Oui, il est toujours dommage que la dernière ligne droite d’un récit constitue sa part la plus faible. Et de fait, l’épisode 7 est bien le plus faible du lot pour « La Mesias »…
Ceci étant posé, il y a des choses vraiment formidables juste avant comme tu le signales (dans ma chronique je n’ai pas assez insisté je crois sur le rapport au spectacle, comme ce qui se joue autour de « Singing in the rain » par exemple, ou la façon très maligne dont les auteurs soulignent que c’est bien la diffusion virale propre au net qui permet l’émergence de Stella Maris…) ; le récit est souvent bouleversant, et il faut saluer l’incroyable direction d’auteurs des « Javis », qui dirigent leurs interprètes (y compris très jeunes) de main de maître.
En termes de réalisation, c’est aussi très nettement plus inspiré et audacieux que le tout-venant de la production télévisuelle.
Dommage donc, vraiment, qu’ils aient eu la main un peu lourde en termes d’écriture sur la fin.
Un film que je vénère au-delà du raisonnable. Je l’adore, vraiment.
En ce qui concerne le Pays Basque, je vois au sommaire qu’il y a le « Akelarre » de Pedro Olea, que je n’ai pas vu, sacrilège… mais je vais me rattraper et assez rapidement.
Et tu « vends » (façon de parler bien sûr, quel terme affreux…) extraordinairement bien « Psychomania » alias « The Death Wheelers », que je vais me faire pendant ces vacances, tiens. Sans compter qu’il y a George Sanders au générique, un acteur que j’aime beaucoup.
J’ai été vraiment impressionné par la scène dans la sorte de rave où Irène est sous drogues.
Je l’ai d’ailleurs regardé quelques jours après de façon isolé et en me renseignant, j’ai appris qu’ils avaient utilisé l’IA pour sa réalisation.
J’ai trouvé que c’était une utilisation très intéressante (et réussie) de cette technologie.
Monsieur Toussaint Louverture, sur fesse d’bouc le 5 mars :
Mark Z. Danielewski vient de dévoiler le titre de son prochain livre : Tom’s Crossing.
Ceux qui ont lu La Maison des Feuilles y verront peut-être comme moi une possible référence à Tom Navidson, le frère du personnage principal de La Maison.
Je suis totalement euphorique.
à suivre, s’il y aura traduction (et si ce sera le même traducteur)…
EDIT : on en aura pour un moment… Tom’s Crossing by Mark Z. Danielewski: 9781524747718 | PenguinRandomHouse.com: Books
Ce sera forcément le même. Franchement, je ne vois que Claro pour traduire ce type de roman.
Paraît que Mark Z. Danielewski et Claro sont très bons amis…
Oui, et le couple de bourgeois occultistes qu’il forme à l’écran avec Beryl Reid y est pour beaucoup dans la réussite du film. Et, oui, ça a déjà été dit mais la ressemblance de ces deux personnages avec les homonymes de George Sanders, Alex et Maxine Sanders, fondateurs de la wicca alexandrienne, n’est peut-être pas totalement fortuite.
Oui, entre celui-là, « Les Sorcières de Zuggaramurdi », « Errementari », « Les Sorcières d’Akelarre », « Irati » et autres, on commence à avoir un bon nombre de films sur le folklore basque, mais celui de Pedro Olea reste mon préféré, je pense (pas encore vu « Irati », toutefois).
Ni « Les Sorcères d’Akelarre » ni « Irati » ne sont de très bons films à mon sens, je le crains. Les autres sont nettement plus intéressants. Celui de Pedro Olea m’intéresse plus que cette nouvelle vague, je dois bien l’avouer.
Oui, très intéressant… et je ne serais pas du tout surpris que Danielewski revienne à cet « univers » qui a fait sa gloire, car il faut bien reconnaître que la suite de sa carrière, pourtant pas inintéressante, est loin d’avoir rencontré le même succès. Je pense à sa saga fleuve « The Familiar » censée se déployer sur 27 (!!!) volumes, et annulée après 5 volumes seulement faute de ventes satisfaisantes.
