REALISATEUR
Danny Bilson
SCENARISTES
Danny Bilson et Paul De Meo
DISTRIBUTION
Tim Thomerson, Timothy Van Patten, Art LaFleur, Biff Manard…
INFOS
Long métrage américain
Genre : guerre/science-fiction
Année de production : 1985
En Italie, pendant la Seconde Guerre Mondiale, une patrouille de G.I américains découvre l’épave d’un vaisseau spatial dans les bois environnants. Une unité allemande est déjà sur place, pour mettre la main sur cette technologie et sur d’éventuels extra-terrestres…
Scénariste, réalisateur et producteur, Danny Bilson s’est illustré dans les domaines du cinéma, de la télévision, des jeux vidéos et des comics, le plus souvent avec son partenaire Paul De Meo, rencontré sur les bancs du collège. Les comics n’ont d’ailleurs jamais été très loin des préoccupations du duo, puisqu’on leur doit notamment la création de deux adaptations télévisuelles dans les années 90 : la renommée Flash (une saison) et l’oubliée The Human Target (une série paraît-il plus proche dans l’esprit de sa contrepartie papier que celle des années 2000…le succès n’a pour autant pas été au rendez-vous puisqu’elle a été annulée au bout de 7 épisodes), ainsi que le scénario du film Rocketeer en 1991.
Certaines de leurs autres créations ont également un feeling très comics, comme la série TV Viper et les concepts qu’ils ont développés pour l’un des spécialistes du bis U.S., Charles Band.
Âgés alors d’une vingtaine d’années, les compères ont débuté leur carrière chez Full Moon, la boîte de prod’ de Charles Band, le papa des Puppet Master. Pour plus de détails sur le bonhomme, je vous renvoie à mes billets sur les Puppet Master, Dollman vs Demonic Toys, Doctor Mordrid, Oblivion (pas le Tom Cruise, hein…le western S.F écrit par un certain Peter David, que les fans de comics connaissent bien) et Gingerdead Man. Pour résumer, les productions Charles Band ont irrémédiablement baissé en qualité à partir de la deuxième moitié des années 90 quand Band a perdu le soutien de la Paramount, son principal distributeur, et a commencé à enquiller les pelloches indépendantes de plus en plus fauchées et mal torchées.
Si la qualité n’est bien évidemment pas toujours au rendez-vous dans la première partie de sa carrière, les bonnes séries B estampillées Full Moon ne manquent pas dans les années 80 (voir quelques-uns des titres cités ci-dessus…on retrouve aussi son nom au générique de deux classiques de Stuart Gordon, l’incroyable Re-Animator et le démentiel From Beyond).
Charles Band a donc donné leur première chance à Bilson et De Meo au début des années 80. En tant que scénaristes, ils imaginent Trancers, dans lequel un policier du futur poursuit un criminel à travers le temps grâce à une technique qui lui permet de prendre le contrôle du corps de ses ancêtres. Le héros de Trancers, Jack Deth (interprété par Tim Thomerson, un pilier de Full Moon que l’on retrouve aussi en tête d’affiche de Zone Troopers), vivra quatre autres aventures, dont deux (Trancers 4 et 5) concoctées par Peter David.
Danny Bilson a aussi l’occasion de faire ses débuts de réalisateur en 1985…et le résultat sera Zone Troopers, au scénario qui aurait bien eu sa place dans les Weird War Tales de l’éditeur DC Comics.
Zone Troopers fait partie des premiers films de Charles Band dont le tournage a été délocalisé en Italie afin de baisser les coûts de production (plus tard, ce sera la Roumanie qui accueillera, entre autres, les aventures de Jack Deth et les méfaits des poupées d’André Toulon). Décor idéal pour suivre les échauffourées de G.I. et de nazis qui ne s’attendaient certainement pas à la découverte d’un vaisseau spatial et de son étrange occupant.
Comme dans de nombreux travaux de Bilson et De Meo, l’influence comics est évidente. La caractérisation de cette petite patrouille fait penser à ces soldats de papier que sont les Howlings Commandos de Nick Fury et la Easy Company du Sergent Rock. Et à mon avis, ce n’est pas une coïncidence si le sergent dur-à-cuire campé par le très bon Tim Thomerson s’appelle le Sergent Stone et qu’il a la réputation d’être indestructible (comme le Sgt Rock, il s’en sort toujours à la fin).
Le vaisseau extra-terrestre évoque ceux que l’on trouvait dans les strips de presse et les serials de Buck Rogers et Flash Gordon…et les pulps de S.F. ont leur importance dans le scénario.
Première réalisation oblige, Danny Bilson cafouille un peu ses scènes d’action et doit composer avec les limites de son budget (par exemple, lorsque le Sergent et son soldat se retrouvent à l’intérieur du vaisseau spatial, l’engin est censé être encerclé par une cinquantaine de nazis…mais il n’y en a bien sûr jamais autant à l’écran), mais ces légères réserves s’effacent devant les aspects les plus réussis de cette très sympathique série B.
La petite troupe est attachante, avec des personnalités affirmées; l’interprétation est solide (cette vieille baderne de Art LaFleur, prolifique second couteau, est impayable); les péripéties s’enchaînent avec efficacité et l’ensemble est enrobé d’un humour assez savoureux.
Détail amusant, lorsque les soldats sont observés de loin par l’alien, l’effet employé rappelle un chouïa celui du Predator de John McTiernan…qui ne sortira que deux ans plus tard…
Au final, un mélange des genres très divertissant, à la bande originale qui swingue un max (bon, c’est archi-utilisé In the Mood, mais ça fait toujours son petit effet)…