CHUCKY, LA POUPÉE DE SANG (John Lafia)

Horreur
Long métrage américain
Réalisé par John Lafia
Scénarisé par Don Mancini
Avec Alex Vincent, Brad Dourif, Christine Elise, Jenny Agutter, Gerrit Graham…
Titre original : Child’s Play 2
Année de production : 1990

Le premier Jeu d’Enfant fut un succès pour MGM/United Artists, les responsables des deux studios ayant toujours cru au potentiel pour de multiples suites. Mais alors que le deuxième Chucky était en pré-production, des bouleversements en interne (la United Artists allait être rachetée par une compagnie qui voulait uniquement se concentrer sur des productions familiales) ont fait que le producteur David Kirschner a contacté d’autres studios pour leur proposer les droits et c’est ainsi que la Universal est devenue la nouvelle maison de la poupée Brave Gars. Et en ce qui concerne MGM/UA, le deal n’a finalement pas abouti, leur faisant perdre une bonne dose de revenus réguliers…

La réalisation de Child’s Play 2 (Chucky, la Poupée de Sang en V.F.) est revenue à John Lafia, le co-scénariste du premier volet. Don Mancini, le créateur de Chucky, est cette fois-ci seul au poste de scénariste, ce qui sera également le cas sur tous les autres longs métrages de la saga. En plus de Brad Dourif pour la voix de Chucky, le seul acteur de retour est Alex Vincent, l’interprète d’Andy, car les auteurs voulaient imprimer une nouvelle direction à l’histoire du petit garçon en le plaçant dans un cadre différent.

Si la dernière scène de Jeu d’Enfant se terminait sur la destruction de Chucky, la poupée possédée par l’esprit du tueur en série Charles Lee Ray, le regard sombre de Andy montrait bien que rien n’allait plus être comme en avant. Le générique du N°2 défile en effet sur la totale reconstruction du soi-disant Brave Gars, une action décidée par la Play Pal Corporation pour lutter contre la mauvaise publicité et montrer que rien ne cloche avec cette satanée poupée. Mais pendant le processus, un ouvrier est électrocuté…entame percutante et sacrifice nécessaire pour que Chucky revienne à la vie…

Personne n’a cru le témoignage de la mère d’Andy qui a été placée dans un hôpital psychiatrique. Le gamin est alors accueilli par une famille d’accueil qui s’occupe également d’une adolescente rebelle de 17 ans. Les Simpson sont joués par deux très bons acteurs, ces visages reconnaissables habitués au cinéma fantastique que sont la belle Jenny Agutter, vue notamment dans L’Âge de Cristal et Le Loup-Garou de Londres, et Gerrit Graham, ici plus sage que dans Phantom of the Paradise et C.H.U.D. II.. Et bien évidemment, le malin Chucky ne va pas tarder à retrouver la trace d’Andy, dont le corps doit servir de réceptacle à son âme…

La mécanique est certes classique (Andy reste l’enfant que personne ne veut croire) mais Chucky, La Poupée de Sang est une suite solide, un suspense bien ficelé mené sur un rythme soutenu (avec ses 80 minutes et pas une de trop, le 2 est le plus court de la série). John Lafia filme le plus souvent du point de vue de Andy et Chucky, dose bien son suspense et soigne les scènes-chocs. Et alors qu’il était suggéré pendant plus de la moitié du film dans Jeu d’Enfant, Chucky se livre à un véritable festival grâce à l’amélioration des techniques employées par le spécialiste Kevin Yagher, excellent travail qui va de pair avec le jeu de Brad Dourif.

La franchise n’avait pas encore viré totalement à la comédie mais l’humour noir de Chucky fait merveille (voir la scène où il enterre une autre poupée Brave Gars par exemple) et la grande scène d’action finale dans l’usine Play Pal ne manque pas de moments savoureux qui utilisent pleinement les possibilités du lieu !

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Un petit aperçu de l’adaptation en comic-book dessinée par Darick Robertson (deux ans avant ses New Warriors) :

Devon Whitehead :