L'ENFER DES LOUPS (Paco Plaza)

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Drame/horreur
Long métrage espagnol/italien/britannique
Réalisé par Paco Plaza
Scénarisé par Elena Serra et Alberto Marini, d’après une histoire de Alfredo Conte
Avec Julian Sands, Elsa Pataky, John Sharian, David Gant…
Titre original : Romasanta, la caza de la bestia
Année de production : 2004

Manuel Blanco Romasanta fut le premier tueur en série référencé en Espagne. Arrêté en 1853, Romasanta a avoué avoir commis treize meurtres mais selon lui il n’était pas responsable car il était sous l’emprise d’une malédiction qui le transformait en loup. Argument qui n’a pas été retenu à son procès mais la reine Isabelle II a annulé sa peine de mort pour que les médecins puissent étudier ce cas possible de lycanthropie clinique. Romasanta est ensuite mort en prison, ses actes horribles (il utilisait notamment la graisse de ses victimes pour fabriquer des savons) l’ont fait depuis entrer dans le folklore hispanique sous différents surnoms…

L’histoire de Romasanta a inspiré le long métrage El Bosque del Lobo en 1970. Plus de trente ans plus tard, ce sont Julio Fernandez et Brian Yuzna, les fondateurs de la Fantastic Factory, qui s’y sont intéressés pour une oeuvre totalement différente des précédents titres de leur société de production (comme Faust, Dagon ou encore Beyond Re-Animator). Car L’Enfer des Loups se présente d’abord comme un drame en costumes, qui prend son temps pour installer ses protagonistes avant de basculer dans l’horreur…

Pour sa deuxième réalisation après Les Enfants d’Abraham, Paco Plaza ([REC] et ses suites) entretient l’ambigüité autour de son personnage principal au charme étrange et vénéneux grâce à l’interprétation du regretté Julian Sands et à des scènes comme celle de la transformation (très réussie) qui brouillent les pistes et apportent une dimension supplémentaire à l’atmosphère soignée et intrigante de cette reconstitution historique. Malgré quelques lenteurs et des petites maladresses, le sujet est fascinant car il mêle habilement un regard sur les superstitions des régions campagnardes et les questionnements de la justice du XIXème siècle face à de telles affaires…

Aux côtés de Julian Sands, on retrouve Elsa Pataky, déjà présente dans Beyond Re-Animator et qui hérite ici d’un rôle plus fort, partagée entre les sentiments contradictoires que lui inspire Manuel Romasanta. Et dans sa première apparition à l’écran, on reconnaît la petite Ivana Baquero, qui a ensuite poursuivi sa collaboration avec la Fantastic Factory en jouant dans Rottweiler de Brian Yuzna avant d’incarner l’héroïne du Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro.

Le titre français et la plupart des visuels promotionnels peuvent tout de même faire penser que Romasanta, la caza de la bestia partage des points communs avec des films comme Le Pacte des Loups de Christophe Gans et le Van Helsing de Stephen Sommers…ce qui n’est absolument pas le cas…

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