DERNIÈRES LECTURES COMICS

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La lecture du premier épisode en vf ne m’avait qu’à moitié convaincu concernant l’idée de départ au demeurant assez risquée sur le long terme, mais qui avec le recul reste bien plus satisfaisante par rapport à ce qui a suivi (la version peu inspirée de Waid).
J’ai finalement donné une seconde chance à ce run et j’ai bien fait.

Aaron s’amuse avec l’inversion des rôles et l’idée que le vrai monstre n’est pas forcément celui qu’on croit une fois la dissociation effectuée, en se focalisant cette fois plus sur Hulk qui doit faire face aux conséquences de ses choix.
L’intrigue met en avant la dualité habituelle sous un angle plutôt inédit, avec un côté limite serial dans l’enchaînement de rebondissements et pas avare en terme de scènes d’actions.
Là où le bât blesse finalement, c’est dans la partie graphique beaucoup plus inégale, avec Silvestri qui fait un peu le service minimum, étant aidé qui plus est par Portacio et ses assistants/collaborateurs.

En ce qui me concerne, je préfère largement son style de la période fin 80’s/début 90’s, faut croire que sa collaboration avec Dan Green me manque ou tout simplement que son évolution graphique durant ces 25 dernières années ne me satisfait pas.
La série a du mal à tenir la comparaison avec ses oeuvres de la même période (Wolverine & the X-Men) mais le début de la série reste tout de même efficace, pour le moment je le mettrai au même niveau que ses travaux sur Ghost Rider et son tie-in de Black panther pendant Secret Invasion, faut voir si la suite tient ses promesses.

La dernière fois que j’ai autant apprécié un run sur le géant de jade, cela doit remonter à la version de Bruce Jones, qui avait en commun d’utiliser une approche assez originale tout en conservant certains fondamentaux (la traque de Banner qui rappelle du coup la série tv des 70’s).

Perso, sans en être tombé à la renverse, j’aime bien ce qu’a fait Greg Pak avec le perso, juste avant Aaron.
On retient de lui la séquence « Planet Hulk / World War Hulk », qui avait le mérite d’amener le Goliath vert en des territoires peu usuels pour lui (l’axe SF / heroic fantasy ; encore que…Hulk avait déjà connu des périples un peu similaires par le passé), mais il a aussi posé plein de petites idées à droite à gauche, pas toujours exploitées à bon escient. Dans le nombre, il y avait l’idée que Hulk en tant qu’avatar de Banner avait pour fonction d’empêcher Banner de devenir la menace qu’il pourrait être (et parallèlement, l’absence de victimes lors des ravages causés par Hulk était attribuée à l’esprit en sommeil de Banner, qui « calculait » des trajectoires lors des actions de son alter ego… Une très chouette idée, je trouve).
Si Aaron a semblé chercher à se débarrasser de tout le folklore mis en place par Pak sur son run, il a reproduit (peut-être à son corps défendant) l’idée de Banner comme menace principale.

PaD est souvent considéré à juste titre comme le scénariste phare du titre, mais j’ai l’impression que c’est surtout le run de Bill Mantlo qui a grandement inspiré Pak, il a l’air d’être un fan des oeuvres 80’s du scénariste (Alpha Flight et peut-être ROM, même si là l’hommage est plus délicat à utiliser vu le statut du personnage).

Ma préférence évidemment continue à aller au run de Peter David, y’a pas vraiment photo.
C’est marrant ce que tu dis sur les références à Rom, c’est Peter David qui s’y était livré discrétos durant sa prestation avec Keown. Ceci dit, je suis d"accord avec l’influence de Mantlo sur Pak, c’est assez manifeste à la réflexion.
Et en en causant, je réalise que je suis très client du travail de Mantlo, qui ne jouit pourtant pas d’une réputation si flatteuse (je suis un très gros fan de « Rom », par exemple).

Pareil, surtout lorsque les controversés Akin & Garvey s’occupaient de l’encrage.

Oui, moi aussi je fais ressortir la période de Pak. J’aime bien celle de Jones aussi.
Et puis j’ai oublié le nom de la série et les artistes (Aaron sûrement) pour la période où Hulk est manœuvré par son alter ego pour le séparer !

Faudrait faire un club, parce que les éditorialistes de Panini ont l’air souvent de suggérer que les fans de Rom se comptent sur les doigts d’une main d’un lépreu.

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La découverte en vf de Loki: Agent of Asgard a suffi à me convaincre que Ewing est un scénariste à suivre, et la lecture de cette série confirme cette impression.

Ewing gère bien la caractérisation globale, tout en apportant des touches d’humour bienvenues, une approche fun, rythmée et inventive du genre, avec une gestion efficace de la continuité (l’affrontement des déités). Même s’il s’agit d’une équipe plus street level, elle ne se cantonne pas pour autant à des menaces de petites envergures loin de là, comme le montre l’utilisation de Shuma-Gorath, le pseudo Cthulhu.

