Oups : un petit erratum. Durant la chronique de « Under The Silver Lake », au sujet de Brian De Palma, il fallait évidemment comprendre qu’il est le « descendant direct d’Alfred Hitchcock » : j’ai dit durant l’émission qu’il en était l’ancêtre direct, c’est bien sûr une bêtise…
C’est clairement mon Dick préféré, d’une courte tête devant « Substance Mort » que j’adore aussi.
Je suis un peu plus contemplative que vous, semble-t-il, car mon Dick préféré est Le guérisseur de cathédrales… mais vous m’avez donné envie de relire Le Dieu venu du Centaure.
ginevra
J’aime beaucoup « Le guérisseur de cathédrales » moi aussi ; c’est vrai qu’il a une « humeur » un peu différente du Dick plus classique, ceci dit.
J’aime bien cependant la veine du Dick un peu plus « méchant » et dark : dans ses romans moins connus, j’aime énormément « A Maze Of Death/Au bout du labyrinthe », qui relève un peu de cette veine plus hargneuse.
Serviteur !
EPISODE 2 : L’étoile tranchante des dieux !
Mais que le temps passe vite… C’est déjà le moment de retrouver le deuxième épisode de cette nouvelle saison !!
Le programme cette semaine :
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Pour le cinéma, on se penche sur l’un des derniers efforts de l’un des cinéastes contemporains les plus actifs et passionnants qui soient, j’ai nommé Sono Sion le frappadingue, avec le contemplatif (pour le coup) et rare « The Whispering Star ».
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Pour la BD, on aborde l’actualité la plus récente, avec l’excellent « God Country » de Donny Cates et Geoff Shaw, où se mêlent les ambiances respectives des travaux d’un Cormac McCarthy et d’un Michael Moorcock…
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Au rayon série télé, on évoque une production HBO toute récente, avec « Sharp Objects », adaptation d’un roman de Gillian Flynn, qui met elle-même la main à la pâte, aux cotés de Marti Noxon et Jean-Marc Vallée.
Et pour la musique ce sera :
« Red Dawn Tibesti », issu de « Alma/Baltica », effort ambient des habituellement très énervés Dirge, le sublime « Fire Of The Mind », extrait du dernier véritable album du groupe mythique Coil, « Catherine In The Dunes », morceau électro-pop/folk de l’irlandais Adrian Crowley, et on termine avec le groupe préféré de l’héroïne de « Sharp Objects », à savoir Led Zeppelin, pour le méconnu et surpuissant « Achilles Last Stand »…!!!
« Death is centrifugal
Solar and logical
Decadent and symmetrical
Angels are mathematical
Angels are bestial… »
Je l’ai vu en première partie de Dominique A en solo à la Philharmonie de Paris, c’était magnifique!
En plus, il est aussi drôle sur scène que ses chansons sont profondément tristes. Un superbe moment. Si vous avez l’occasion de le voir, n’hésitez pas!
D’ailleurs, j’adore « The wish » le morceau d’intro de son dernier album « Dark Eyed Messenger ».
Très intrigant. Je ne me suis pas encore penché sur le cinéma de David Robert Mitchell, mais dès que je tombe sur It Follows et Under the Silver Lake, je n’hésiterai pas…
Au rayon BD, on évoque une des grosses sorties du début de l’été chez Urban Comics, avec l’excellentissime “Black Monday Murders” de l’inégal mais passionnant Jonathan Hickman, assisté au dessin par Tomm Coker.
En fait, je n’ai même pas tenté les Avengers de Hickman suite à la déception de ses 4 Fantastiques. J’ai redonné une chance à son travail pendant les sagas Infinity et Secret Wars et je n’ai pas non plus aimé. Je crois qu’Hickman n’est définitivement pas un scénariste pour moi (on en a souvent parlé, oui ^^)…ce qui fait que je ne l’ai jamais suivi sur une de ses séries indés…
Tomm Coker a réalisé un film d’horreur (co-réalisé en fait après recherche) ? Avec Shanny Sossamon et la chanteuse Pink ? Tu me l’apprends…Catacombs n’a pas l’air d’avoir bonne réputation, mais bon pour moi tant que je ne l’ai pas vu, ça ne veut pas dire grand chose…
Et très intéressante sélection musicale pour débuter la saison. Je n’ai pas trop accroché au son du Nine Inch Nails, mais le reste m’a bien plu…
Je crois qu’il faut voir « It Follows », au moins, oui. Surtout en étant bien fan de films d’horreur, évidemment…
Mais « Under The Silver Lake », par son aspect référentiel et sa virtuosité, pourrait bien te plaire aussi.
