CHERRY 2000 (Steve De Jarnatt)

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REALISATEUR

Steve De Jarnatt

SCENARISTE

Michael Almereyda, d’après une histoire de Lloyd Fonvielle

DISTRIBUTION

David Andrews, Melanie Griffith, Tim Thomerson, Harry Carey Jr, Ben Johnson, Brion James…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1987

Tourné en 1985 et sorti aux U.S.A. en 1987, Cherry 2000 fait partie de ces longs métrages de science-fiction qui traitent d’un futur qui est déjà notre passé. L’action prend ainsi place en 2017…peu d’informations sont données, on devine au fil des dialogues qu’il y a eu une guerre, un conflit qui est terminé mais qui a fragmenté les Etats-Unis en différents territoires. Les grandes villes restent civilisées (si on peut qualifier ainsi une société bureaucratique et hypersexualisée) et les terres alentour sont dévastées et contrôlées par des milices. Il y a également moins de représentantes du sexe féminin (sans que l’on sache pourquoi), ce qui conduit à une obligation contractuelle pour toute relation sexuelle (et chaque position passe par des tractations…il y a une scène croustillante à ce sujet au début du film, avec une apparition d’un Laurence Fishburne alors inconnu en « avocat du sexe »).

Certains, comme Sam, le héros de Cherry 2000 (incarné par le fade David Andrews), préfèrent rentrer chez eux pour retrouver leur épouse robotique. Un gynoïde potiche, dont les fonctions se limitent à faire la cuisine et faire l’amour à son propriétaire. Mais même si elle n’est qu’une représentation fantasmée et dénuée de personnalité (une poupée gonflable de luxe, quoi), Sam, présenté comme le dernier des romantiques, est tombé amoureux d’elle.
Alors quand Cherry se prend un sale court-circuit après une séance de jambes en l’air un peu trop mousseuse (il fallait mieux fermer le lave-vaisselle), Sam est désespéré. La Cherry 2000 est devenu un modèle rare…et il n’y en a plus que quelques exemplaires dans la Zone 7, un territoire anarchique et dangereux en plein désert.

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Sam quitte alors la ville…et on se retrouve en plein western, avec chasseurs et saloon dans un charmant patelin du nom de « Glory Hole ». Le premier film de Steve De Jarnatt (qui n’en a réalisé que deux, le second étant Appel d’Urgence en 1988, avant de passer la suite de sa carrière sur le petit écran) mélange allègrement les genres (ce qui a en quelque sorte nuit à son exploitation car le distributeur ne savait pas comment le vendre) : science-fiction, romance, post-apo (on se croirait parfois dans un de ces nanars italiens fauchés avec des carrières de pierres à perte de vue) et western, le tout saupoudré de touches humoristiques assez savoureuses.

Avec ses petits problèmes de rythme et ses grosses ficelles, Cherry 2000 n’est pas sans défauts. Mais ses rebondissements généreux (avec notamment quelques scènes d’action bien barrées) et sa galerie de personnages loufoques en font un sympathique divertissement de série B, qui marche parfois en équilibre sur le fil du nanar mais sans jamais s’y vautrer complètement.

Pour retrouver sa Cherry, Sam engage la chasseresse E. (pour Edith) Johnson, jouée par la craquante Melanie Griffith (qui venait d’obtenir un de ses premiers grands rôles dans le Body Double de Brian De Palma). Parmi les bonnes idées de casting, il y a la présence de deux éternels cow-boys du cinéma américain, Harry Carey Jr et Ben Johnson (on peut les voir ensemble dans plusieurs John Ford, comme La Charge Héroïque et Rio Grande).

Les fondus de bis reconnaîtront aussi ces sacrées gueules que sont Brion James (Mort sur le Gril) et Robert Z’Dar (Maniac Cop). Quant à Lester, un « seigneur de guerre » nostalgique des années 50, il est campé par le prolifique Tim Thomerson, un bon acteur souvent cantonné aux productions cheap de Charles Band (Trancers, Zone Troopers…), mais pas que puisqu’on a aussi pu le voir dans le rôle du père dans le très beau Aux Frontières de l’Aube de Kathryn Bigelow.

Il avait tout de même déjà joué dans « Apocalypse Now », à ce stade…

J’avais tellement aimé « Appel d’urgence/Miracle Mile », le second long-métrage de Steve De Jarnatt, qu’il va bien falloir que je me décide à regarder ce « Cherry 2000 », un de ces quatre !!
Merci pour la piqûre de rappel.

Fishburne était même un régulier des films de Coppola dans des petits rôles (il était dans Rusty James, Jardins de Pierre et Cotton Club), mais je ne crois pas qu’on puisse dire qu’il était connu du grand public. Pour les rôles de premier plan, il a quand même du attendre le début des années 90…

Oui, tu as raison (j’avais oublié ses apparitions dans les autres Coppola, d’aileurs). A partir de « King Of New-York » de Ferrara en 1990, on a commencé à le remarquer un peu plus…