Mais quelle idée ! Personne n’a fait ça sauf Zola et dans la BD ! Après pourquoi pas. Mais c’est bien une partie d’une vie pour faire 27 volumes ! Sur un même sujet qui se développera et évoluera, personnellement, ce n’est plus possible de nos jours…
Tu connais Guin Saga ?
Bon, en France, on n’a eu que les cinq premiers.
Tori.
Y a ça aussi que j’aime beaucoup ^^ .
Mais ça dit que ce sont des nouvelles. On parlait de romans… les nouvelles, un peu comme Maurice Leblanc ou d’autres (comme pour Fantomas, par exemple) - ça ne ne fera qu’un grand roman. Enfin, je dis ça sans connaître l’ampleur… je n’ai pas vu le nombre de pages…
Ah ouais mais là c’est de la science-fiction tout comme pour Isaac Asimov pour ses cycles…
Je ne connais pas Guin ni La Compagnie des Glaces…
Mais sinon quelqu’un connaîtrait des romans non policiers pas de science-fiction ni de fantasy, juste littérature moderne qui a un nombre de volumes similaires ? Daniel Pennac n’y est pas encore arrivé je crois…
C’est une mauvaise traduction depuis l’anglais. Ce sont des novels, des romans.
Tori.
Edit : concernant la pagination, on tourne aux alentours de 250 pages par tome.
Ah oui ça change tout. 148 volumes ! elle les trouve où ses idées ?
Ne pose pas de questions pour lesquelles tu voudrais pas connaître la réponse.
Si justement ! Je veux le savoir ! J’aimerai bien avoir autant d’idées et en faire des romans !
EPISODE 19 : L’ombre de l’évangile cérébral - Spéciale Japon !!
C’est le grand retour de « Tumatxa! » !! Bon, ça ne faisait que 15 jours que l’on s’était quittés mais avouez que vous ressentiez comme un petit manque… et moi aussi bien sûr. Pour la peine, ce soir, émission un brin spéciale puisque tout entière consacrée à des oeuvres en provenance de l’archipel nippon.
Cinéma (japonais, donc), essai (sur un chef-d’oeuvre terminal de l’animation japonaise), manga, le tout en musique (exclusivement nippone) : tel est le programme de la soirée. On dit « domo arigato » quand on est poli !!! Je sais que vous l’êtes.
Pour le cinéma, joie non dissimulée que d’évoquer l’un des grands chouchous de cette émission (dont on a abordé tous les films ou presque au fil des ans), j’ai nommé l’immense Shinya Tsukamoto (« Tetsuo », « Tokyo Fist », « Fires On The Plain »). Nous avions lamentablement raté son dernier opus lors de sa sortie salles l’an dernier (certes fort limitée) ; hors de question de se louper à nouveau avec la sortie Blu-Ray (chez Carlotta) de « L’Ombre du Feu », car tel est le nom de la chose. Après « Fires On The Plain » (2014) et « Killing » (2018), le film constitue le troisième volet d’une trilogie de la guerre informelle mais puissamment cohérente sur le plan thématique. Dans l’immédiat après-guerre, en plein débâcle japonaise, au milieu des ruines, une femme, un jeune enfant et un soldat se tournent autour et tentent de survivre, en reconstituant un semblant de cocon familial ; ça aurait pu bien se passer mais il n’en sera rien, traumas de la guerre obligent… Tsukamoto n’est certes plus le cinéaste cyberpunk enragé qu’il était aux premières heures de son incroyable filmographie, mais « L’Ombre du Feu » n’en est pas moins soufflant d’intensité, et aussi de maîtrise formelle (notamment sur sa superbe première moitié). Et quelle direction d’acteurs !!!