C’est vrai que tu n’avais pas suivi le run de Hickman sur les « Avengers », je m’en souviens. Je confonds avec les joutes homériques (notamment avec Victor !!) concernant sa prestation sur les FF ; tu avais souffert sur la durée de son run !!
Si je n’avais qu’une seul série indé à te conseiller de sa plume, si par hasard tu tombais dessus, ce serait quand même « Manhattan Projects », qui tranche nettement (notamment par son humour) avec le reste de sa bibliographie.
Concernant le film de Tomm Coker, il est à ne pas confondre avec un film quasi homonyme de 2014, un found footage apparemment ; je viens de voir ça (le titre original diffère, ceci dit). J’ai bien envie de laisser sa chance à celui de Tomm Coker, par pur fanboyisme pour la sublime Shannyn Sossamon.
Merci pour ton assiduité !!
Hmm, si en plus c’est bien en live…
Je ne connais que son « Dark Eyed Messenger », mais ce dernier a pas mal tourné à la maison cet été. Un disque triste, certes, mais très apaisant aussi.
Petit rebond sur la discussion SF de la semaine précédente :
La nouvelle de Le Guin donne surtout une idée de ce qu’aurait été le film de Cameron s’il avait traité son sujet un peu plus intelligemment, si ça peut te rassurer.
Quand je pense que tu m’as dit que l’ Anomaly de S.U.P. n’était pas très estival.
Ah, à ce compte-là c’est plutôt alléchant, ma foi…
Hé hé, j’en conviens : celui d’Adrian Crowley ne l’est pas beaucoup plus, en effet.
C’est bien « Les démons » (anciennement « Les possédés ») de Dostoievski que tu évoques pour Coil.
Par contre la parenté me semble moins évidente au vu du titre.
En français, la phrase du gouverneur Lembke est la suivante : « Le feu est dans les esprits et non dans les maisons » ( traduit par B. de Schloezer - version Folio classique en poche)
Du coup, je trouvais bizarre que ce soit traduit par « Fire of the mind ». J’ai regardé la traduction anglaise du texte qui donne ceci : « The fire is in the minds of men, not in the roofs of buildings. » (je me rends compte d’ailleurs que je préfère cette version, le terme « maison » seul dans la version française étant très évasif).
C’est Coil qui a parlé du lien entre ce morceau et « Les démons »?
Sinon, très chouette morceau que j’avais déjà entendu mais je n’aurais pas mis de nom sur l’interprète. Ca va être l’occasion de me mettre plus sérieusement à Coil que je connais de manière plus que légère…
Dernier point, il faut lire Dostoievski ! Petit à petit (je n’ai toujours pas fini, il me reste encore pas mal de textes courts à découvrir), mais il faut le lire à mon avis.
ajout : d’anciennes traductions du texte en français sont plus proches de la version anglaise : « L’incendie est dans les esprits , et non sur les toits des maisons ». (mais je préfère le terme feu à celui d’incendie )
Ouais, je sais. En fait, j’étais toujours là, ne serait-ce que pour l’archivage des épisodes. Je lisais aussi le fil de discussion. Mais je manquais juste de temps pour me joindre aux festivités. J’en ai un tout petit peu plus, maintenant. Je viendrai faire coucou de temps en temps.
Donc, pour rebondir sur l’émission, je n’ai pas encore vu « Under The Silver Lake » (pas impossible que j’aille le voir demain soir, en fait, si je ne suis pas trop crevé). Par contre, je suis bien content que tu évoques le Chiptune, vu que c’est un de mes genres de prédilection depuis quelques mois.
