CREEP (Christopher Smith)

Horreur
Long métrage britannique/allemand
Ecrit et réalisé par Christopher Smith
Avec Franka Potente, Vas Blackwood, Jeremy Sheffield, Sean Harris…
Année de production : 2004

Le britannique Christopher Smith a eu l’idée de Creep un jour où sa rame de métro s’est retrouvée bloquée plusieurs minutes au milieu d’un tunnel. Alors qu’il scrutait l’obscurité environnante à sa fenêtre, il a imaginé une personne luttant pour sa vie dans ce labyrinthe de vieux couloirs, à la merci d’une créature qui n’a jamais vu la lumière du jour après avoir passé toute sa vie dans les profondeurs des stations londoniennes. La base de ce qui allait devenir son très bon premier long métrage, essai réussi après deux courts tournés à la fin des années 90…

Les personnages principaux de Creep n’apparaissent pas vraiment sous leur meilleur jour. L’allemande Kate (interprétée par la belle Franka Potente, révélée par Cours, Lola, Cours) quitte une soirée où l’alcool et la drogue coulent à flots pour rejoindre une amie et échapper aux avances sexuelles d’un collègue. Elle veut prendre le métro mais sous l’effet de la bibine, elle commet l’erreur de s’assoupir sur un banc. À son réveil, elle est seule, la station est désertée et les grilles sont fermées. Le début d’une nuit cauchemardesque car quelque chose rôde et elle est sa nouvelle proie…

Le suspense est très bien ficelé dès les premières minutes passées dans cet endroit qui se révèle vite très inquiétant. Dans un premier temps, la menace est suggérée et ses actions sont dévoilées à travers une série de plans rapides qui font bien monter la tension. Christopher Smith créé d’abord une fausse piste avec la réapparition surprise de l’ami obsédé avant que la chose qui surveille Kate passe à l’action. La jeune femme s’enfuit et tombe sur un couple de clochards à qui elle demande de l’aide…

Au fur et à mesure de cette nuit qui semble ne plus finir, Kate s’engage dans une véritable descente aux enfers, une lutte pour la survie qui l’éloigne inexorablement de sa vie privilégiée (le dernier plan souligne ce changement non sans une certaine ironie cruelle). Le réalisateur/scénariste exploite bien les possibilités de ses décors suintants pour installer une atmosphère anxiogène, glauque et claustrophobique, et orchestre des scènes-chocs d’une redoutable efficacité (celle avec la sans-abri est même difficilement supportable).

Le scénario donne quelques indices sur le passé du tueur, sans être trop explicatif car les détails visuels suffisent et tout passe principalement par l’excellente interprétation de Sean Harris (qui a ensuite joué Solomon Lane dans les Mission:Impossible avec Tom Cruise), impeccable en monstre fiévreux et pourrissant qui a depuis longtemps perdu son humanité. Un lointain cousin du tueur dégénéré du Métro de la Mort de Gary Sherman avec lequel Creep partage des points communs même si Christopher Smith avait avoué ne pas l’avoir vu (son inspiration pour les scènes dans le métro lui est plutôt venue du Loup-Garou de Londres de John Landis)…

3 « J'aime »

Ah oui, il est bien flippant, lui !

Je crois que je l’ai découvert à la suite de la lecture du Retour des morts, bouquin de Lauric Guillaud où l’auteur s’arrête, en fin de corpus, sur trois films : La Crypte, The Descent et, donc, Creep.
Le premier est un récit d’aventures avec des monstres, qui a ses petits effets et qui fonctionne bien, mais les deux suivants remuent des trucs bien enfouis dans les tripes, et laissent des images plus profondément ancrées, après la vision.

Jim

1 « J'aime »

Oui, si j’aime bien La Crypte il est nettement en dessous des deux autres…et The Descent, qui m’avait bien fait flippé à l’époque, est le meilleur film de Neil Marshall…

2 « J'aime »

Chris Barnes :

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Merde, ça ne me dit rien…

Il faut absolument que tu le vois !!

Je crois me souvenir d’un mec à la fin en tenue de chirurgien qui découpe ses victimes ?

Ce n’est pas à la fin mais il y a une scène de ce genre…et il n’y a qu’une victime…

Phillipe Le Van :