quand tu vois ce qu’a coûté l’entrainement de Youri Gagarine, qu’on n’a pas voulu laisser repartir dans l’espace après son premier vol parce qu’on préférait l’exhiber dans des inaugurations de kolkhozes et qu’on ne voulait plus prendre le risque de voir exploser lors d’un tir raté alors qu’il était devenu une icône, tu te dis que ce passage du film est justement plutôt réaliste.
Certes, mais Gagarine avait atteint l’objectif que lui avait fixé l’URSS (aller dans l’espace). Steve Rogers n’a rien accompli du tout (i.e. gagner la Seconde Guerre mondiale) à ce moment-là, si ce n’est empêcher qu’un espion reparte avec une fiole du sérum.
Qu’est-ce que la « réalité », déjà, dans un univers de super-héros ?
Ensuite, à ce compte, on sait très bien que, quel que soit le pays et quel que soit le régime, on exhibe les attributs du pouvoir et de la nation. Dans cette perspective des politiques, c’est ce qu’est Captain America, un outil pour galvaniser les foules.
j’aurai aussi préférer des nazis avec des grosses croix gammés ([size=85]mais bon, c’est un point de détail et un avis personnel)[/size] plutôt que l’hydra.
Mais c’est pas ça qui changera la qualité de ce flim.
Oui , moi aussi , je m’ attendais à voir plus de nazis " classiques " & moins l’ Hydra . C ’ est un truc qui m’ a fait tilté au début , mais au final , c’ est vite passé .
J’ai prévu de regarder ça aujourd’hui. J’évite les adaptations bédé en général, tellement je suis déçu à chaque fois. J’y vais à reculons je dois dire. Après l’excellent Les Lyonnais, c’est bien dur de se dire que je vais me faire une soupe insipide.
Bon, vu la chose. Pas grand chose à en dire, c’est quand même poussif. Je me suis ennuyé pas mal, je dirais que la première partie d’apprentissage n’est pas trop mal (je cherche le positif là), par contre la deuxième partie du film est à chier. Je n’en pouvais plu. Et j’ai failli laisser couler un larme à la mort de Bucky. J’epluchais un oignon.
C’est ça aussi qui est intéressant dans le film, c’est qu’on voit bien que tout est fait pour éloigner Captain America des théâtres d’opération « normaux ». Et quand il affronte l’armée régulière, c’est dans des séquences rapides présentées comme des extraits de son quotidien (et encore, vu la taille du tank, on doute que ce soit l’armée régulière…). Et pour moi, ça fait sens : dans l’univers Marvel où il y a des super-soldats, des super-canons, des super-armes, on voit mal l’armée américaine envoyer leur seul super-soldat sur des théâtres d’opération que l’armée régulière peut gérer. Au contraire, on l’envoie là où l’armée régulière ne peut rien faire. On envoie l’arme secrète sur les batailles spéciales. Ça me semble complètement logique, et assez clairement montré dans le film.
Tout à fait. C’est une adaptatation Marvel, pas Timely Comics. Captain est sans doute le film Marvel Studios sur lequel j’ai le plus de mal à taper : je ne suis pas un fan du perso à la base mais il a réussi à m’emballer.
Y a pas que la balise spoiler qui fait des facéties en ce moment, fonction « citation » déconne aussi à plein pot.
sur ce coup-là, c’est moi qui m’y suis mal pris.
Et comme je suis parti jardiner un moment et qu’un pote est passé à la maison, forcément, j’ai pas eu le temps de corriger…
Je l’ai revu ce soir. Enfin bon, en faisant la vaisselle, en fermant les volets, en finissant un courrier, donc pas tout à fait attentivement, mais c’est pas comme si je ne le connaissais pas.
Mais c’est vrai que ça faisait quelque temps que je ne l’avais pas revu.
Et vraiment, j’aime toujours autant.
Il y a des chouettes trucs, des petites lignes de dialogue, des astuces de montage, que je n’avais peut-être pas vraiment remarquées, et qui font plaisir. Celle que j’ai en tête, par exemple, c’est le balancement des deux scènes dans le bar de Londres. La première se situe à la hauteur de la formation de l’équipe, quand tout est encore « enjoué », et la suivante se déroule dans les ruines du troquet, alors que le Blitz est passé par là. Le moral de Cap est altéré par la disparition de Bucky, mais ça fait écho à l’évolution du conflit et à l’évolution de la société, et donc le décor est un reflet de l’état d’âme des héros. Je n’avais pas réellement fait attention à ça, et je trouve que c’est astucieux. Classique, mais efficace.
L’autre dimension à laquelle je n’avais pas prêté attention, c’était la musique. Et là, la composition fait des clins d’œil à Indiana Jones, à Star Wars, aux classiques du genre. Ça fonctionne bien et on le garde dans la tête longtemps.
Quant au numéro monté pour les levées de fonds, c’est une belle prouesse (saluons la traduction de la chanson, qui est vraiment très bien). Le film raconte presque la même chose que Mémoires de nos pères, mais sur un ton souriant et moqueur. J’aime beaucoup.
Et puis, c’est un film qui nous dit que l’Amérique s’est construite sur le nazisme (ce sera confirmé dans le suivant). Pire, même, que l’Amérique est comparable à l’Allemagne nazie, puisque leurs surhommes respectifs sont comparables. Et ça, je dois avouer que je trouve ça assez fort.
Enfin, il y a dans ce film une petite étincelle humaine, idéaliste, presque innocente, qui touche la fibre profonde. Bien souvent, les grandes réussites du genre au cinéma tutoient l’épique tout en développant une tonalité sombre, désabusée voire cynique. Elles reflètent alors la société d’aujourd’hui, mais en oubliant la dimension humaine et sensible. Je crois qu’il y a peu de films de super-héros qui parviennent à reproduire la magie du Superman de Donner (je pense notamment à la mort de Pa Kent dans la cour de la ferme, quelle intensité). Le premier Spider-Man de Sam Raimi, avec les scènes consacrées à Ben Parker, n’est pas loin dans le registre. Et dans ce Captain America, il y a quelque chose du même acabit.