Disasterpeace est probablement un des plus intéressants dans cette scène. Au passage, il a publié, il y a quelques heures, une mixtape de musiques très diverses (mais toutes de moins d’une minute) en hommage à David Lynch, pour le compte de Lynchland, une communauté de fans du cinéastes. Je me suis dit que ça pourrait éventuellement intéresser du monde ici: Mixcloud
Mais mon coup de cœur du moment (et qui a fait ses preuves quand il s’agit d’accompagner mes balades dans les rues de Paris tard le soir), c’est Master Boot Record. Fondamentalement, c’est de la chiptune classique (avec des sons proches de ceux que pouvaient produire des PC de la génération 386/486, en gros), mais avec un aspect métal considérablement plus marqué (enfin, y’a des grosses guitares qui crient, quoi). Et bien soir, quoi de plus logique pour un groupe de ce genre de nommer ses disques et chansons selon des lignes de code DOS. https://www.youtube.com/channel/UCEVndLRqBDNcZhBdWo5oepg
Et, sinon, pour en revenir, indirectement, à « Under The Silver Lake », j’avais regardé, il y a quelques années, l’adaptation en mini-série, avec Andrew Garfield dans le rôle principal, de la quadrilogie de polars « Red Riding », se passant dans le Nord industriel de l’Angleterre, chaque épisode se déroulant durant une année précise, 1974, 1977, 1980 et 1983, avec, donc, en toile de fond, la figure de l’Éventreur du Yorkshire. Je n’ai, pour l’instant, vu que le premier volet mais j’avais trouvé ça bien sympathique et Garfield était parfait. Je suis bien content qu’il atteigne une certaine reconnaissance. Il pourrait devenir un acteur passionnant, je pense. Il tenait aussi le rôle principal du dernier Scorsese, « Silence », non ?
Bon, sinon, juste une petite remarque en passant: Socrate a bel et bien existé. On n’a que peu d’informations sur le personnage historique mais les témoignages sont suffisants pour, au moins, enlever les doutes sur son existence avérée. En particulier, lors de sa condamnation à mort, plusieurs auteurs ont produits des textes politiques, dont certains sont encore disponibles, pour sa défense ou son accusation. Tu pensais peut-être à Homère dont, effectivement, l’existence est douteuse.
En tous cas, bien content de te réentendre. A plus tard.
Après enquête rapide, je confirme ce que tu me dis là. Il est peu probable qu’il y ait un lien entre le morceau de Coil et la citation de Dostoieivski ; ce n’est pas Coil qui relève la parenté d’ailleurs : c’est Mathhew McNerney, le chanteur d’Hexvessel qui reprend ce morceau sur scène. Il a pas mal extrapolé j’imagine…
Je sais qu’il faut lire Dostoïevski, au moins ses plus grands textes : je n’ai lu que les « Carnets du Sous-sol », il y a une bonne quinzaine d’années, un texte très court au regard du reste de son corpus. J’avais adoré d’ailleurs.
Et bien content de te relire, de mon côté !!
Concernant le chiptune, je n’ai une connaissance que très superficielle du genre (un reportage sur Arte plus quelques trucs glanés sur le net), mais ça me parle beaucoup, sur le papier. Question générationnelle, je suppose. Je prends note du nom de Master Boot Record ; l’aspect metal a des chances de me parler…
Concernant Distasterpeace, j’imagine en effet que le lien vers Lynchland a de quoi intéresser certains ici, oui, moi le premier !! Au passage, j’ai jeté une oreille plus « concentrée » sur sa BO pour « Under The Silver Lake », et c’est quand même assez impressionnant dans le genre « réactivation de la BO orchestrale symphonique hollywoodienne classique », qui est assez largement en train d’être supplantée. C’est d’autant plus impressionnant quand on prend en compte son parcours (sans compter qu’il est jeune, 32 ans), de la chiptune à la BO de film en passant par la BO de Fez… Un artiste à suivre, incontestablement.
Intéressant que tu évoques « Red Riding », qui m’avait intéressé à sa sortie sur la foi de quelques papiers élogieux mais auquel je n’avais plus du tout repensé depuis. Je n’avais par contre absolument pas percuté sur le fait que c’était Garfield qui jouait dedans.
C’est bien ce dernier qui joue dans le « Silence » de Scorcèse, mais je n’ai pas encore « osé » regarder ça, par respect pour Scorcèse qui a longtemps été un de mes cinéastes de chevet (et le demeure, au regard de son corpus passé). Le film s’est tellement fait étriller de tous les côtés…
Tu as raison pour Socrate ; c’était bien Homère que j’avais à l’esprit en émettant des doutes sur son existence réelle… Tu lis dans mes pensées ou quoi ?
