REALISATEUR
Brian Yuzna
SCENARISTES
Rick Fry et Woody Keith
DISTRIBUTION
Jeffrey Combs, Bruce Abbott, David Gale, Claude Earl Jones, Fabiana Udenio, Kathleen Kinmont…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Bride of Re-Animator
Année de production : 1989
La carrière du réalisateur, scénariste et producteur américain Brian Yuzna est étroitement liée à celle de Stuart Gordon. Le premier fut le producteur des premiers longs métrages du second (Re-Animator, From Beyond - Aux portes de l’au-delà, Dolls - Les Poupées) et les deux hommes ont collaboré à plusieurs reprises, souvent sur le cycle lovecraftien débuté avec les sanglants exploits du docteur Herbert West, dont font notamment partie Castle Freak (1995) et Dagon (2001).
Il n’est donc pas étonnant que Brian Yuzna ait été approché pour poursuivre la saga Re-Animator lorsque la suite a reçu le feu vert à la fin des années 80 (Stuart Gordon a failli changer complètement d’univers à la même période, car il devait à l’origine réaliser la comédie fantastique Disney Chérie, j’ai rétréci les gosses, basée sur une idée de Gordon, Yuzna et leur compère Ed Naha, avant de se retirer pour cause de maladie). Brian Yuzna a accepté la proposition de mettre en scène Re-Animator II à la condition de pouvoir réaliser en premier ce petit classique du « body horror » qu’est Society et qui marqua donc ses débuts derrière la caméra.
Re-Animator II : La Fiancée de Re-Animator n’est pas le genre de suite qui suit fidèlement la continuité de son premier opus. Donc malgré ce qui est arrivé à Herbert West et son assistant Dan Cain dans le final dantesque du jouissif long-métrage de Stuart Gordon, on retrouve les deux hommes en Amérique Latine, en pleine guerre civile, en tant que médecins volontaires. Mais ce qui intéresse bien entendu West, c’est de pouvoir disposer d’assez de cobayes pour continuer ses recherches sur son fluide capable de ramener les morts à la vie. En quelques minutes, le ton est donné et au milieu des explosions et des morceaux de bidoche, Jeffrey Combs reprend avec délectation son célèbre rôle de savant fou créé par H.P. Lovecraft.
De retour aux U.S.A., Herbert West expose à Dan Cain son projet de créer la vie en assemblant un corps dans lequel ils placeront le coeur de Megan Halsey, la petite amie de Dan décédée à la fin du premier Re-Animator. Dan est de plus en plus révolté par les méthodes de West…mais sa douleur est toujours vivace et il accepte la proposition de son ami émule de Frankenstein. Le titre original de cette suite, Bride of Re-Animator, est bien entendu un hommage direct à celui de La Fiancée de Frankenstein, chef d’oeuvre absolu de la Universal, tout comme la scène de la création de la « Fiancée » qui rejoue la partition de James Whale, le gore en plus.
Si le film de Brian Yuzna délivre un résultat qui se situe juste un cran en dessous de celui de Stuart Gordon, il n’en demeure pas moins très divertissant. Comme je l’ai déjà souligné, Jeffrey Combs est savoureux à souhait et il est entouré par une extravagante galerie de personnages secondaires, dont David Gale qui fait son retour dans le rôle de l’ancien mentor de West, le Dr Hill, réduit à l’état d’une tête parlante qui se verra améliorée après une greffe d’ailes de chauve-souris. La vision de cette monstruosité volante, très bien servie par l’interprétation exagérée de l’acteur, accentue la bizarrerie des scènes-chocs de Re-Animator II.
Les excellents trucages sont signés Screaming Mad George, déjà à l’oeuvre sur ceux de Society. L’imagination du spécialiste des effets spéciaux explose dans un dernier acte complètement barré, où les expérimentations du docteur West, qui ne peut pas s’empêcher d’assembler tous les morceaux de corps qui lui passent dans les mains (ce qui donne quelques moments assez croustillants), se retournent contre leur créateur dans un démentiel cauchemar organique.
Jeffrey Combs a incarné une troisième et dernière fois son rôle emblématique en 2003 dans Beyond Re-Animator, une production espagnole réalisée à nouveau par Brian Yuzna dans le cadre de la « Fantastic Factory », le label de film de genre qu’il a co-fondé au sein de la société de production ibérique Filmax.