REALISATEUR
Tom Holland
SCENARISTES
Don Mancini, John Lafia et Tom Holland, d’après une histoire de Don Mancini
DISTRIBUTION
Catherine Hicks, Chris Sarandon, Alex Vincent, Brad Dourif…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Child’s Play
Année de production : 1988
Salut, je m’appelle Chucky, et je suis ton ami pour la vie ! Hidey-ho !
Le réalisateur et scénariste Don Mancini est principalement connu des amateurs du genre horrifique en tant que papa de la poupée tueuse Chucky. Même s’il a participé à des séries comme Hannibal et Channel Zero, la carrière de Mancini reste liée à sa création puisqu’il a travaillé, à des postes divers, sur les 7 longs métrages de la franchise et qu’il développe actuellement une série télévisée sur l’increvable jouet habité par l’esprit du tueur en série Charles Lee Ray.
Grand fan d’horreur depuis son plus jeune âge, Don Mancini a été inspiré par le téléfilm Trilogy of Terror de Dan Curtis (surtout par le segment avec le fétiche Zuni) et par un épisode de La Quatrième Dimension avec une poupée parlante. Ses premières versions de ce qui allait devenir Jeu d’Enfant prenaient la forme d’une satire à l’humour très noir sur la manière dont le marketing peut affecter les enfants en prenant pour modèle le phénomène autour des Cabbage Patch Kids, des jouets très populaires à l’époque (et devenus en France les poupées Patoufs). Un pitch qui allait encore évoluer au fur et à mesure des réécritures après l’acquisition du scénario par la MGM…
Le script de Don Mancini a été retravaillé par John Lafia (qui réalisera ensuite le deuxième Chucky) et le metteur en scène Tom Holland (Vampire, vous avez dit Vampire ?), qui ont amené les éléments définitifs. Charles Lee Ray (incarné par Brad Dourif) est un tueur psychopathe qui tente d’échapper à l’inspecteur Mike Norris (Chris Sarandon passe du côté des héros après avoir joué le séduisant vampire devant la caméra de Tom Holland trois ans plus tôt). Grièvement blessé, Ray se réfugie dans un magasin de jouets et avant de mourir transfère son esprit dans une poupée grâce à une formule vaudou. Ce jouet de la marque « Brave Gars », que tous les gamins s’arrachent, est ensuite achetée à la sauvette par Karen Barclay, la maman du petit Andy, 6 ans…
Dans son traitement original, Don Mancini voulait jouer avec le spectateur, cultivant le doute sur l’identité du tueur, Andy ou Chucky ? Une ambiguïté qui a disparu du résultat final, mais la façon dont la révélation est amenée est bien dosée. La véritable nature de Chucky est suggérée par une vue subjective, des mouvements furtifs à la limite de la perception des protagonistes qui, dans un premier temps, ne croient pas le jeune Andy (un thème qui revient souvent chez Tom Holland). Il faut attendre la moitié du métrage pour que Chucky se déchaîne et c’est particulièrement savoureux…
En cette ère pré-numérique, plusieurs méthodes ont été utilisées pour donner vie à la « poupée de sang » (animatronique, maquillage, acteurs enfants, cascadeurs de petite taille) et grâce à un montage et des cadrages judicieux, de bonnes petites idées de mise en scène qui s’ajoutent à l’interprétation de Brad Dourif, ce premier Chucky a gardé son efficacité (le dernier acte est énergique et bien tendu comme il faut).
Le ton était encore assez sombre, ce qui sera encore le cas pour le 2 (le 3 est le seul que je n’ai jamais vu) avant que la franchise vire complètement à la comédie horrifique avec La Fiancée de Chucky et Le Fils de Chucky, qui ont vu Chucky opérer complètement une transformation « à la Freddy Krueger », toujours à la recherche de la punchline qui tue.