LES FEEBLES (Peter Jackson)

Comédie/musique/horreur
Long métrage néo-zélandais
Réalisé par Peter Jackson
Scénarisé par Peter Jackson, Fran Walsh, Danny Mulheron et Stephen Sinclair
Avec Mark Hadlow, Peter Vere-Jones, Donna Akersten, Stuart Devenie…
Titre original : Meet the Feebles
Année de production : 1989

Sodomy !
You must think it very odd of me,
But I enjoy the act of sodomy.
You might call the wrath of God on me,
But if you tried it then you might agree,
That you enjoy the act of sodomy.

C’est le jour de la répétition générale pour la troupe des Feebles. Il y a de la tension sur scène car le show qui se prépare sera retransmis à la télévision et pourrait déboucher sur un contrat longue durée avec la chaîne en cas de succès. Mais ce n’est rien comparé à ce qui se passe en coulisses…tous les clichés/travers de l’industrie du spectacle sont passés à la moulinette d’un scénario qui délivre une satire trash et perverse des Muppets, à travers les yeux d’une nouvelle recrue, un naïf hérisson à la voix d’or prénommé Robert qui va devoir naviguer sans perdre son innocence dans ce nid de vipères où tous les coups sont permis…

Après Bad Taste, Peter Jackson et ses équipes ont travaillé sur plusieurs projets, dont celui qui allait devenir Braindead, sans pouvoir les concrétiser. Meet the Feebles était à l’origine prévu en tant que court-métrage pour la télévision et est finalement devenu le deuxième long métrage de Peter Jackson grâce à l’appui d’investisseurs japonais. Le script a donc été rapidement réécrit afin de pouvoir atteindre la durée d’un film. Le budget de 750.000 $ était toutefois insuffisant et plusieurs membres de la production ont du participer pour pouvoir mettre en boîte certaines séquences.

Dans ces conditions, le tournage fut difficile et la frustration de Peter Jackson (notamment d’avoir du mettre de côté Braindead pendant un temps) a fait qu’il en rajouté encore plus dans des démonstrations d’humour (très noir) qui n’ont pas été du goût de tout le monde. Les Feebles n’est pas le film que je préfère dans la splatter trilogy qui a ouvert la carrière du futur metteur en scène du Seigneur des Anneaux : la construction est chaotique, des scènes ont été ajoutées pour que le métrage atteigne les 90 minutes (comme le flashback du Vietnam) et cela se ressent sur le rythme…mais malgré ces quelques réserves, ce divertissement de sale gosse (au très bon travail sur les marionnettes malgré les moyens limités) ne manque pas de moments réjouissants, aussi méchants et dégueulasses que complètement barrés…

Et tout y passe ! Le producteur Bletch (un gros morse) est une ordure qui se tape sa petite chatte de secrétaire et fait du trafic de drogue et de porno…des films de cul tournés dans les sous-sols glauques du théâtre par un rat qui fantasme sur les petites chanteuses. Heidi, la star du spectacle, est une hippopotame boulimique qui ne supporte plus les infidélités de Bletch. Le lapin chope une vérole cataclysmique à force de planter sa carotte un peu partout, la grenouille est un vétéran du Vietnam drogué jusqu’à la moelle, l’éléphant est un père indigne qui ne veut pas reconnaître l’enfant qu’il a eu avec une poulette nymphomane, le paparazzi bien décidé à faire éclater la vérité est littéralement une mouche à merde…

J’en passe et des meilleures dans cet étalage de tous les fluides imaginables (il y a même du « porno nasal ») qui se termine sur un massacre en règle sur fond de numéro musical vantant les plaisirs de la sodomie. Peter Jackson arrive tout de même à glisser de l’émotion dans la scène finale de la pathétique Heidi…ce qui change du sang, des gags scatos et du vomi…

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