La fin des années 2000 marque un regain de popularité pour le nettoyeur préféré des lecteurs. Outre les épisodes de Garth Ennis, qui remet le personnage en selle en lui conférant un cynisme qui lui va à merveille, il y a plein d’one shots aux tons variés. Ce qui permet de flatter la curiosité des moins enthousiastes.
Punisher: Force of Nature fait partie de ces productions isolées qui reposent sur un pitch. Sous une couverture vigoureuse de Mike Deodato, le récit propose une aventure en mer qui lorgne carrément vers le Moby Dick de Melville.
Le principe est simple : Frank Castle remonte la piste d’un trafic. Il est à la recherche d’informations. Alors il va espionner trois voyous. De manière bien roublarde : attendant qu’il monte sur un bateau de plaisance, il va saboter l’embarcation, les obligeant à prendre un radeau pneumatique de sauvetage qu’il aura préalablement truffé de micros. Puis il attend.
Avant d’en arriver là, le récit propose de revoir en flash-backs les étapes ayant conduit à cette affaire. Des flash-backs en caméra subjective, si bien qu’on voit les événements du point de vue de Frank. Et on constate que toutes les méthodes sont bonnes : jeter des voyous depuis la terrasse, tirer dans le tas, taper des nanas. Pas joli joli, tout ça, monsieur Castle.
Bien entendu, les choses tournent mal pour les trois malfrats qui s’entre-tuent… puis tournent mal tout court. C’est là que la parenté avec Moby Dick s’affirme.
Le récit est dessiné par Michel Lacombe, auteur québécois qui a utilisé son visage, ainsi que celui de Yanick Paquette et de Serge Lapointe, deux collègues travaillant dans le même studio, afin de donner vie aux trois malfrats. Quant au Punisher, ce sont les traits du coloriste, le regretté Stéphane Peru, alors membre du même studio, qu’il emprunte afin d’animer le justicier.
Jim