VENOM #1-34 (Donny Cates / Stegman, Coello, Bagley)

Non mais tu cites les exceptions là.

En plus eux c etait scénario et dessins.

En même temps, il écrit « rapide » : plein d’action, quelques pages de dialogues qui demandent plus d’effort, mais dans l’ensemble, ça se lit vite et ça laisse la place aux images. Je déteste pas, hein. Sur Venom, ça fonctionne. Sur Crossover, j’aurais sans doute aimé un peu plus de dialogues entre les personnages. L’ensemble est facile. Compétent, avec une personnalité, mais souvent facile. Je pense que c’est le genre d’auteurs qui préparent en amont, beaucoup. Et qui ensuite, une fois que les choses sont lancées, déroulent leur récit.

Jim

Oui, j’en prends bien compte.

Des mecs comme Mantlo devaient en faire plus.
Faudrait aussi regarder l’abattage d’un Claremont, tiens.

Après, je me souviens d’un article que j’avais lu sur Michelinie (première période Iron Man), qui parlait des changements dans un script. Et en lisant le truc, en regardant les images, je me suis rappelé que c’était une période où il n’y avait pas d’ordinateur. Les gars tapaient leur truc à la machine. Quand tu changes une séquence, tu remets une feuille dans la machine. Si un épisode est refusé, même si tu gardes une séquence, tu retapes tout : le copier-coller n’existe pas, à cette époque.
Truc de ouf.

Jim

Oui. Autre monde.

A t il vraiment existé ce monde d avant l ordi et du tel portable ? Mes souvenirs sont flous.

C est peut etre un mythe

Un complot.
Une fake news.

Jim

VENOM #30

Written by: Donny Cates.

Art by: Luke Ross.

Covers by: Geoff Shaw, Ryan Stegman.

Description: The face-melting finale to Venom Beyond. Trapped at the mercy of the dangerous new foe called CODEX, Eddie Brock will have to make an impossible choice!

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: November 18.

J’ai lu les épisodes situés durant la « War of Realms » il y a quelque temps déjà, et ils sont bien sympathiques, sur le mode action sans conséquence ou presque. Cullen Bunn fait bien son boulot de remplaçant.

La série n’a pas le temps de se reposer puisque les épisodes suivants, à partir du 17, sont connectés au cross-over maison, Absolute Carnage. L’'épisode précédent marque une petite pause, et l’on suit Eddie dans une « enquête journalistique » où il se retrouve confronté à un kidnappeur d’enfants qui s’avère être le cadavre du Sin-Eater possédé par un symbiote. Ce qui lui permet d’apprendre que Kasady s’est évadé, et de déclencher le cross-over. Mais surtout de confronter Brock à ses fantômes, et de connecter la série à un autre élément de la continuité, petit détail auquel je suis sensible.

Et le dessin de Juan Gedeon est plutôt pas mal, dynamique, avec cette petite touche suggestive qui fonctionne bien.

Ensuite, Cates divise son récit en deux axes. La suite directe, c’est Absolute Carnage #1, où Brock tente de trouver un endroit où cacher Dylan. Ce qui l’amène à renouer avec le Maker, à qui il confie l’enfant.
Et la série Venom, elle, s’attarde justement sur le temps que Dylan passe dans le labo du Maker. Là encore, le scénariste alterne les moments drôles, tendus, nerveux, émouvants, dans ce mélange des genres qui m’a séduit sur certaines de ses productions indé.

C’est musclé, mais il parvient à écrire quelques scènes plus légères qui soulagent la pression. Les interactions entre Dylan (un véritable sub-plot sur pattes, ce gamin) et Normie sont bien trouvées.
Et puis, aussi, il amène dans la valse un autre symbiote, Sleeper, qui provient de la version de Mike Costa. Là aussi, il parvient à présenter ce personnage sans que ça soit compliqué ou abscons : moi qui n’ai pas lu la série de Costa, j’ai tous les éléments. Il connecte ce personnage à la « Planet of Symbiotes » dont il a redéfini la nature au début de la série mensuelle. Bref, tout va bien. Limpide, fluide, avec plein d’idées à développer.

Et puis, il a même prévu un appeau à Blacki.

Jim

Tiens, j’ai encore une question pour les encyclopédies ambulantes qui fréquentent le forum : le Maker apparaît sans son fameux casque oblong, dans la série. C’est la première fois qu’on le voit ainsi démasqué ?

Jim

On l’a déjà vu se démasquer, notamment pour révéler son identité dans les Ultimates de Jonathan Hickman.

Avec son « accroissement de matière cérébrale » ?
J’ai l’impression que c’est la première fois que je le vois comme ça (pas que ce soit un personnage qui m’intéresse beaucoup, cela dit, mais visiblement, les scénaristes et les équipes éditoriales ont l’air d’y tenir).

Jim

Depuis un certain temps déjà.

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https://www.buzzcomics.net/showthread.php?t=73873

Si c’est dans une série estampillée Ultimate, j’ai pas lu.
Et dans ses apparitions diverses depuis Secret Wars, (notamment les Ultimates d’Ewing), je n’ai pas le souvenir de l’avoir croisé sans son casque, d’où mon étonnement.

