Comédie/horreur
Long métrage néo-zélandais
Ecrit et réalisé par Jonathan King
Avec Nathan Meister, Danielle Mason, Peter Feeney, Tammy Davis…
Année de production : 2006
C’est un fait : en Nouvelle-Zélande il y a plus de moutons que d’habitants. Les moutons y ont été introduits par l’explorateur britannique James Cook au 18ème siècle et avec les années, l’élevage ovin a fait la prospérité économique de la Nouvelle-Zélande. Comme le souligne l’affiche de Black Sheep, il y avait encore au début des années 2000 environ 40 millions de moutons dans ce pays du bout du monde, chiffre retombé à un peu plus de 27 millions en 2018 (pour plus de 5 millions de néo-zélandais).
La Nouvelle-Zélande, c’est aussi le pays de Peter Jackson, réalisateur dont le parcours en a influencé plus d’un, notamment dans le domaine de l’horreur/splatter mâtinée de comédie dans lequel il fit ses débuts (Bad Taste, Les Feebles, Braindead). Jonathan King a volontiers cité Peter Jackson et Sam Raimi parmi ses références…même si contrairement à eux, il a bénéficié pour son premier long métrage d’un budget un peu plus confortable et des talents de l’équipe de Weta Workshop, la société d’effets spéciaux fondée par Richard Taylor et Tanya Rodger, collaborateurs réguliers de Peter Jackson depuis Les Feebles.
Avec Black Sheep, le but de Jonathan King était de jouer avec une certaine image d’Epinal de cet animal paisible broutant dans les superbes campagnes de la Nouvelle-Zélande en le transformant en un monstre assoiffé de sang à cause des expériences génétiques d’un propriétaire terrien peu scrupuleux. Et par le biais d’astucieuses idées de mise en scène et des excellentes marionnettes et animatroniques de Weta, cela fonctionne parfaitement, les déplacements en groupe des moutons devenant alors annonciateurs d’une vague rugissante et particulièrement affamée !
Alors que le sujet aurait pu virer à la simple parodie, Jonathan King a su éviter ce piège en dosant bien ses éléments (notamment à travers le portrait d’une fratrie qui se déchire autour de l’héritage familial), un ton qui fait mouche grâce à un goût pour les situations grotesques (la morsure des ovins contamine aussi les humains, créant des « moutons-garous ») et le gore cartoonesque. Le rythme est enlevé, la dynamique entre les personnages principaux est très sympathique à suivre…et quand les moutons attaquent, la tripaille vole dans tous les coins de l’écran !
Cette chouette bisserie néo-zélandaise devrait avoir droit à un N°2. Une suite a en effet été annoncée fin 2024, avec les retours du réalisateur Jonathan King et de l’acteur Nathan Meister.