spéculaires vertigineux, le roman de Calvino est d’une drôlerie irrésistible dans sa mise en boîte du milieu littéraire, mais constitue surtout une ode vibrante au pur plaisir de lecture. Absolument génial !!!

Le tout est comme d’habitude agrémenté de bonne zique, les copains : Lodestar, l’un des nombreux projets de l’excellent Heitham Al-Sayed, vient de sortir « Zonen », son deuxième album (quelques 27 ans après le premier !!), dont est issu le beau « Hyperitual » ; Tom Holkenborg alias Junkie XL signe la BO de « Furiosa », dont est extrait « The Stowaway » ; Sorcerer, combo parisien de hardcore metal, sort « Devotion », un premier album en béton armé, dont est issu « Fortress » ; enfin, on finit par un morceau un peu difficile signé par le compositeur allemand Berhhard Günter, l’étrange « Crossing The River (Night Music) », si long et ténébreux qu’il vous emmènera jusqu’au bout de la nuit…!!!

« This fight is done
There won’t be a reckoning
Give me a clue to find a comfort zone
I need no help to bury me »

EPISODE 28 !!!

Image Calvino

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Miam, programme alléchant avec Furiosa que j’ai prévu de voir, Howard que j’ai fini dimanche dernier, Calvino que je ne connais pas et Lodestar qui ressort un album (totalement improbable cette info :scream:).

Effectivement, et autant j’adore le premier album (mais alors vraiment), autant je trouve que celui-là en est vraiment un digne successeur, assez différent dans l’esprit (plus « rétro » mais dans le meilleur sens du terme) mais très abouti.

Je ne connaissais pas non plus et c’est la mention par Céline Minard de l’influence de ce livre sur son « Plasmas » (que j’avais beaucoup aimé, notamment sa structure très originale, et c’est précisément sur ce point que MInard a été influencée par Calvino) qui m’a donné envie de le lire. Et pour le dire très brièvement : énorme baffe en ce qui me concerne.

Encore un souci informatique. J’ai un disque dur qui a grillé. Du coup, je vais peut-être devoir prendre quelques jours pour m’occuper de l’archivage mais ça sera fait