PATRICK (Richard Franklin)

REALISATEUR

Richard Franklin

SCENARISTE

Everett De Roche

DISTRIBUTION

Susan Penhaligon, Robert Helpmann, Rod Mullinar, Robert Thompson…

INFOS

Long métrage australien
Genre : horreur
Année de production : 1978

Depuis trois ans, Patrick est le patient d’un établissement médical privé. Patrick est un légume…dans un état comateux depuis ce jour où il a tué sa mère et son amant en les électrocutant dans leur baignoire. Patrick est seul, personne ne vient lui rendre visite. L’infirmière Cassidy pense que le garder en vie est un gaspillage de place et d’argent. Mais pour le docteur Roget, Patrick est un sujet d’expérience, un cobaye dans son exploration de la nature de la vie et de la mort. Le jeune homme est également le malade que l’infirmière en chef refile à toutes les nouvelles venues, histoire de les « bizuter ». Une étrange relation va alors se nouer entre l’infirmière Kathie Jacquard et Patrick…

Car si Patrick semble incapable de réagir à ce qui l’entoure, il a en fait développé de puissantes capacités pour remplacer les sens qu’il perdus. Dans le troisième long métrage de Richard Franklin (Psychose II, Link…), celui qui représente la menace est immobile, ce qui n’a pas empêché le réalisateur de créer le malaise autour de lui grâce à une idée aussi simple qu’efficace qui renforce l’étrangeté de cet alité pas comme les autres : Patrick garde toujours les yeux ouverts et il ne les cligne jamais, ce qui n’a pas du être facile pour Robert Thompson, acteur à la très courte carrière.

Le scénario de Everett de Roche (l’un des auteurs les plus importants du cinéma de genre australien, ou ozploitation comme il a été appelé) prend son temps pour poser la situation, creuser les personnages et leurs relations (certains éléments auraient tout de même pu être réduits au strict minimum, comme tout ce qui concerne les problèmes conjugaux), imprimant ainsi un rythme assez lent à la première moitié du métrage. Le travail sur la caractérisation est bon et l’interprétation est solide, Susan Penhaligon (Le Sixième Continent) en tête dans le rôle de Katie Jacquard.

Les premières manifestations des pouvoirs de Patrick sont subtilement amenées…un docteur qui s’approche trop de Kathy manque de se noyer, des objets bougent dans l’institut…jusqu’à ces scènes intenses et très bien réalisées qui voient une communication s’installer entre les deux protagonistes par l’intermédiaire d’une machine à écrire. L’ambiance est pesante et le suspense va crescendo jusqu’à une dernière demi-heure captivante, avec de bonnes scènes-choc (à l’exception d’un jump-scare un peu foireux) et un ultime plan ambigu.

Patrick n’a pas vraiment connu un grand succès au box-office australien mais il a été très bien reçu dans d’autres pays, dont l’Amérique et la France où il a été couronné Grand Prix du Festival d’Avoriaz. Il a donc fait partie à l’époque de ces films qui ont contribué à la bonne réputation de l’ozploitation. Richard Franklin a enchaîné avec Déviation Mortelle avant d’aller réaliser Psychose II aux Etats-Unis et Everett De Roche a continué sur sa très bonne lancée, avec (entre autres) Long week-end, Harlequin, Déviation Mortelle et Razorback.

Patrick a ensuite eu droit à un « piratage » italien, la fausse suite Patrick vive ancora (Le Retour de Patrick en V.F.) en 1980, et à un remake dans son pays d’origine en 2013 (avec Charles Dance en docteur Roget).

2 « J'aime »

Le premier dvd en bonus dans Mad Movies.
Du coup,quand on me la refilé en caisse,je suis resté con.

D’autant plus con que j’ai vu le titre de ce qui semblait être un film d’horreur.

Mon pater s’appelle Patrick.