1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

Kevin Nowlan à propos de la création du logo du Punisher :

« From 1985. Editor Carl Potts asked me to come up with some designs for this logo after I told him I wanted to focus on lettering for a while. you can see me fumbling around on the first sample, searching for an idea. The final design incorporates his skull emblem. I usually don’t like designs that are this painfully symmetrical but I think it works. »

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Alex Ross

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Mike McKone

Punisher, Daredevil et Spider-Man par Michael Golden

Chris Samnee

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Michael Avon Oeming

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Ah c’est lui aussi ?
Ah la vache.
Je savais pour le logo de Hellboy (si je ne me trompe pas).
Il est fort.

Jim

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J’ai longtemps pensé que le premier contact de John Buscema avec le Punisher datait du cross-over « Suicide Run », et donc de Punisher War Zone #23 à 25 (avec un étrange encrage par Val Mayerick, qui renouvelle le trait de Buscema, extirpant son énergie et son sens de la caricature : c’est pas magnifique, mais c’est tendu, nerveux, crispé).

En fait, la vraie rencontre remonte à Punisher War Zone Annual #1, daté de 1993 (« Suicide Run » est daté du début 1994). Sous une couverture de Michael Golden, le sommaire présente trois histoires, Big John se chargeant de la première.

Le récit s’ouvre sur une énième intervention de Frank Castle contre des yakuzas. Parallèlement, on découvre un inventeur altruiste, un certain Cord, qui travaille à une armure à toutes épreuves. L’inventeur destine sa création aux pompiers, aux policiers, aux différents services d’intervention sauvant des vies. On devine, à la tronche de sournois que Buscema dessine à son financier, que l’affaire ne sera pas aussi simple.

Et en effet, au fil des scènes du récit, qui voient Frank Castle retrouver Mickey, le personnage qui le connaît sous le nom de Johnny Tower, puis affronter la mafia russe, on comprend que le milieu criminel bruit d’une rumeur étrange : des enchères vont avoir lieu dans un complexe de conférence.

Bien entendu, Frank, Mickey et Micro (avec qui le premier s’est rabiboché) sont sur le coup, surveillant les intervenants et identifiant les invités aux enchères. Castle se sent comme un chasseur devant patienter alors que la chasse est désormais ouverte.

De son côté, Cord a identifié l’un des commanditaires susceptibles d’acheter des exemplaires de son invention et donc de financer la suite de ses travaux : un mafieux provenant d’un petit pays appelé le Bosqueverde.

Dès lors, les choses se mettent en branle. Tandis que le Punisher planifie son attaque, Cord tente de convaincre son mécène de renoncer aux enchères. Mais bien entendu, la parfaite petite vie américaine que Cord connaît avec son épouse aux yeux verts et son bambin apprenant à se servir d’un cuiller est menacée par son investisseur.

Quand le Punisher passe à l’attaque, Cord décide aussi de jouer le tout pour le tout. À eux deux, ils liquident les mafieux (Chuck Dixon signe quelques remarques cyniques impliquant des grosses munitions qui abattent plusieurs hommes d’un coup : les munitions, ça coûte cher, faut rentabiliser) et se retrouvent face à face.

Castle finit par convaincre Cord qu’il a déjà une cible tracée sur sa tête, et toutes les mafias du monde sur le dos.

Le récit se conclut sur une note assez triste : l’homme quitte sa femme, inventant un mensonge sordide, dans l’espoir de protéger sa famille.

Le deuxième récit, réalisé par Steven Grant et Bill Marimon, implique une course-poursuite qui se conclut dans un cimetière. Le Punisher traque sa victime au milieu des tombes, et ce n’est qu’à la fin qu’on comprend l’endroit où se déroule l’action.

Le bandit meurt sur la tombe de Maria Castle, l’épouse du justicier. Je ne savais pas que l’identité des tueurs ayant participé à la fusillade qui a coûté la vie à la famille de Castle avait fait l’objet d’un récit. Il n’est pas étonnant que ce soit Grant, l’un des artisans du personnage, qui signe ce petit récit court.

Le dernier récit fait le portrait de Tracy, une call-girl qui sert également d’informatrice à un certain « Frank ». Le lecteur devine aisément de qui il s’agit, mais la jeune femme l’ignore. Et elle tombe amoureuse de son mystérieux mécène.

Ce court récit de George Garagonne et Louis Williams, assez inhabituel, dévoile à la fois les méthodes et le petit réseau qu’entretient le justicier, mais aussi une étincelle d’humanité en lui.

Et aux sentiments qu’elle éprouve à son endroit répond une froide commisération de la part du justicier, à l’opposé de l’agressivité haineuse qu’il nourrit à l’encontre de la racaille.

Jim

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Il avait beneficié d ine sortie consequente… je l ai vu au cine à Marmande…

En vf dans strange… le tireur… et donc je pensais que c etzit le meme que dans DD

Ah ouais, purée, moi pareil : et j’essayais de lire les ours et de reconstituer la chronologie, en me disant que j’avais loupé un épisode où l’on expliquait qu’il était revenu.
:wink:

Jim

Et changé de lingerie.

Eh eh eh… tu peux faire confiance à Panini pour éviter ce genre de problème.

Là où Hitman évoque désormais quelqu’un d’autre…

Jim

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Au sujet du Marvel Super Action #1 commenté par Soyouz, rappelons que le sommaire, présentz en plus du Punisher et de Dominic Fortune, le héros de Howard Chaykin, une nouvelle justicière appelée… Huntress.
Il s’agit en fait de la première apparition de Bobbi Morse, la future Mockingbird. Le récit est compilé dans le recueil Avengers: Hawkeye.

