BAD TASTE (Peter Jackson)

MV5BNmU5YzQyODEtZjY4MC00ZDA2LTk1YTItZmNiN2MyMWU3MGUzXkEyXkFqcGdeQXVyNjMwMjk0MTQ@.V1

REALISATEUR

Peter Jackson

SCENARISTES

Peter Jackson, Tony Hiles et Ken Hammon

DISTRIBUTION

Pete O’Herne, Mike Minnett, Terry Potter, Craig Smith, Peter Jackson…

INFOS

Long métrage néo-zélandais
Genre : horreur/science-fiction
Année de production : 1987

Comme de nombreux aspirants réalisateurs, Peter Jackson a débuté en tournant des petits films en Super 8 dans son petit village de Pukuera Bay en Nouvelle-Zélande. Fan de King Kong, des Monty Python et de Ray Harryhausen (entre autres choses), le futur réalisateur du Seigneur des Anneaux est un autodidacte qui n’a cessé d’expérimenter en créant par exemple lui-même ses premiers effets spéciaux. Au début des années 80, alors qu’il travaillait comme photograveur pour un journal de Wellington, Peter Jackson commence le tournage d’un nouveau court-métrage appelé « Roast of the Day » (Le Rôti du Jour). Il réunit quelques potes qui ont alors travaillé gratuitement et dès qu’ils étaient disponibles, uniquement le week-end. Cette petite bande ne devait pas se douter que ce tournage allait les occuper pendant quatre années (l’un des acteurs a même eu le temps de se marier et de divorcer pendant cette période)…

L’idée de départ suivait un bénévole venu faire une collecte dans la ville côtière de Kaihoro. Là, il se fait capturer par un clan de cannibales qui le font passer à la casserole. Peter Jackson finançait le métrage lui-même et dès qu’il a eu un peu de fonds supplémentaires, il a étoffé l’intrigue en ajoutant l’équipes de forces spéciales envoyée pour sauver le pauvre diable. Dans cette version, les mercenaires se révélaient être aussi cannibales, un piège monté parce qu’ils aiment bien jouer avec leur nourriture. Au bout de plusieurs mois, Peter Jackson disposait d’un premier montage utilisable qui a suffisamment intéressé la Commission du Film de Nouvelle-Zélande pour qu’ils octroient une petite somme au metteur en scène débutant pour qu’il termine son film, qui était depuis passé de court à long métrage.

Cette allonge a permis à Peter Jackson de concocter de nouveaux effets spéciaux (dont des masques cuits dans le four de sa maman) et de faire des cannibales une race extraterrestre amatrice de chair humaine (et particulièrement débile) venue sur Terre pour récolter de la matière première pour leurs chaînes de fast-food intergalactique. Le budget était toujours faiblard, ce qui n’a pas empêché le sens de la débrouille de Jackson et de ses collaborateurs de s’exprimer pleinement dans cet hybride qui fait la part belle au gros gore qui tâche, mais avec un sens de l’humour très particulier (défini comme du splatstick, du gore rigolo) qui le rend plutôt croustillant (avec plein de morceaux dedans) malgré ses défauts…

Bad Taste n’avait pas vraiment de scénario au préalable, plutôt une suite d’idées qui venaient à Peter Jackson au fur et à mesure des quatre années nécessaires à son développement. Et cela se ressent au résultat final, un début un poil laborieux, des scènes souvent mal équilibrées (le gunfight, la « partouze aux flingues » comme dirait Ozzie, de la dernière partie est beaucoup trop long…). Mais ces réserves s’effacent devant l’énergie délirante de la chose et son côté « sale gosse » (une description qui revient régulièrement lorsque l’on évoque le début de carrière de Peter Jackson)…

Ce qui n’aurait pu ressembler qu’à un gros patchwork confus vu les conditions de sa production bénéficie d’un sens précis du montage (le meilleur exemple étant la scène où Peter Jackson s’affronte lui-même puisqu’il joue à la fois un alien barbu…qui finira comme un zombie dans un film de George Romero…et l’humain glabre Derek qui sera au centre d’une suite de gags douloureux et impayables) et du cadrage (notamment pour l’envol du vaisseau des extraterrestres, une maquette qui fait vraiment illusion).

Il y a beaucoup de bonnes petites idées de mise en scène obtenues avec les moyens du bord dans ce premier essai destroy, aussi fun que bien dégueulasse (je ne suis pas vraiment une petite nature devant ce genre de film, mais le passage de la dégustation du vomi vert, avec ses bruitages bien appuyés, me file la gerbe à chaque fois).

téléchargement

1 « J'aime »

On le sait, les québécois aiment traduire les titres des films. Cette traduction est souvent littérale…mais pas dans le cas de Bad Taste :

98451_default

1 « J'aime »