C’est sans doute la faute de Land, mais je trouve que White Tiger est presque méconnaissable, on dirait une ado de 16 ans, alors qu’avec Maleev j’ai plus le souvenir qu’elle avait l’air d’avoir la trentaine.
En composant avec les contraintes liées aux crossovers, le scénariste arrive à s’en tirer avec un tie-in très efficace qui développe la construction de l’équipe au coeur de l’action, servi par des dialogues bien foutus et une dynamique réussie entre les membres de cette équipe qui se distingue par sa composition, avec des vétérans et des jeunes recrues, ce qui apporte une dimension dysfonctionnelle pas déplaisante. Malgré le handicap qu’est Land, le scénariste britannique s’en sort comme un chef.

Je ne crois pas que ce soit la même. Celle du run de maleev a du filer le flambeau à sa nièce dans intervalle, peut-être est elle morte d’ailleurs

Je me suis trouvé la série big daddy danger en espagne par adam pollina. J’ai juste lu les deux premiers chapitres pour l’instant et le moins que je puisse dire c’est que Pollina est méconnaissable. Ici il adopte un style ( trop ) cartoony très loin de ce que je lui connaissais, certains persos sont des cousins d’elmer le chasseur et autres looney tunes. Du coup moi qui m’attendais à voir des planches travaillée comme sur son angel ou ses x-force ça perturbe un peu. Au niveau du scénario, pollina développe son intrigue autour d’un secret de famille et d’une relation père / fils qui à du plomb dans l’aile à cause des activités extra ring du héros.
Pollina glisse quelques pointes d’humour qui font mouche.

Wonder Woman by George Pérez Omnibus

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J’ai profité de la réédition des deux premières années du run de George Pérez sur Wonder Woman pour me plonger dans le travail de l’auteur sur le personnage, lequel dispose d’une bonne réputation. Pour être précis, il s’agit du reboot de la série suite à Crisis on Infinite Earth ; il revient donc sur les origines de l’héroïne et sa découverte du monde des hommes.

Je commence par ce qui fâche. Lorsque je lis Catwoman, à l’heure actuelle, cela m’énerve de trouver dans mes TPB des chapitres épars, liés à un crossover Batman dont les tenants et aboutissants se trouvent dans d’autres publications, et qui cassent complètement le rythme. Or, j’ai eu la désagréable surprise de découvrir que le problème n’a rien de récent, et que Wonder Woman en souffrait déjà à l’époque. Cela ne concerne que quelques passages, mais j’ai clairement eu l’impression de sauter des épisodes à au moins deux reprises. Pour cause, je les ai effectivement sauté, puisqu’ils ne sont pas inclus dans cet ouvrage consacré exclusivement aux aventures solo de l’héroïne. Là où cela devient problématique, c’est quand une saga entière trouve sa conclusion ailleurs ; à la fin d’un chapitre, Diana part à la poursuite d’un puissant antagoniste, et dans celui d’après, c’est fini, le Mal est vaincu. Connaissant un tant soit peu la mythologie DC Comics, j’imagine bien ce qui a pu se passer, mais l’album lui-même n’apporte aucune réponse. C’est frustrant.

Mais à part ça : il s’agit d’une excellente lecture, qui mérite sa bonne réputation.
Nous repartons de zéro, et rien ne nous sera épargné : la genèse des Amazones et de Thémyscira, leur passion pour le bondage :mrgreen:, la naissance de Diana, leur contact avec le monde extérieur, Wonder Woman se rendant aux USA arborant son célèbre costume… Toutefois, le scénariste a l’intelligence de ne pas tout dévoiler, tout-de-suite, laissant au lecteur le soin de s’interroger, d’échafauder ses propres théories ; pour finalement apporter des révélations qui expliquent bien des éléments majeurs associés à l’héroïne, mais qui ne pouvaient conserver les mêmes origines que dans la première série.

J’ai tendance à penser que, dans un comics de super-héros, l’auteur compte plus que le personnage. Néanmoins, ce-dernier dispose de plus ou moins de potentiel, et cette Wonder Woman nouvelle génération ne manque pas d’atouts. D’une force incroyable, liée à une mythologie foisonnante dans laquelle les scénaristes peuvent piocher à loisir et offrant un bestiaire infini d’antagonistes potentiels, elle apparait aussi comme une fille intelligente, volontaire, pieuse, et en même temps parfaitement candide, ne connaissant rien au monde extérieur, et ayant tout à apprendre ; quitte à être déçue par certaines réactions, car une fille libre penseuse portant un slip Milkyway en pleine Guerre Froide, cela ne plait décidément pas à tout le monde.

Il existe des différences fondamentales entre l’héroïne de George Pérez et celle de Brian Azzarello. La première découvre le monde extérieur, ses merveilles et ses contradictions, tandis que la seconde a déjà passé du temps chez les hommes lorsque nous commençons à suivre ses aventures. La première est entourée d’ami(e)s, est encore naïve, a soif d’apprendre, et passe du temps avec son mentor Julia, tandis que la seconde est farouchement indépendante. La première rechigne à employer la force, la seconde beaucoup moins. Pour résumer, la seconde est plus badass, mais les deux approches se valent.
Leurs mondes respectifs diffèrent aussi, et cela se ressent surtout du côté des Dieux. George Pérez opte pour une représentation classique de ceux-ci, inspirée des statues grecques, tandis que Brian Azzarello et Cliff Chiang se lâchent dans des interprétations beaucoup plus originales. Et, justement, c’est une des principales caractéristique que je retiendrai de cet omnibus : son ton résolument classique. Non pas que cela me dérange, car cela fait du bien de revenir à certains fondamentaux.