Pour la littérature, évoquons ensemble le précieux essai de Virgine Nebbia consacré au chef-d’oeuvre d’Hideaki Anno, la série animée « Neon Genesis Evangelion » et ses déclinaisons cinématographiques. « La saga Evangelion - L’oeuvre d’une vie », paru chez Third Editions, se veut un tour d’horizon assez exhaustif sur le plan thématique et référentiel (et dieu sait qu’il y a de quoi faire en la matière) de l’oeuvre d’Anno, sorte de troisième impact (pour rester dans la terminologie propre à « Evangelion ») dans le monde de l’animation japonaise. L’essai se double d’une passionnante et fort instructive biographie d’Anno… Comme le titre le laisse entendre, il y a bien des choses à dire et des parallèles à établir entre la vie d’Anno et son travail. « Evangelion » est une oeuvre d’une richesse et d’une puissance inégalées, mais pas forcément « facile d’accès » ; en cela l’essai de Virginie Nebbia constitue un formidable appui pour pénétrer l’univers de Shinji et ses ami(e)s… à réserver quand même à ceux qui connaissent déjà bien « Evangelion » et son « lore », vous l’aurez compris.
Pour la BD, on se penche à nouveau sur le corpus d’un mangaka déjà régulièrement évoqué au sommaire de cette émission, à savoir le trublion du manga horrifique Shintaro Kago, qui nous revient en VF en ce début d’année avec l’excellent « Dommage Cérébral », quatre récits d’horreur tour à tour loufoques et dérangeants, ludique et incroyablement gore comme Kago sait faire. Attention, comme on l’a déjà dit à son sujet, Kago n’est pas qu’un provocateur bête et méchant qui s’amuse à outrepasser les limites de la bienséance et à choquer le bourgeois pour le simple plaisir de la chose. Il est aussi ça, bien sûr, mais c’est également un formaliste qui joue des spécificités de son médium et développe une méthode de travail toute singulière. En bref, un auteur au sens plein et entier du terme.
Le tout est couplé à de la bonne musique (japonaise) comme il se doit : Boris, le combo tokyoïte sludge/heavy/shoegaze/ambient/post-rock n’a pas assez eu les honneurs de cette émission, et on corrige un peu le tir avec l’ultra-lourd « Genesis », qui ouvre l’album « No » ; « Crépuscules », le double album de Tujiko Noriko, est tellement beau qu’on le réexplore aujourd’hui, via le sublime « Bronze Shore » ; il y a deux groupes au moins qui s’appellent Ghost, mais évidemment ce soir ce ne sont pas les suédois mais les japonais qui nous intéressent, à travers leur premier album dont est issu « Ballad Of Summer Rounder » ; enfin, rendons hommage au formidable corpus des Boredoms menés par Yamatsuka Eye, avec un extrait de leur EP « Super Roots 7 »…!!!
« Fly me to the moon
Let me play among the stars
And let me see what spring is like
On a-Jupiter and Mars »
Ouais, un peu d’accord. Malgré toute l’affection que je peux avoir pour Alex De La Iglesia et pour le sujet, je trouve quand même « Les Sorcières de Zuggaramurdi » sympathique mais un peu anecdotique dans son corpus, par exemple. Bon, ça reste le meilleur film dans cette nouvelle vague, je dirais, mais, pour l’instant, il n’y a rien de bien fascinant dedans. Bon, « Errementari » avait un petit quelque chose, on va dire. Je pense que son pendant Alpin est pour l’instant plus intéressant mais on est pas à l’abri d’un grand film sur le sujet, à un moment. Allez, si je me lance dans la réalisation, je le ferai moi-même, ha ha.
Bon, et sinon, chapitrage un peu tardif (encore et toujours, mon déménagement se révèle bien chronophage):
2025.03.12 - (2:41) Boris, (24:42) Shinya Tsukamoto, « L’Ombre du Feu », (1:12:41) Tujiko Noriko, (1:24:11) Virginie Nebbia, Hideaki Anno, « La Saga Evangelion - L’Œuvre d’une Vie », (2:33:55) Ghost, (2:49:06) Shintaro Kago, « Dommage Cérébral », (3:09:04) Boredoms
Vraiment, c’est la première fois que tu passes du Boris ? Ça m’étonne. Il était effectivement temps de combler cette lacune. Bon, pour de vrai, il y a tellement de choses à explorer et si peu d’espace, ça se comprend. Mais, oui, groupe fabuleux (oserais-je le dire: je pense qu’ils m’intéressent plus que Merzbow… choquant).