Horreur
Long métrage espagnol
Réalisé par Brian Yuzna
Scénarisé par Jose Manuel Gomez et Miguel Tejada Flores
Avec Jeffrey Combs, Jason Barry, Elsa Pataky, Simon Andreu, Santiago Segura…
Année de production : 2003
Treize ans séparent les deux derniers volets de la saga Re-Animator initiée par Stuart Gordon en 1985. Déjà réalisateur de La Fiancée de Re-Animator, Brian Yuzna avait des plans pour poursuivre la série mais le projet est entré dans les limbes du development hell et ce n’est que lorsqu’il a entamé sa collaboration avec Julio Fernandez pour l’ibérique Fantastic Factory qu’il a pu le relancer. À l’origine, l’histoire devait avoir un peu plus d’ampleur et faire revenir le personnage de Dan Cain, l’associé de Herbert West incarné par Bruce Abbott, mais comme il y avait peu de décors en Espagne qui pouvaient passer pour un coin d’Amérique, Yuzna a décidé de confiner l’action de son film entre les murs d’une prison où le docteur West est enfermé depuis une dizaine d’années.
Comme entre Re-Animator I et II, il ne faut pas s’attendre à une continuité stricte car alors que le sort de West semblait scellé à la fin du deuxième opus, le prologue de Beyond Re-Animator le montre arrêté par la police après les événements dramatiques de La Fiancée. Cette arrestation se fait sous les yeux d’un garçon anéanti par le meurtre de sa soeur par l’un des sujets d’expérience du Réanimateur. Ce gamin appelé Howard Phillips (gros clin d’oeil pas très subtil au créateur d’Herbert West) grandit pour devenir un docteur fasciné par les travaux de West, jusqu’à se faire engager dans l’établissement pénitentiaire où ce dernier est enfermé…
La première partie de Beyond Re-Animator reprend donc une structure classique. Howard Phillips remplace Dan Cain en tant qu’assistant de Herbert West (Jeffrey Combs est toujours aussi savoureux dans son rôle le plus célèbre) et les deux hommes élaborent une nouvelle formule qui devrait venir à bout des excès de violence des morts réanimés…enfin, c’est ce qu’ils croyaient. Phillips tombe amoureux d’une journaliste (Elsa Pataky, avant sa participation aux Fast & Furious) qui enquête sur les actes du directeur de la prison, un véritable sadique…
Un brin routinier (sans être ennuyeux), le film se lâche vraiment dans sa réjouissante dernière demi-heure lorsque le chaos s’empare de la prison à cause des effets dévastateurs du nouveau sérum de West. À nouveau épaulé par Screaming Mad George aux trucages, Brian Yuzna enchaîne les moments gores les plus délirants (West se bat contre un homme coupé en deux; un junkie campé par Santiago Segura, l’acteur fétiche de Alex de la Iglesia, se paye une overdose explosive; des morceaux de corps se baladent un peu partout…) et orchestre un final aussi divertissant que complètement fou, avec la meilleure des scènes bonus inter-génériques.
Cette fois-ci, la fin reste ouverte pour Herbert West mais Brian Yuzna n’a pu trouver le financement nécessaire pour la nouvelle trilogie qu’il avait en tête. Depuis 2003, le personnage inspiré par une histoire courte de H.P. Lovecraft est donc principalement apparu dans les pages de divers comic-books.