Jim

Oui, depuis Secret Wars, je n’ai pas souvenir de l’avoir vu sans. Mais vu que le perso’ a l’historique de son passé Ultimate, on peut considérer qu’il y a eu un précédent… même si Marvel maintient son nouveau look depuis.

Voilà, n’ayant pas lu ses aventures dans l’univers Ultimate (je dois avoir les deux TPB reprenant les Ultimate Fantastic Four de Warren Ellis, et quelques épisodes épars de diverses séries, sans d’ailleurs que ça me donne envie de compléter, je sens que ça va finir chez des bouquinistes, tout ça…), j’ai été aussi surpris que Dylan et Normie.

Jim

Ah, mais du coup, tu ignorais son identité ?

Non, je savais qui c’était (tout est bien clair dans les Ultimates d’Ewing), mais j’ignorais ce qu’il cachait sous son casque, que je prenais pour une coquetterie ou l’expression baroque de goûts discutables en matière de super-costume.

Jim

(W) Donny Cates (A/CA) Iban Coello
KING IN BLACK ARRIVES!
• What happens to Eddie Brock when he finally comes face to face with the lord of the abyss, the KING IN BLACK: KNULL?
Rated T+
In Shops: Dec 09, 2020
SRP: $3.99

Je reprends ma lecture de la série Venom. Je m’étais arrêté peu après le cross-over Absolute Carnage, peu avant l’arc « Venom Island ». Qui est très sympathique. Bourrin, mais sympathique.

Donc, après la partie d’Hippos Gloutons à laquelle Brock et Kasady se sont livrés, le premier a été connecté à son adversaire, ce qui lui a permis d’obtenir la victoire, mais pas seulement. D’une part la fin du cross-over a officialisé l’arrivée imminente du dieu Knull, mais surtout, Brock se retrouve avec une nouvelle voix dans sa tête : pas la sienne, pas celle de son symbiote, mais celle de Kasady.

Profitons-en pour signaler, en guise d’aparté, que Donny Cates utilise la voix off de Brock de manière assez ingénieuse. Si elle sert à présenter la situation aux lecteurs retardataires ou distraits, elle fait surtout partie des dialogues constants entre le héros et son symbiote. Elle occupe donc plusieurs fonctions, à la fois machine à résumer et jauge de la santé mentale du héros. Le lecteur se trouve donc en prise avec les angoisses intériorisées de Brock, et les résumés de la situation prennent alors une dimension de ressentiments remâchés, dépassant de loin leur statut d’outil narratif. C’est plutôt habile.

Donc, se sentant infecté par Kasady, Brock décide de s’éloigner de Dylan (et de la famille de Liz Allan) et s’exile sur « l’île des os », un lieu qui renvoie directement aux épisodes d’Amazing Spider-Man par David Michelinie (et, je crois, Bagley déjà). Il connaît les lieux puisqu’il y a passé, jadis, de longs mois, et l’endroit est truffé de caches d’armes et de ravitaillement puis promettant d’être en mesure de tenir un siège. Il espère pouvoir coincer ce qu’il reste de Kasady. Ce qui n’ira pas sans quelque sacrifice.

Le récit, qui se conclut dans le numéro 25 (agrémenté d’une histoire courte écrite par David Michelinie et illustrée par Ron Lim, qui ne sont que l’ombre de ce qu’ils ont été il y a vingt-cinq ans), est bourrin, mais très bien troussé. Une longue séquence d’hallucination permet de faire le rappel des faits autour de la menace de Knull. De même, quelques séquences rapprochent le héros des Avengers, Cates continuant sa relégitimation de Venom (est-ce que cela va mener vers une rédemption officielle ou vers une chute précipitant le justicier vers une nouvelle chute, on verra bien).

L’ensemble est très bien écrit, bien articulé, avec une voix off convaincante. En parallèle, Cates s’intéresse à Dylan et à Sleeper, organisant un final aussi musclé que décalé (ah, le Venomosaure !!!). Il y a régulièrement de belles scènes, de beaux moments d’émotion.

En faisant la vaisselle (moment d’intense réflexion durant lequel l’esprit s’envole), je me disais que la série de Cates (et son style en général) , n’était peut-être pas si éloigné de ce que Geoff Johns propose lui-même bien souvent. On retrouve un certain goût de l’action avec surenchère, des images tendance « shock value », des blessures physiques bien saignantes, etc. La main coupée de Brock, par exemple, est un artifice (la mutilation) dont Johns s’est montré déjà friand. Qu’est-ce qui fait que chez moi, je trouve les propositions de Cates plus convaincantes ?
Sans doute qu’en fait, ce dernier inscrit ses péripéties dans des chaînes de causes et de conséquences plus visibles et mieux articulées que chez Johns. Le moignon de Brock, montré ici, résulte d’un véritable suspense à un moment du récit (contrairement, par exemple, au surgissement d’un homme-requin dans un épisode de Green Lantern, où la péripétie semble plus gratuite qu’autre chose). De plus, les stigmates des combats ont chez Cates des conséquences, physiques bien entendu, mais aussi mentales. Le scénariste s’amuse d’ailleurs à bien marquer les conséquences de tous les changements, jusqu’à la barbe rasée ou qui repousse, et qui entraînent des réactions chez les autres personnages. Une grande partie de la progression dramatique de la série tourne autour de ce genre de choses : les actes des protagonistes ont des conséquences, ce qui induit une réelle évolution.

Jim