REALISATEUR
David Hand
SCENARISTES
Collectif Disney, d’après le roman de Felix Salten
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation
Année de production : 1942
Lorsqu’on jette un oeil à la fiche de Bambi sur le site IMDb par exemple, le résumé est assez succinct : « l’histoire d’un jeune cerf qui grandit dans la forêt ». Simple…et c’est un mot qui correspond bien au long métrage. Une chronique simple et touchante de la vie quotidienne dans une forêt au gré des saisons, passage du temps marqué par des passages musicaux qui ne sont cette fois-ci pas interprétés par les personnages eux-mêmes mais par un artiste solo ou des choeurs.
Avec Bambi, cinquième classique de l’animation Disney, on touche à une véritable épure, qui permet de transmettre les sentiments sans en faire trop. Il n’y a pas vraiment de trame narrative, d’intrigue dramatique développée. Pas vraiment de fin aussi, plutôt un dernier plan qui appuie sur une notion de recommencement. L’histoire de la vie, le cycle éternel, si vous voyez ce que je veux dire…
Après une entame bucolique, Bambi, le petit prince de la forêt, va de découverte en découverte, toutes les étapes qui marquent l’apprentissage de la vie : le langage, l’amitié (avec une jolie galerie de personnages secondaires comme l’amusante et énergique lapin PanPan et la mouffette Fleur); l’amour (avec la biche Féline qu’il retrouvera alors qu’ils approchent de l’âge adulte); le monde et ses dangers. Les auteurs ont d’ailleurs eu la bonne idée de ne jamais montrer la cause principale de ces menaces…la présence des chasseurs est suggérée, ce qui accentue encore plus la soudaineté de la mort qu’ils apportent au bout de leurs fusils.
La séquence de la mort de la mère du petit faon en est une belle démonstration : on entend juste la détonation; le point de vue adopté, la réaction de Bambi, fait le reste et rend ce passage encore plus marquant. Et l’ellipse qui suit n’en amoindrit pas l’effet. On passe à un autre moment de la vie de Bambi et de ses amis (qui ont bien grandi), plus léger, ce qui colle bien à l’atmosphère de ce changement de saison (ah, le batifolage !)…avant un événement plus sombre (et symbolique) à nouveau causé par la bêtise de l’Homme.
Bambi est une splendeur visuelle. Les décors sont riches, d’une grande profondeur…un protagoniste à part entière. Ils portent notamment la signature du jeune animateur chinois Tyrus Wong que Walt Disney a promu en tant que responsable des décors après avoir été impressionné par son travail. Et du long travelling de l’introduction à l’incendie final en passant par la poétique scène de la pluie sous les frondaisons, le résultat est un enchantement.
Il aura tout de même fallu attendre plusieurs sorties pour que Bambi, dont Disney parlait comme de son film préféré, connaisse le succès financier. Les années 40 furent une période difficile pour le studio, qui a du produire plusieurs « package films » (des compilations de courts et moyens métrages animés, voir Saludos Amigos et Le Crapaud et le Maître d’Ecole) avant de relancer les projets de longs métrages à partir de 1950 avec Cendrillon.