DERNIÈRES LECTURES COMICS

Bonne question… Ils sont tous les deux indiqués en arrêt de commercialisation, mais c’est bien possible qu’ils ne soient jamais sortis.

Tori.

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Quatrième recueil de la série, publié en France, Des Ailes de plomb, écrit à la manière d’une Madeleine Proust qui aurait lu le roman Super-Folks de Robert Mayer, conjugue la dialectique du mélodrame au récit de gangsters [Pour en savoir +]. Et c’est plutôt pas mal.

Même s’il ne faut pas trop attendre Kurt Busiek sur le terrain de l’intrigue.

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J’adore la vieille SF et là, je suis bien servi. 6 récits du débuit des années 50 et un autre des années 40. Et c’est vachement bien, déjà parce que le choix des récits est bien fait, avec une variété dans les thématiques (Ulysse revisité, pacifisme, polar, duo de choc façon Cap A et Bucky, sécurité alimentaire, …) et parce que ce sont pas des manchots au crayon : Joe Kubert, Gene Colan, Alex Toth, Steve Ditko … Bref, un régal plutôt bien reproduit, auquel s’ajoute un texte sur Kubert et un sur un éditeur disparu, Fiction House.
Y a deux ou trois bricoles de traduction qui m’ont fait tiquer, mais sinon, voilà une lecture bien de mon goût.

En pleine lecture de la série Monstress, je me suis ménagé une petite pose, tout en restant dans le giron de sa scénariste.
Plutôt épaté par son travail chez l’éditeur Image Comics, je me suis lu son bref arc sur la Veuve Noire, personnage qui lui, appartient à la Maison des Idées™ [Pour en savoir +]
Marjorie Liu s’y montre aussi à l’aise sur un personnage qu’elle n’a pas créé, que sur sa propre série. Secondée par les magnifiques planches de Daniel Acuña, la scénariste explore avec beaucoup de brio la personnalité de la Veuve Noire.

Un scénario (disponible en 100% chez Panini) qui passe haut la main le test de Bechdel™, tout en s’appuyant sur les structures narratives canoniques du genre.

Très recommandé !

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Voici donc les récits de fantôme, sujet qui m’intéressait moins, mais une fois passé le deux premiers épisodes assez convenues (miroir maléfique par Joe Kubert, puis bateau fantôme), les suivants sont un peu plus intéressant. Le troisième ressemble plus à de la fatalité qu’à une impulsion de revenants, mais c’est intéressant et puis c’est de Ditko. Le 4ème est un peu loufoque, où l’on finit par voir Hitler lutter à l’aide de chars contre des fantômes vikings en pleine cordillère des Andes. Quant aux dernier épisode (signé Jack Kamen), là aussi, le rythme et la construction sont plutôt sympa autour d’une histoire sur des lunettes « voyantes ».
Et toujours des articles intéressants signés Jean Depelley, un sur Charlton et l’autre sur Ditko.

Dommage que cette revue anthologique n’ait pas pu perdurer, parce qu’elle était vraiment sympa à lire, avec ses thématiques et épisodes bien choisis.

JSA Golden Age

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Ca fait un moment que je voulais lire cette mini série. Je l’ai eu pour noel et je viens de la finir. C’est juste excellent, une sorte de Watchmen avec la JSA, James Robinson est ultra à l’aise comme toujours avec sa ocnitnuité et ses personnages. Vraiment très bon. Paul Smith m’a un peu déçu dans le sens ou ces personnages sont souvent similaires et j’ai eu du mal à différencier certains personnages d’autres.

Vivement qu’ils fassent un film sur la JSA !

Il parait que c’est le jour où il faut lire ça. Vu que France-Comics est en carafe, je vous fais partager ma vieille chro, sans filtre et sans révision (donc avec ses défauts résiduels et ses fautes) :

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« Quand Bramson Todd rentre dans mon bureau à 3h00 alors que je ne rêvais que de m’en jeter une dernière, j’étais loin de m’imaginer que j’allais explorer pendant trois jours les bas-fonds de la ville tout en flirtant avec son gratin pour trouver le meurtrier de cet homme qui se sait déjà condamné par un poison dans 72 heures. »

Au début des années 80, la collection Autodafé, qui a compté moins de dix parutions, avait pour objectif de proposer des histoires éditées sous un format particulier, en surfant sur une vague américaine lancée en 1978 par Will Eisner avec Un bail avec Dieu (1ère publication VF chez Autodafé), tout en s’émancipant de l’éditeur US Baronet Books en proposant également des titres comme Gen d’Hiroshima par exemple. _
__ Le livre de Jim Steranko s’inscrit pleinement dans cette sélection des Humanoïdes Associés, car si le concept n’est pas novateur et revient surtout aux premières heures de la bande dessinée, il sort des canons habituels de l’époque. Chaque page est divisée en deux parties égales : celle inférieure comprend le texte du livre en 3 colonnes, tandis que la supérieure est composée de 3 dessins, chacun illustrant le texte du dessous.

L’histoire est un roman noir très classique, reprenant tous les codes du genre, du personnage limite caricatural jusqu’à la narration en voix off. On retrouve bien les influences de Mickey Spillane ou Raymond Chandler (comme par hasard), mais cela n’empêche pas Steranko d’être terriblement efficace et de fournir un scénario enlevé, le timing de l’histoire l’obligeant de toute façon, avec suffisamment de rebondissement et d’intrigues pour tenir le lecteur en haleine sur 125 (demi) pages.

