PUNISHER (Vol.7) #43-49 : LE FAISEUR DE VEUVES
4 veuves de mafieux et Shauna, une d’un chef de gang de dealers, tous tués par le Punisher au cours des derniers mois (dont notamment pendant l’anniversaire de Don Massimo, où Annabella Gorrini perdit grand-père, père, mari et fils) décident de s’associer pour tuer le Punisher. Leur plan : jouer sur ses sentiments face à une femme « abusée ». Pour cela, l’une d’elle infiltre le coffre d’une voiture qui va servir à transférer un « capo » de Reno, venu remplacer tous ceux que Castle a tué (qu’une autre a pu savoir dans le creux d’un oreiller)…
Une fois que le Punisher fait son élimination attendue la femme-leurre se montre, délivre son mensonge et amène le justicier, qui se pose pourtant pas mal de questions, sur le lieu du guet-apens que toutes les 5 avaient préparés… et se fait tirer dessus.
Sauf qu’il y a un imprévu : une jeune femme, qui les suivait depuis plusieurs jours, tue la fausse victime en l’éventrant, puis tire sur les 4 autres, qui restent subjuguées.
La mystérieuse femme sauve un Punisher bien moribond, et l’emmène en sécurité, afin qu’il ait suffisamment de temps pour réparer ses graves blessures. Ne comprenant pourquoi elle l’aide, elle lui annonce tout simplement qu’elle est sa plus grande fan … parce qu’il a tué son mari.
Il apprend alors que Jenny, petite soeur d’Annabella, s’est mariée, de manière assez orientée par les 4 femmes de mafieux, avec un autre jeune mafieux qui s’est avéré très violent, abusif et dégradant avec elle, une fois la bague au doigt. Le jour où elle appris qu’elle avait un cancer du sein, elle pète les plombs et annonce à sa sœur qu’elle veut au FBI tout ce qui se passe au sein de la Famille. Annabella prit peur, mais Shauna qui était présente, manque de la tuer par un coup sur la tête. Les deux décident de se débarrasser de Jennt, et Shauna fait appelle à deux hommes de mains peu futés de son mari. Jenny arrive à s’échapper, s’en remettre, se faire opérer des seins … mais n’en ressort pas psychologiquement indemne et décida donc de se venger des 5 femmes…
Une fois son histoire racontée, elle prend la veste au crâne du Punisher, et va tuer 3 des veuves et ramène sa sœur dans son logis, afin d’avoir un dernière échange avant un tabassage mortelle. Puis, elle chevaucha nue Castle, qu’elle avait préalablement menotté pour éviter qu’il l’empêche de faire quoi que ce soit, pour une dernier rapport, ressentir à nouveau … puis se tire une balle dans la tête.
Autant dire que cet arc de pas moins 7 épisodes finit de manière assez morbide. Pourtant, le démarrage rappelle beaucoup le 1er one-shot de Gray et Palmiotti, avec des veuves qui veulent se venger. Sauf que celles d’Ennis sont plutôt du genre « do it ourselves ».
Vous allez me dire que c’est assez peu pour 7 épisodes, sauf que l’auteur a quand même bien garni autour de l’intrigue principal. Tout d’abord, comme le Punisher a toujours une affaire sur le feu, on le voit s’occuper définitivement d’un couple, bien sous tout rapport, mais pourtant pédopornographe avec leurs propres enfants.
Ensuite, nous voyons un flic, suivi psychologiquement parce qu’il a tué un ado qui faisait une tuerie de masse dans un collège. Ce dernier va prendre l’enquête à partir de l’attaque ratée des veuves. Et cela amène sa femme à être la victime de l’une d’elle (toujours via le même peu futé de Shauna), alors que c’était lui qui était visé. Lui aussi va vouloir alors se venger … mais, rencontre le Punisher qui lui demande s’il veut être lui. Et c’est là que veut principalement en venir Ennis, via le flic et Jenny : il n’y a que Frank Castle qui peut supporter le poids de sa mission, tout ce qu’il rencontre, toutes ces horreurs qu’il voit, tous ces drames… Il ne suffit pas de vouloir se venger pour être le Punisher. A côté de cela, il parle évidemment de la violence faite aux femmes et aux enfants, et de ce que cela entraîne (vengeance, tueries, … avec une conclusion pessimiste émise par le Punisher). Il évoque également la pression sociale au sein des organisations que ce côté Mafia (familiale) comme de la Police (professionnelle), également le racisme envers les noirs et du manque de considération (intellectuelles, classe sociale, …). Il y a vraiment beaucoup de thématiques évoqués dans cette simple double histoire de vengeance.
Au niveau de la narration, Ennis délaisse un peu plus que d’habitude la voix off du Punisher, puisqu’on ne la lit qu’au tout début, qu’à la toute fin, et aussi juste avant qu’il se fasse prendre dans le guet-apens, histoire qu’on ne pense pas non plus qu’il s’est fait avoir comme le premier venu . Ce semi-abandon montre bien que les protagonistes principaux ne sont pas le justicier, et que l’auteur se sert de lui pour mettre en avant justement les deux autres punisseurs par intérim.
Changement de style et de ton graphique, c’est Lan Medina qui s’occupe de ces 7 épisodes, et je dois dire que je ne suis pas son plus grand fan, mais il fait le job. Car il y a des scènes très marquantes comme celle dans la maison des parents pédophiles (qui est très, très dure), les pleines pages où l’on voit Jenny (en tenue de soirée, nue ou en costard du Punisher), l’éventration, la scène finale de Jenny, ainsi que celle du flic… bref, ça ne manque de puissance et d’impact, mais par moment, je trouve les personnages un peu raide (ou alors, c’est la colo qui me donne cette impression). Cela étant dit, bien pris dans l’histoire, c’est quelque chose que j’ai fini par oublier, car il y a quand même des mouvements plutôt bien fichus.
La construction des pages très majoritairement en bandes, me fait demander si ce n’est pas Ennis qui oriente cette composition, puisque ce n’est pas la première fois que je le vois.
Un gros volume, qui parle de plus de choses que de simples règlements de compte.