Jim

Mike Zeck :

Mike Mignola :

punisher_mignola

Dave Johnson :

Deuxième série régulière après Punisher (et troisième titre après la mini-série de Grant, Zeck et Vosburg), Punisher War Journal est animé par le scénariste Carl Potts pendant deux ans. Ses scénarios sont d’abord illustrés par Jim Lee, dont le départ se fait sentir (Jim Lee réalise quelques autres couvertures, qui accueilleront aussi d’autres images sympathiques, notamment par Adam Kubert).

Avec Punisher War Journal #25, daté de décembre 1990 et orné d’une couverture par Michael Golden, premier épisode qui n’est pas écrit par Potts, un tournant est négocié. En douceur, puisque c’est Mike Baron, qui a présidé au lancement de Punisher et qui connaît bien le personnage, qui reprend l’écriture.

Graphiquement, outre la présence de Golden, c’est l’arrivée du dessinateur Mark Texeira, signant ici « Tex », qu’il faut retenir. Il impose son style énergique, teigneux, presque brouillon parfois, comme si tout était dessiné au premier jet. Si l’illustrateur recourt à la photographie et revêt ses planches d’un vernis réaliste surtout sensible sur les visages, il livre également des planches respirant une forme d’improvisation, tout le temps à la recherche de l’impact visuel. Une tension encore réalisme et caricature qui rend son travail unique.

Texeira n’hésite pas à varier la taille des cases, quitte à déséquilibrer les planches, consacrant des vignettes étroites aux scènes de décor et de localisation, au profit de grandes images où respirent les personnages : cela va à l’encontre de règles intuitives de narration. Pour lui, seuls comptent les personnages, le reste est secondaire, esquissé, torché presque. Un peu comme un romancier qui ferait une description d’une ligne avant de se consacrer aux dialogues.

Tout commence alors que le Punisher descend des policiers corrompus qui émargent en détournant des quantités de drogue. Cependant, l’un des défenseurs de l’ordre est le neveu d’un sénateur qui lance aussitôt une vendetta d’envergure contre le justicier. Détail intéressant, l’identité de Castle se diffuse à ce moment, ce qui sous-entend que l’info avait été étouffée ou effacée entre-temps (rappelons que Castle passe en procès dans Spectacular Spider-Man, par Mantlo et Milgrom, ce qui sous-entend que la correspondance entre le vétéran et le flingueur était avérée et publique depuis longtemps).

La trilogie qui s’étale sur Punisher War Journal #25 à 27 a fait parler d’elle à l’époque. Certains y voyaient une forme d’ironie et de surenchère, d’autres un tournant dans la définition du personnage. Et encore aujourd’hui, beaucoup se souviennent de « The Sicilian Saga ». Dont personnellement j’étais près à parier qu’elle durait plus longtemps, genre six chapitres. Comme quoi…

Obligé de se mettre au vert un moment, Castle part en Sicile, sur les terres de son père. On apprend donc que la famille du justicier, les Castiglione, est d’origine italienne. La voix off nous renseigne, éclairant le fait que les circonstances de la migration du père Castiglione ne sont pas claires, et qu’il a toujours conservé un silence pudique face à son fils. En Italie, alors qu’il crois pouvoir se reposer un peu, Frank retrouve une tombe Castiglione détruite, et renoue avec une vieille dame, Esmeralda, qui connaît l’histoire familiale.

Là, les choses s’accélèrent : les Castiglione étaient rivaux d’une autre famille, les Bessucho, qui a plus ou moins gagné la guerre et règne en partie sur la Sicile. Où qu’il se trouve, le Punisher se fourre dans les ennuis.

Au fil des trois épisodes, on découvre que les Bessucho sont liés au trafic d’armes, qu’ils ont des clients moyen-orientaux, que Microchip, juif de confession, cherche à alimenter des factions libyennes (« Les Libyens ! ») afin d’entretenir la guerre intestine qui ravage l’OLP, que les Bessucho, déjà acoquinés au sénateur revanchard, engagent un mercenaire, le Saracen, et qu’Esmeralda est en couple avec Rocco, le dernier survivant des Castiglione, et donc l’oncle du Punisher !

Mike Baron réserve quelques scènes de dialogue amusantes entre Frank Castle et son Tonton Rocco, qui reproche au jeune impertinent de poser trop de questions.

La troisième partie signe le duel attendu entre le Punisher et le Saracen, à l’occasion d’une baston musclée où, une nouvelle fois, Castle perd sa famille, Rocco et Esmeralda mourant dans un tir de mortier.

Fatalement, bien vénère, le Punisher parvient à réduire l’opération du Saracen à néant et à tuer le sénateur dans un aéroport en se faisant passer pour lui, promettant aux anciens associés quelques règlements de compte bien sentis.

En lisant ces trois épisodes (que j’aimerais bien voir compilés un jour, ne serait-ce que pour le festival visuel de Texeira), je constate les tics d’écriture de Mike Baron, qui me semblent bien mieux fonctionner ici que dans Flash. D’une part, tout va très vite. Les épisodes sont d’une densité incroyable et les événements s’enchaînent à grande vitesse. Ça passe très bien avec un personnage comme le Punisher, entièrement consacré à l’action, qui n’a pas de vie privée et dont la série ne comprend pas beaucoup de personnages secondaires.

D’autre part, il y a une prise directe avec l’actualité. On sent chez le scénariste sa formation de journaliste qui remonte, influençant le contenu. Et d’une certaine manière, je vois en Mike Baron une sorte d’ancêtre de Nick Spencer, lui aussi habitué à des enchaînements de péripéties rapides et surtout des références socio-culturelles.

Après cette saga sicilienne, Tex restera trois autres épisodes, plus oubliables, mais laissera quand même sa marque sur la série.

Jim

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