AUNTIE LEE's MEAT PIES (Joseph F. Robertson)

Comédie/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Joseph F. Robertson
Scénarisé par Joseph F. Robertson et Gerald M. Steiner
Avec Karen Black, Pat Morita, Michael Berryman, Kristine Rose, Ava Fabian…
Année de production : 1992

Les habitants de la petite ville de Penance en Californie raffolent des tourtes à la viande de Tantine Lee. La femme d’affaires n’a pas de mal à les vendre car elle est aidée par ses quatre belles nièces qui rendent les hommes du coin aussi excités que le loup de Tex Avery. Mais ils changeraient d’avis s’ils connaissaient les sombres secrets de la fabrique de tourtes : Tantine Lee et ses nièces sont des adoratrices du diable complètement cinglées qui chassent des hommes virils pour les passer à la casserole et en faire l’ingrédient principal de leur recette spéciale…

Gerald M. Steiner, un producteur indépendant à la très courte carrière (seulement deux longs métrages), s’est associé à Joseph F. Robertson, réalisateur spécialisé dans la sexploitation (soft et hard), pour cette comédie à l’humour noir dont l’idée principale rappelle la sympathique série B Nuits de Cauchemar de Kevin O’Connor. Comme le fermier incarné par Rory Calhoun, la Sweeney Todd au féminin vend en effet de la chair humaine à une communauté qui ne se doute de rien. Mais une de leurs victimes a un papa très riche qui a envoyé un détective pour retrouver son fils disparu aux environs de Penance…

Le sujet aurait pu faire de Auntie Lee’s Meat Pies une bisserie fauchée complètement barrée mais la réalisation manque du grain de folie nécessaire pour dynamiter une histoire au traitement paradoxalement trop sage, surtout dans une première partie terriblement mollassonne. Il faut attendre que la maison de Tantine Lee recueille pour la soirée un groupe de musiciens ratés pour que les scènes à l’atmosphère et aux visuels étranges s’enchaînent, un dernier acte au gore qui tâche souvent maladroit (les effets spéciaux témoignent de la modestie du budget) mais aussi assez croustillant, plus décalé après un début décevant.

L’autre faiblesse du film passe par l’interprétation. Les noms les plus connus sont ceux qui s’en sortent le mieux. Karen Black (Trilogy of Terror) campe une matriarche aussi à cheval sur les bonnes manières que sur le culte à Lucifer. Pat « maître Miyagi » Morita est un shérif débonnaire qui entretient de bonnes relations avec Tantine Lee…jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Avec sa tronche mémorable habituée des rôles inquiétants, Michael Berryman (La Colline a des yeux) joue ici un personnage plus tragique et pathétique.

Le reste de la distribution va du passable au médiocre, entre les quatre beautés échappées des pages centrales de Playboy (oui, elles ont toutes été au sommaire du magazine) et les ridicules métalleux qui pensaient passer du bon temps avant de se faire massacrer un par un. Ils sont tellement ridicules que leurs passages devant la caméra tournent au comique involontaire, touche amusante d’un ensemble qui aurait mérité de faire preuve de plus de mauvais esprit…

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