Parmi les spécificités de l’album, nous trouvons donc l’environnement divin et grec entourant l’héroïne - soyez rassurés, Cheetah fait malgré tout une apparition remarquée - mais aussi son rôle d’ambassadrice. Sa mission consiste à dispenser la philosophie des Amazones au monde, ce qui en fait un personnage très actif en matière de communication, pour un résultat que je vous laisserai découvrir, mais qui lui parait original par rapport au reste de la série.
Autre touche d’originalité : son entourage. Diana passe le plus clair de son temps dans le monde des hommes entourée de son groupe d’amis : Julia, archéologue grecque qui lui apprendra l’Anglais et à survivre à son nouvel environnement, sa fille Vanessa, qui a lui-aussi des choses vitales à lui apprendre, et Mindy Mayer, dont je vous tairai le rôle. Ainsi que le couple le plus coincé (du moins au début) mais touchant de l’histoire du comics :mrgreen:

La série mélange ainsi tous ces aspects, avec de vrais morceaux de bravoure et de combats épiques, Diana se trouvant aux prises avec divers monstres ou divinités démoniaques, pour des affrontements homériques. Le trait de George Pérez est agréable à l’œil, là encore il donne une impression de classicisme, même s’il paraissait peut-être plus moderne à l’époque. Mais, je ne m’en plains toujours pas. En tout cas, nous sentons bien les années 80 à travers les habitudes vestimentaires !
Cet omnibus ne possède pas pour autant le moment épique, l’envolé lyrique, qui en feraient un chef d’œuvre absolu autant qu’incontournable. Cela reste avant tout un bon comics, bien écrit, plaisant, parfois prenant, bref une valeur sûre. Donc si, pour vous, les comics ne se limitent pas à l’actualité, vous pouvez y aller sans crainte.

Ca donne envie ma foi, espérons qu’Urban lise ce commentaire xD

:laughing:

Jim m’a tuer…

Tu pourras t’estimer heureux s’ils en mettent un chapitre dans une anthologie :mrgreen:

Non mais ça c’est sur. Mais bon je pense qu’ils publieront d’abord le run de Rucka

Mais ce sera le cas avec le #1 de Pérez qui paraîtra dans l’anthologie Wonder Woman^^ :
comics-sanctuary.com/comics- … 39001.html

J’espère aussi que toute la période Pérez fera ENFIN l’objet d’une publication française !
La période Phil Jimenez est sympa aussi, avec Pérez toujours sur quelques numéros. Panini en avait déjà publié une partie dans le volume Paradis Perdu. J’aimerai voir ça ressortir chez Urban, avec la suite, toujours de Jimenez, Paradise Found.

Mais bon tout ce que sortira Urban sur WW me comblera, vu la pauvreté de la publication sur elle en France…

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Très sympa ce diptyque signé Mark Waid, bien mené de bout en bout et bénéficiant d’un tempo soutenu placé sous le signe du danger permanent, avec une situation d’urgence qui nécessite un certaine énergie graphique. Ça tombe bien car ce type d’intrigue est taillé sur mesure pour le style fin et énergique de Marcos Martin (qui avait déjà fait merveille sur l’excellent arc « Peter Parker: Paparazzi » de Dan Slott).
Cet arc introduit en prime ni plus ni moins que le père de Jonah (procédant ainsi à une retcon d’un épisode de l’anthologie Tangled Web) qui sera amené à prendre plus d’importance par la suite.
Après avoir rejeté un coup d’oeil sur cette période de la série, cela tend à me confirmer que ce sont surtout les arcs de Slott et Waid qui sont à retenir (et dans une moindre mesure ceux de Wells mais là c’est plus à réserver aux aficionados de Bachalo comme moi).

Et moi qui disais cela comme une plaisanterie, considérant cette approche d’Urban Comics comme un aveu d’impuissance concernant les classiques :open_mouth:

Pourquoi est-ce un aveu d’impuissance ?

Pour moi, lorsqu’un éditeur publie une anthologie, c’est qu’il ne compte pas publier dans leur intégralité les œuvres concernées. Urban Comics semble tiraillé entre une volonté de travailler le patrimoine des comics, et le faible potentiel commercial de celui-ci ; d’où ces anthologies, qui permettent de limiter les risques. Alors, vous me direz, c’est mieux que rien ; mais d’un autre côté, le lecteur doit avoir conscience que même s’il apprécie ces ouvrages, il ne s’agira jamais que d’un extrait. Cela vous a plu ? Tant pis, j’espère que vous parlez Anglais.