Héhéhé…c’est là qu’on se dit que Semic a bien fait de ne se concentrer que sur quelques titres à l’époque (ça remonte mais je crois me rappeler qu’à part les séries principales…et je n’inclue pas Ravage ^^…je n’avais pas été emballé par les quelques épisodes des autres titres qui ont été traduits dans la revue)…
J’adore Ravage… mais pas pour les bonnes raisons^^
Mais oui, on peut critiquer Semic d’avoir laissé sur le côté une bonne partie de la production Marvel de l’époque mais c’était parfois nécessaire pour garder un certain niveau de qualité.
C’est clair. J’ai découvert l’étendue de la production lors d’un séjour en Angleterre au milieu des années 90 pour un stage (c’était la première fois que je trainais dans des comic-shops). Ca donnait l’impression que tous les personnages pouvaient avoir une série ou une mini-série et c’était franchement too much…
Aaaahhhh Hulk 2099. Cet univers est un peu un mélange entre le plaisir coupable et le j’adore et c’est vraiment bien. Il y a bien sur le spidey 2099 une réussite exemplaire au même titre que Doom malgré quelques errances. Les X-Men commence bien avant de sombrer, Ghost Rider s’enlise aussi malgré un visuel accrocheur…
La série de tête à cornes est alors dans une mauvaise passe suite au départ du jeune prodige qui l’a portée au firmament et qui vient alors de partir réaliser son Ronin chez DC, Frank Miller.
Seul quelques épisodes (globalement plus des stand-alone que des intrigues au long cours) post-Roulette/pré-Born Again surnagent ici et là (que des numéros où Micah Synn est absent comme par hasard ) :
-les Urich sur le devant de la scène (#192)
-la maison piégée, les fillettes robots et le vieil ami déchu de Murdock (#208/#209)
-l’épisode western & zip-a-tone (#215, dès que le Mazz s’encre lui-même c’est nettement mieux)
-une histoire sans costume de super-slips, de quoi plaire à Buscema (#219, presque du Sin City avant l’heure)
-l’adieu à Heather (#220, une mort presque aussi choquante que celle d’Eletra et plus mémorable que celle de Karen)
-le tie-in de Secret Wars II (#223, le cadeau à double tranchant du Beyonder)
-le Vautour au cimetière (#225, peut-être bien l’interprétation graphique que je préfère du personnage avec celle de Ditko)
-le marchepied vers Born Again (#226)
Sans oublier le storytelling de Mazzucchelli en général, y compris en dehors des scènes d’action et de voltige sur les toits (DD attendant sur un canapé dans l’appartement de Glorianna, c’est pas donné à tout le monde de rendre ça attrayant sur le plan visuel, mais il y arrive grâce à sa maîtrise du langage corporel et ce style à l’élégance constante).
Très bonne sélection d’épisodes, Marko (j’aurais choisi les mêmes).
C’est bien pour ça que j’avais ajouté ensuite… « l’ennui gagne vite le lecteur qui ne relèvera ses paupières qu’avec l’arrivée de David Mazzuchelli. »
DD hors de sa zone de confort (la ville), c’est plaisant quand c’est bien fait (chez Nocenti notamment).
O’Neil: Don’t know about best and worse–again, I’d have to reread the material. Probably the most interesting, and the one in which we first realized that David was indeed stellar, was the western [#215].
L’épisode d’O’Neil le plus costaud. Je me demande s’il n’est pas né de discussion avec Miller, qui cherchait à fragiliser Matt avant sa reprise (et qui discutait avec O’Neil tout le temps, malgré son passage chez DC). Il me semble avoir lu quelque chose en ce sens.
Co-écrit avec Miller.
Complètement.
Un peu m’avait ramené des States l’épisode avec le Kossack, et cet espèce d’élan post-Colan était extraordinaire.
J’étais tout minot quand j’ai lu cet épisode … et je me demandais bien comment on pouvait écrire un épisode d’une telle tristesse.
J’ai mis un temps fou à le relire. Il m’a véritablement marqué.
Probablement, surtout avec ce que Miller fera subir ensuite à Karen pas longtemps après (vraiment un sale quart d’heure pour les ex de DD cette période), absente depuis un certain temps tout comme Heather (dont une des dernières bourdes* n’a pas eu de grandes conséquences contre toute attente).
« (Denny did ask me to write another issue, which I started but ran aground on.–I had just lost a close friend to leukemia and I was having occasional writer’s block due to depression. Denny thanked me for giving him a heads-up, and he took my idea.–Heather Glenn, while drunk, accidentally reveals that Matt is DD.–and wrote a fine script himself. That’s why that issue has a « special thanks to Alan Brennert » blurb.) »
*le retour passager d’une Heather éméchée, permettant à O’Neil de faire le lien entre ses deux séries (Daredevil et Iron Man)
De ce que je me rappelle (mais il faudrait que je retrouve la source), l’idée du suicide d’Heather vient de Miller et faisait partie de la chronologie qu’il voulait mettre en place pour conduire à Born Again avec cet épisode et Elektra Lives Again qui devaient servir à affaiblir la psyché de Matt (et ouvrir la voie à Elektra Assassin) et Love & War comme déclic de la haine du Caïd envers l’avocat aveugle.
Ce qui aurait dû donner l’ordre suivant:
Toi, tu as lu un bouquin très intéressant sur l’auteur, ça se sent :
Trêve de plaisanterie, je crois qu’il en parle dans une interview (Amazing Heroes, Comics Interview, je ne sais plus…). Ça tombe dans la période qui voit à la fois son déménagement (visiblement catastrophique) en Californie et son écriture de Robocop 2, donc il est débordé, et il explose les délais sur Elektra Lives Again (dont les premières pages ressemblent à du Dark Knight et les plus récents annoncent déjà Sin City : quel bouquin passionnant à regarder). Il y a cette formidable scène où il parle à Karen au téléphone, devant un vitrail, et on sent déjà la dépression qui l’assaille…
Ah! C’était donc là?
Je ne sais pas qui est l’auteur de ce bouquin mais force est de reconnaitre qu’il a une belle plume est qu’il a fourni un excellent travail
C’est d’ailleurs étonnant qu’il n’y ait jamais eu d’autres bouquins en français sur Miller alors qu’il y en a quelques-uns sur Moore. C’est quand même l’un des rares auteurs dont le nom a dépassé le cercle des amateurs de comics pour devenir connu du très grand public (avec Stan Lee, Alan Moore et Neil Gaiman).