2072, LES MERCENAIRES DU FUTUR (Lucio Fulci)

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REALISATEUR

Lucio Fulci

SCENARISTES

Elisa Briganti, Cesare Frugoni, Dardano Sachetti et Lucio Fulci

DISTRIBUTION

Jared Martin, Fred Williamson, Eleonora Brigliadori, Howard Ross…

INFOS

Long métrage italien
Genre : action/science-fiction
Titre original : I guerrieri dell’anno 2072
Année de production : 1984

Tourné entre Conquest (sa contribution à l’heroïc-fantasy fauchée…pléonasme ?) et le très mauvais Murder Rock (quand Flashdance rencontre le slasher), 2072, les Mercenaires du Futur est un bon vieux fourre-tout typique des dernières heures du cinéma d’exploitation italien qui était alors en pleine pente descendante…tout comme la carrière de Lucio Fulci qui est devenue nettement moins intéressante après les longs métrages mémorables qui lui ont valu pour la postérité le surnom du Parrain du Gore comme L’Enfer des Zombies, Frayeurs, L’Au-Delà et La Maison près du cimetière.

2072, Les Mercenaires du Futur surfe sur la populaire (et nanardesque) vague des sous-Mad Max qui ont suivi la sortie du Mad Max 2 de George Miller (avec des titres comme 2020, Texas Gladiators, Le Gladiateur du Futur, 2019 après la Chute de New-York ou encore Les exterminateurs de l’an 3000…tous sortis en 1983) mais sans rentrer dans la catégorie du post-apo. L’influence de ces productions est plus esthétique (voir le look croquignolet des gladiateurs et de leurs destriers à deux roues), Fulci s’étant plus dirigé vers un péplum futuriste, qui mixe aussi bien La course à la mort de l’an 2000 que Rollerball et le français Le Prix du Danger (avec une louche de Blade Runner pour les longs plans sur la Rome du futur…mais un Blade Runner cheap avec des maquettes branlantes, hein…).

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En 2072, la télévision est toute puissante et les spectateurs avides de violence réclament toujours plus de sensationnel. Pour améliorer son audimat, la principale chaîne décide de rétablir les jeux du cirque en faisant s’affronter des gladiateurs motorisés dans des combats à mort. Les « volontaires » sont tous des criminels…enfin presque tous parce que Drake, le champion absolu de « kill-bike », a été accusé à tort du meurtre de sa femme, un assassinat qui a en fait été commandé par le producteur du show pour faire de la star déchue l’attraction principale de son spectacle…

Ce Spartacus du pauvre est incarné par le fade Jared Martin, qui a joué un certain Dusty Farlow dans une trentaine d’épisodes de Dallas (et qui a à nouveau tourné sous la direction de Lucio Fulci dans Aenigma en 1987). Les gladiateurs réunissent une sacrée galerie de gueules du bis transalpin, de Donal O’Brien (qui se traîne une tronche de pizza fondue) à Al Cliver en passant par le vociférant Howard Ross. Mais le plus badass de tous reste le moustachu Fred Williamson, très présent en Italie en ce début des années 80 (Les Guerriers du Bronx, Les Nouveaux Barbares…) et toujours aussi cool même lorsqu’il est en pilote automatique comme ici.

Si l’on reconnaît bien par moment la « patte » de Lucio Fulci (qui se fait visiblement plaisir dans la mise en scène de certains moments horrifiques comme le jeu en réalité virtuelle), 2072, Les Mercenaires du Futur déçoit malgré son sujet qui aurait pu offrir un sympathique divertissement. Mais les rebondissements sont laborieux et surtout, le travail du directeur de la photographie est absolument aberrant.

En effet, les éclairages sont constamment poussés au maximum, ce qui rend l’ensemble pénible à regarder (et peut aussi servir de cache-misère pour masquer la pauvreté des effets). Ceux qui se sont régulièrement plaints des « lense-flare » des films de J.J. Abrams n’ont jamais assisté à l’agression rétinienne du long métrage de Lucio Fulci…et les jeux de lumière des séances d’entraînement des gladiateurs sont à déconseiller aux épileptiques !

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Ouch, c’est du dossier, ça !

Vanni Tealdi :

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