Même sous ce format atypique, l’enchaînement des cases de Steranko respecte un certain storytelling, tout en se permettant quelques fantaisies comme cette magnifique double page de la scène se situant dans le Club Neptune, prémices des fameuses couvertures qui forment un tout une fois additionnées. _
__ Le trait de Steranko est juste et précis. Les angles de vue, la lumière ou encore les expressions des visages, tout est choisi dessin après dessin, donnant l’ambiance visuelle adéquate (notamment avec des ombres très présentes), en phase avec celle de l’écrit. On est à se demander si Chandler – La Marée rouge n’a pas inspiré Frank Miller pour ses Sin City.

Steranko se fait rare en France, et est, étrangement, rarement réédité. Pourtant, ce très bon livre l’a été à plusieurs reprises aux Etats-Unis, et cette version française est difficilement trouvable chez nos dealers préférés. Alors pourquoi les éditeurs français le boudent-ils ? Le jugent-ils trop hérétique dans la forme pour plaire aux lecteurs, malgré un fond plaisant et conventionnel ? Espérons que ce ne soit pas une simple histoire de droit qui bloque tout.

A noter que la traduction et la préface (qui remet l’œuvre dans son contexte) sont réalisées par Jean-Patrick Manchette, célèbre auteur de roman noir et surtout le fameux premier traducteur de Watchmen. Un nouveau gage de qualité pour cette édition française.

C’était ça où La semaine de Suzette, c’est ça ?

Tori.

Exactement. Sauf que je n’ai pas de Suzette en rayon !

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Golden Titans 2 :

Scarlet et Pinky, c’est plutôt pas mal, dans la veine d’un Batman & Robin en rouge et bleu, donc beaucoup moins sombre, mais avec un récit polar.

Phantom Lady : bon, là, c’était quand même un peu chiant à lire. Très bavard, pas de rythme, avec des trop grosse bulles (dommage, le dessin est de Matt Baker.

Black Terror : avec aux pinceau, Mort Meskin. Là, c’est plus rapide, plus incisif, il se passe pas mal de chose dans cette enquête, avec une ennemie visiblement coutumière. Mais ça fait un peu bis repetita avec Scarlet & Pinky.

Miss Masque : j’ai pas accroché au personnage et l’intrigue tourne autour d’un énième vol, donc en fin de mag’, ça lasse un peu.

C’était le dernier magazine de cet éditeur que j’avais à lire et ce n’était pas celle que je préférais !

Ah, celui-là, ça fait des années que je rêve de l’avoir sous les yeux, et je n’ai jamais réussi à le trouver sous quelque forme que ce soit. :disappointed_relieved:

J’y étais allé aussi de ma critique [Pour en savoir +]. L’occasion pour moi de dire tout le bien que je pense de Chandler, la marée rouge, mais aussi de revenir sur quelques point qui ne manqueront pas d’intéresser les curieux.

Pour l’école Black Mask, du pulp magazine bien connu, qui l’est pour avoir accouché du style hard-boiled et du roman « noir », pour le dire rapidement ; la langue américaine (et non anglaise) en était le vecteur principal. Mais pas n’importe quelle « langue ».

Je m’attarde aussi sur le terme « détective », et j’ose un rapprochement avec le roman de Joe Gore, dont Wim Wenders a tiré un très beau film. Où cette fois-là c’était Dashiell Hammett qui jouait les détectives (ce qu’il avait été, professionnellement parlant).

Bref, pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur ce que m’a évoqué cette bande dessinée, ils sont les bienvenues sur mon blog !

Pour ma part, j’avais même le choix de l’exemplaire !
(Bisque bisque rage)

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Solo par Richard Corben : publié par Toth, j’ai vu que cela avait été tiré à 3000 exemplaires, dites donc. Solo, c’est un titre DC qui donnait toute latitude à un seul auteur dans chaque numéro, auteur qui faisait entre 5 et 6 histoires dans chaque numéro. Donc, c’était assez gras pour un comic book, parce qu’ici, par exemple, il y a une quarantaine de pages. Donc 5 histoires courtes signées Corben au scénario et dessin, sauf pour la dernière qui est scénarisée par Arcudi. Je l’aime beaucoup, d’ailleurs, c’est la seule qui reprend un peu de « super-héros » (et d’ailleurs, peut être la seule qui reprend un perso DC), mais dans une ambiance très polar avec le Spectre. En tout cas, les 5 histoires ont 5 genres/périodes différents (western, antiquité, Moyen Age, archéologie égyptienne), mais toujours avec une forme de violence, mais rien réellement SF. Pas de nu, pas de barbare bodybuildé (enfin, y en a au moins un), mais les barbares sont ici beaucoup plus réalistes. Bref, du Corben pas mal inspiré, plutôt efficace, qui varie aussi un peu son style, notamment en couleur (même si pour deux histoires, ce n’est pas lui qui officie).

C’est dommage que cette série Solo n’ait pas été plus publiée en France … parce qu’il y avait de sacrés auteurs, quand même !

Ah et j’ai encore failli oublié : c’est un nouvelle une fois excellemment traduit !

À un point que c’en est étourdissant !

Jim

Ecoute, il m’a fallu plusieurs jours avant que je reprenne une lecture. J’ai eu du mal à m’en remettre !

Je comprends. C’est de l’extrême !

Jim

D’ailleurs, on devrait prévenir sur la couverture. Des gens pourraient en perdre la raison.

En même temps, ça pourrait intimider…

Jim