AENIGMA (Lucio Fulci)

Horreur
Long métrage italien/yougoslave
Réalisé par Lucio Fulci
Scénarisé par Lucio Fulci et Giorgio Mariuzzo
Avec Lara Naszinski, Jared Martin, Ulli Reinthaler…
Année de production : 1987

Dans un internat près de Boston, Kathy, une adolescente solitaire, est le souffre-douleur des autres filles de l’établissement. Après une blague sadique qui a mal tourné, Kathy est fauchée par une voiture et amenée à l’hôpital dans un coma profond. Si Kathy est maintenant incapable de communiquer, le médecin chargé de son cas (le fadasse Jared Martin, déjà dirigé par Lucio Fulci dans 2072, Les Mercenaires du Futur) est étonné par son étrange activité cérébrale. Car l’esprit de Kathy est en colère…et elle compte bien se venger de celles qui l’ont fait souffrir…

Aenigma fait partie de la dernière ligne droite de la carrière de Lucio Fulci…pas la meilleure il faut le souligner, à l’image d’un cinéma d’exploitation italien de plus en plus moribond (à quelques exceptions près bien entendu) alors qu’approchaient les années 90. Après un détour par le thriller érotique de commande (Le Miel du Diable) pour son retour à la réalisation après ses problèmes de santé (qui ne l’ont plus jamais quitté), Fulci revenait au genre qui avait fait son succès avec Aenigma, pour un résultat hélas (très) loin des fulgurances de ses oeuvres les plus célèbres.

Fulci multiplie les références : le décor de l’histoire rappelle des classiques de Dario Argento, le profil de la victime évoque la Carrie de Stephen King et les scènes qui la montrent dans son lit en pleine utilisation de ses pouvoirs mentaux renvoient à des personnages comme Patrick et John Morlar dans La Grande Menace. Emprunts noyés dans une esthétique eighties outrageusement dégueulasse qui fait remonter le pitoyable souvenir du Murderock tourné trois ans plus tôt…

Il y a bien deux ou trois moments qui permettent de retrouver la « patte » de Lucio Fulci, comme pendant la scène du musée avec quelques idées très intéressantes dans la mise en scène des phénomènes surnaturels…mais ces passages sont bien trop fugaces. Aenigma est visuellement d’une laideur à faire peur, l’interprétation est catastrophique (et le doublage français est également bien gratiné), les protagonistes sont insupportables (quasiment que des pétasses stupides et nymphomanes) et la tension est inexistante.

La séquence la plus connue de Aenigma reste une mort aussi crétine qu’originale, l’étouffement par escargots. Mais si Fulci en rajoute dans les bruits répugnants, la scène est trop longue et plus navrante qu’autre chose. On est bien loin des araignées de L’Au-delà (brrrr…).

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