Je suis tombé dedans assez tôt vu qu’un des artistes emblématiques de la scène française, 2080, est un vieil ami. Mais, de toute façon, un peu comme avec la Synthwave (avec laquelle elle partage quand même pas mal de codes… en fait, je rajouterai aussi la Dungeon Synth comme genre frère), son appréciation est totalement une question générationnelle. On n’en a pas forcément besoin pour l’apprécier mais le fait d’avoir eu un Amiga 500, un lecteur VHS et une collection de livres Donjons & Dragons dans sa chambre étant enfant est clairement un avantage dans l’approche de ces musiques. En fait, c’est marrant mais ces trois genres se caractérisent tous par un lien avec le Metal (Black dans le cas de la Dungeon Synth) dans l’esprit, les thèmes et, un peu, la rythmique mais rarement dans le son. Basiquement, Master Boot Record (et quelques autres du même genre: il n’est pas le seul) a juste inclus dans son instrumentation ce qui était déjà là de manière souterraine, à mon avis.
Comme un certain nombre d’artistes du même genre, il a fait une série de reprises de thèmes de jeux vidéos. Il me semble que c’est un bon point de départ pour lui. Bon, celle que j’écoute le plus est celle de Dune (l’adaptation du film) mais c’est peut-être mon affection pour le jeu et sa musique qui déteint sur mon appréciation… ou pas.
Pour être honnête, j’ai surtout trouvé , dans la chanson que tu as passé, que ça collait d’un peu trop près à Bernard Herrmann. Toujours mieux de se créer sa propre voix. Bon, ceci dit, ce n’était qu’une chanson et on peut imaginer pire comme modèle. D’autant plus qu’il l’a fait avec un talent certain. Enfin, j’espère juste qu’il va creuser ce style (en plus de la chiptune). Il y a moyen d’avoir un nouvel auteur de talent dans un style qui, comme tu le disais, est devenu moribond.
Ouais. Je n’ai vu que le premier volet mais effectivement, je conseille. Après, ces grandes étendues semi-industrielles du Nord de l’Angleterre m’ont toujours attiré. Elles m’évoquent des musiques comme celles de The Fall ou de Test Dept. ou les deux premiers actes de « Kill List », cinématographiquement parlant. Du coup, j’étais déjà à moitié convaincu avant de commencer la série. Mais je n’ai pas été déçu. Ça me semble digne d’éloges.
Ah bon ? Moi, les échos que j’ai eu étaient plutôt positifs. C’est visiblement un film qui divise les opinions. Bon, ça n’a rien de surprenant: Scorsese l’a placé lui-même dans la lignée de la « Dernière Tentation du Christ » qui, même en mettant de coté les histoires de fondamentalistes qui vont brûler des cinémas, est une œuvre clivante dans sa filmographie. J’imagine que ça a à voir avec le rapport de chacun au sacré (ou à son absence). Tu ne vas pas faire le consensus avec ce genre de thématique. En tous cas, moi, j’aime beaucoup « La Dernière Tentation du Christ » et je suis curieux de voir ce « Silence ».
En plus, ça me fait quelque chose de voir Shinya Tsukamoto jouer dans un film de Scorsese, vu à quel point il a pu être influencé dans son propre cinéma par son aïeul (« Bullet Ballet », « Tokyo Fist » et tout ça).
Hé hé. Tu sais, j’ai fait mes humanités. Des auteurs de l’Antiquité grecque dont l’existence même est sujette à caution, y’en a pas cinquante.
Dans ta chronique de « Sharp objects », tu parles du livre « Sur ma peau » de Gillian Flynn dont est tirée la série.
Sais-tu ce que ça vaut d’un point de vue littéraire?
Je l’ai vu il y a moins d’un an sur le bord du lit de ma chère et tendre mais nous n’avons pas vraiment les mêmes goûts habituellement…
Et vu que tu ne t’étends pas sur le livre, je me dis que ça ne doit pas être terrible.
Sinon, merci pour le « Achilles Last stand », j’adore ce morceau (et Nobody’s fault but mine d’ailleurs) et ça faisait un bon moment que je ne l’avais pas écouté.