LE DRAGON RÉCALCITRANT (collectif Disney)

REALISATEURS & SCENARISTES

Collectif Disney

DISTRIBUTION

Robert Benchley, Frances Gifford, Buddy Pepper…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/animation
Tite original : The Reluctant Dragon
Année de production : 1941

Les années 40 furent une période compliquée pour les studios Disney et à l’exception de projets déjà entamés à la fin des années 30 (Fantasia, Bambi, Dumbo), la quasi-totalité des longs métrages sortis pendant cette décennie a été composée de ce qui a été appelé des package films, des anthologies réunissant des moyens et courts-métrages de durée variables (comme Coquin de printemps et Les Trois Caballeros). Le premier de ces films ne fait pas partie des Disney les plus connus (il est même longtemps tombé dans l’oubli) et a notamment pour particularité de dérouler un fil rouge en prises de vues réelles entre chaque segment animé.

Le Dragon Récalcitrant a été exploité en France en 1947 sous le titre Les Secrets de Walt Disney, ce qui fait tout de suite penser à un documentaire. Ce qui était plutôt bien vu puisqu’il y a indéniablement un aspect documentaire dans la narration tout en gardant à l’esprit le côté « mise en scène » de l’ensemble. Le Dragon Récalcitrant suit les efforts du comédien et humoriste Robert Benchley pour obtenir un rendez-vous avec Walt Disney afin de lui vendre une idée pour un film d’animation.

Pour échapper à un guide un peu trop ennuyeux, Robert Benchley se faufile dans les couloirs des studios Disney et se retrouve dans différentes salles représentant tous les départements de la création d’un dessin animé. Il y a la classe d’art, les effets sonores, la gigantesque caméra multiplane, l’atelier peinture et sculpture, l’atelier storyboard ou encore les salles de pré-projection et de projection (et c’est là, à la toute fin, que l’on retrouve Walt Disney dans son propre rôle).

Il y a bien un ou deux moments qui donnent l’impression de remplissage pour atteindre la durée de 75 minutes et aussi quelques raccourcis dans certaines présentations mais dans l’ensemble cette visite du studio récemment construit est instructive, plutôt divertissante (avec de bonnes idées comme lors du passage du N&B au Technicolor) et conduite par un invité à la bonne humeur communicative, notamment lorsqu’il rencontre Clarence Nash, la voix de Donald, ou encore les animateurs Wolfgang Reitherman et Ward Kimball.

Bien entendu, ce portrait est aussi trop beau pour être vrai et le temps que le film soit complété et sorte sur les écrans, la fameuse grève des animateurs a frappé les studios Disney, ternissant l’image que Walt voulait donner. Le public et la critique n’ont également pas suivi, comparant Le Dragon Récalcitrant à un long film publicitaire, une oeuvre de propagande à la gloire de tonton Walt pour les grévistes…et bon même si j’aime bien ce qu’il nous a proposé ici, ils n’avaient pas totalement tort.

Le Dragon Récalcitrant n’a plus jamais été exploité au cinéma par la suite et les segments animés sont ressortis en solo. Ils sont au nombre de quatre : un court sur le train Casey Jr pour illustrer les techniques sonores, l’amusant Dingo fait de l’équitation, le très beau Baby Weems (et son animation minimaliste qui illustre parfaitement le propos de l’histoire) et le croustillant Dragon Récalcitrant du titre, adaptation d’une nouvelle de Kenneth Grahame, et son « affrontement » entre un dragon et un chevalier qui échappent aux conventions du genre (et donc sujet aux interprétations).

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Tiens, ils ont inversé les mots du titre d’origine…

Tori.