Western
Long métrage américain
Réalisé par Jack Arnold
Scénarisé par Fred Williamson
Avec Fred Williamson, D’Urville Martin, R.G. Armstrong, William Smith…
Titre original : Boss Nigger
Année de production : 1974
Ancien footballeur américain, Fred Williamson a débuté sa carrière d’acteur après s’être retiré des terrains à l’âge de 30 ans. Il apparaît d’abord dans plusieurs séries télévisées, dont L’Homme de Fer (son tout premier rôle) et Star Trek et joue dans le M.A.S.H. de Robert Altman avant de devenir l’une des icônes de la Blaxploitation en 1973 grâce à son rôle de Tommy Gibbs dans Black Caesar, le Parrain de Harlem de Larry Cohen et sa suite sortie la même année, Casse sur Harlem.
Dans les années 70, Fred Williamson enchaîne les tournages, jusqu’à cinq films par an, et quand la Blaxploitation finit par s’essouffler à la fin de la décennie, il ne ralentit pas le rythme pour autant et devient l’une des figures les plus régulières des bisseries et zèderies U.S. et européennes des années 80, de Vigilante à Delta Force Commando en passant par Les Guerriers du Bronx et Les Nouveaux Barbares.
Le moustachu badass n’a pas tardé à s’intéresser aux différents aspects de la production. Le western Boss Nigger marque ainsi ses premiers pas en tant qu’auteur et producteur (et il est passé derrière la caméra un an plus tard avec le film d’action Johnny Barrows). Et franchement, Williamson n’était pas un très bon scénariste. L’histoire est mal structurée, la caractérisation est assez plate et on alterne entre répliques savoureuses et dialogues beaucoup plus laborieux.
Malgré ces défauts, Boss reste une tentative divertissante de transposition des codes de la Blaxploitation dans le vieil Ouest (jusqu’à la bande originale caractéristique). Fred Williamson est cool en homme sans nom (il est juste appelé Boss), un chasseur de primes qui fiche un beau bordel dans une ville peuplée de bigots blancs (à quelques exceptions près). L’acteur et réalisateur D’Urville Martin (Dolemite), collaborateur régulier de Williamson, campe son sympathique acolyte qui se régale à ridiculiser les notables du coin.
Production à petit budget (à peine 250.000 dollars), Boss tient plus du western spaghetti que de l’imagerie classique hollywoodienne (avec le passage presque obligé du héros torturé avant la vengeance finale). On retrouve tout de même dans la distribution R.G. Armstrong, vétéran du genre aussi bien sur le petit que sur le grand écran. Il fut régulièrement dirigé par Sam Peckinpah…et aussi par Jack Arnold, le réalisateur de Boss, quinze ans plus tôt dans le très bon Une Balle signée X.
Boss fut l’avant-dernier long métrage réalisé par Jack Arnold, bien connu des amateurs de séries B de S.F. des années 50 (L’Homme qui rétrécit, Tarantula…). À partir de 1959, le prolifique Jack Arnold a principalement signé des épisodes de série TV et sa rapidité et sa capacité à tirer le meilleur parti de moyens modestes furent essentiels dans le développement de Boss.